mardi 24 août 2004

Ce n'est qu'un au revoir...

Ca y est, on y est. Je pars cette nuit. Je quitte mon PC pour plus d'une semaine dans 15 minutes. Ca va me faire drôle...

Je sais pas trop quoi raconter... impatience... envie que tout se passe bien... envie de profiter de chaque minute de ce voyage, des rencontres, du plaisir et de tout ce qui va faire de ces vacances de bonnes vacances...

Petit message à tous mes lecteurs que je connais dans la vraie vie : merci à tous d'être mes amis, de m'aider autant, de me permettre de vivre et d'apprécier la vie. Je vous aime.


lundi 23 août 2004

Petite fable

Il était une fois un lièvre, fringuant pêcheur, charmant bambin
Croyant avoir gagné sur tous les tableaux, impatient qu'il était de savourer son prix
(L'histoire ne dit pas s'il avait toutes les caractéristiques du lapin)
Une tortue connaissant ses classiques, voulait elle aussi savourer la vie.

Lente et maladroite, elle cheminait depuis longtemps
Vers l'altruisme sage, voulant rendre son aimée heureuse
Elle voulait réussir, elle y croyait comme un enfant
La course allait débuter, elle voulait être chanceuse !

La belle accorderait-elle ses faveurs, au plus beau, au plus volubile ?
Courageuse et têtue, la tortue n'en démordait pas, elle gagnerait !
Face à ce coureur du dimanche, sûr de lui, bien plus gracile
la pauvre tortue ne savait pas qui la belle aimerait...

La vie est une course sans fin, avec de multiples prix
Il faut y jouer sans ménager ses efforts !
Pour le coeur d'une belle savoir enfin conquis,
Il ne faut pas toujours être le plus beau, ni le plus fort...

dimanche 22 août 2004

Bodhisattva

Moments de pur bonheur hier soir.

Je lui ai parlé. C'était magique. Grande émotion, fou rire, confiance en l'avenir. Mon impatience de la voir grandit, comme l'affection que je lui porte. C'est si bon de se sentir apprécié, parfois.

J'ai terminé le livre du petit bonhomme en rouge et jaune. Lui aussi m'a fait beaucoup de bien. Fort de ses enseignements, je vais suivre ma voie, et faire de mon mieux. J'aimerais le rencontrer rien que pour lui dire merci de ces changements dans ma vie. Nourri de ses idées, je vais maintenant me les approprier, et les utiliser pour essayer d'améliorer mon quotidien, et celui de mon entourage.

J'ai aussi regardé quelques minutes de ce film que j'aime bien, X-men. Je ne peux m'empêcher de me prendre pour un de ces mutants, puisque dans le sens premier du terme, j'en suis un à cause de ma maladie. C'est toujours plus facile d'accepter sa différence quand on la relie à quelque chose de bien. J'aurais aimé être le fier Wolverine, capable de regénérer son corps et de supporter les plaques d'Adamantium sur son squelette. Mes bouts de métal sont seulement de l'acier, resteront enfouis dans mon corps, et ne deviendront pas de terribles armes. Mais j'aimerais qu'un jour une infirmière qui fait les rayons X me dise : waw, c'est vous Wolverine ?

Journée tranquille aujourd'hui. Je vais me ballader en ville avec M., avant un bon resto (peut-être Indien ?), et une fin de soirée tranquille avec mon Elu préféré.

Plus que 3 fois dormir avant le grand départ. J'espère que ma sérénité tiendra bon.

Bonne semaine.

samedi 21 août 2004

Butterfly effect

La théorie du chaos dit qu'un battement d'aile de papillon peut provoquer une tempête à l'autre bout du monde. Voilà d'où vient ma fascination pour ce concept incontrôlable. J'ai beaucoup aimé le film du même nom, fait de paradoxes temporels finement minutés enrobés d'une quête pour le sens de la vie un peu trop hollywoodienne. J'ai juste regretté que le film ne se termine pas lorsque le héros se réveille mutilé, obligé de regarder celle qu'il aime se faire culbuter par l'ami qu'il venait de sauver de l'asile, de subir une vie d'assisté perpétuel, et de voir sa mère mourir d'un cancer parce qu'elle fumait trop, rongée par le désespoir. Si le film s'était fini ainsi, j'aurais pu croire que ma vie était peut-être digne d'être montrée au ciné, puisqu'à part la mutilation remplacée par la maladie, je me suis vraiment beaucoup retrouvé. Mais ma vie ne fait pas partie du rêve américain, et aucun héros n'en deviendra un en la vivant sur grand écran. C'est ma croix à moi, c'est tout. Vais essayer de faire de mon mieux pour qu'un jour quelqu'un s'y intéresse assez que pour en parler...

J'adore les concepts philosophico-spirituels, mélanges d'absolu lourds et pesants à faire peur et de subtilités plus fines que des grains de silice. La théorie du chaos en fait partie : l'effet papillon, le seuil d'imprédictabilité, l'espace courbé par le temps, peut-on marcher dans un train qui va à la vitesse de la lumière puisqu'on ne peut pas la dépasser, et toutes ces choses prises de tête dont il est agréable de discuter autour d'un bon verre de pinard. Mon domaine de prédilection, l'informatique, a aussi amené quelques concepts novateurs peu connus du grand public : l'approche de l'intelligence artificielle par l'évolution et non la modélisation, la récursivité (probablement le plus grand choc culturel de ma vie), la possibilité de mener 5 discussions simultanées avec 5 personnes éloignées de plusieurs milliers de km alors que chacune d'entre elle pense qu'il s'agit d'un tête à tête, l'inutilité de la position géographique (à quoi bon utiliser un ordinateur à liège alors que celui de québec donne de meilleurs temps de réponse ?), éprouver de l'affection pour quelqu'un qu'on a jamais vu ou entendu, ...

Je suis un éternel curieux. J'aime m'émerveiller du monde qui m'accueille. J'aimerais tant le découvrir autrement qu'en restant derrière mon 17 pouces TFT. Parler à des gens, les voir sourire, argumenter, partager nos différences. M'enrichir de leur culture, et leur donner mon expérience si particulière parfois.

J'aime rêvasser au lieu de travailler. Les vacances sont déjà là, quoi qu'on en dise. Ca va être dur de terminer ce qu'il y a à faire avant le départ. Tant pis. Ne fais jamais le jour même ce que tu peux remettre au lendemain. La vie est trop courte, faut en profiter...


vendredi 20 août 2004

From Dusk Till Dawn

Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.

Qu'est-ce que c'est ?

Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.

Merde. Connerie de truc.

Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.

2h14 du mat'. Un vrai plaisir.

Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.

J'avais prévenu ce foutu truc. Plus de pitié.

Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.Bip.

Ah ça s'arrête. Mais ne crois pas que tu vas échapper à ta sentence, saloperie de truc de merde !

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je ne supporte pas d'être réveillé pour rien au milieu d'un rêve par un bruit strident, surtout à deux pas des vacances. Et surtout par un truc dont l'inutilité est flagrante et dont l'existence seule est justifiée par le marketing. Quand on achète un nouveau rasoir, on a en cadeau socle-réveil pour le poser dessus. A mon avis le mec qui a inventé ça n'a jamais pensé qu'on ne dormait pas dans sa salle de bain, ou qu'on ne se rasait pas en dormant. Et il n'a pas pensé non plus qu'il serait utile d'avoir la moindre indication pour régler l'heure ou l'alarme de ce truc de merde, 2 boutons et un écran LCD bon marché n'étant pas toujours assez parlant pour les pauvres consommateurs que nous sommes, même quand ils ont fait 5 ans de laborieuses études dans le domaine des nouvelles technologies.

La vraie fautive est sans doute ma mère (une fois de plus), qui au lieu de jeter immédiatement ce truc maudit dès l'achat, a jugé bon de le poser hors de mon atteinte sur ma table de nuit. Inutile, mais on le garde, on ne sait jamais. S'il y a bien une victime du lavage de cerveau mondial, c'est bien elle. Je vous raconterai une fois comment elle arrive à ramener des sacs de voyage en promo de chez Aldi, alors qu'il y a 10 ans qu'elle n'a pas quitté la maison familiale.

Bref, mon courroux est là, ce putain de socle réveil va ramasser. Ah oui mais j'oubliais un détail. Je suis couché sur le dos, comme une tortue, avec mes coussins sous les jambes, et l'objet maudit est hors d'atteinte. Peu importe. J'allume ma lampe de chevet. Je le vois, à 1m de moi, sur la petite table, me narguant de son bip bip en devenir. J'attrape ma télécommande, pour en faire une extension de mon bras, et j'arrive à choper le truc. Il est là, dans mes mains. Carré, on dirait de l'alu, juste une heure fantaisiste (normal on a jamais pu le régler) : 4h46. Pourquoi sonne-t-il ? Pourquoi a-t-il fallu que juste là maintenant, il décide de m'emmerder ? Je me fous de ces réponses. Il va subir le sort que je lui réserve, l'anéantissement total.

Quelqu'un n'ayant pas mes problèmes l'aurait probablement éclaté contre le mur. Ou l'aurait posé délicatement à terre avant de l'exploser d'un coup de talon bien placé. C'est sans oublier mon statut de légume pacifique et pacifiste, mon manque de force dans les doigts et les bras, et le fait qu'il est 2h20 du mat', et que je suis seul, face à lui. C'est comme s'il m'avait déjà vaincu. Il me nargue, ce petit objet de plastique (finalement ce n'est pas de l'alu, c'est du plaqué alu). Dois-je ravaler ma colère, et accepter d'être la victime de ce bidule sans raison d'exister ? Le reposer, éteindre la lampe, et me rendormir, en espérant qu'il ne sonnera plus ?

Je ne peux m'y résoudre. C'est le genre de situation qui ne peut arriver qu'à moi, je pense. Quand on n'a pas l'usage de son corps, on voit les choses différemment. Le fait de se faire réveiller au milieu de la nuit agace tout le monde. Mais le fait de pouvoir extérioriser sa colère sur cet objet futile, le détruire pour matérialiser sa supériorité, c'est à la portée de tout le monde. Ou presque. Me serait-il supérieur ?

Il reste l'instinct, la rage, et le dernier outil dont la nature m'a doté pour permettre ma survie qui fonctionne encore. C'est puéril et ridicule, je le sais. Mais je ne pouvais pas le laisser me ridiculiser. Je l'ai mordu. Le plastique n'a pas résisté longtemps au muscle le plus puissant de mon corps, ma mâchoire d'acier. J'ai réduit les côtés en miette, les ai recraché, et ai réussi à l'ouvrir avec un truc en plastique plus solide qui traînait sur ma petite table à roulette. J'ai déconnecté le panneau LCD, j'ai tapé quelques fois ce qu'il restait de cet immonde truc sur le coin en marbre de la table de nuit. J'ai vaincu. C'est puéril, mais ça fait parfois du bien de savoir qu'on n'est pas qu'une victime quand on le veut.

Merde, bien réveillé, du coup (le désossement de ma petite victime a quand-même pris 20 minutes). J'éteins la lampe. Je me dis que je raconterai ce coup d'éclat si particulier dans mon blog. Les minutes passent. Je me rend compte que c'est ma position qui ne va plus, j'ai trop bougé pour attraper ce truc de merde. Il ne me reste qu'une solution. Appeler Y. pour qu'elle me mette sur mon côté et changer de position. 3h du mat, ça va pas la faire rire. Tant pis, j'ai besoin de sommeil.

Je me retrouve à crier. Comme un enfant, un nourisson, totalement impuissant face au monde extérieur, j'appelle ma mère. Mon cri résonne dans le vide de la maison. Elle dort profondément, et ne m'entend pas. J'augmente le volume. J'espace les cris. Je continue de réfléchir au ridicule de la situation. Aucun mec de 29 ans ne dois appeler sa mère à l'aide en pleine nuit. Je dois une fois de plus me résoudre aux gestes les plus puérils, à l'asservissement involontaire. Je l'appelle encore. Je l'entend grogner. Encore quelques minutes dans le noir. Elle arrive, ébourrifée à faire peur. Elle me change de position, sans voir le cadavre mutilé du socle-de-rasoir-réveil.

Me voilà sur le côté, je peux m'endormir.

Au réveil, j'ai du me justifier de ma poussée de colère. Encore quelque chose qui n'est propre qu'à moi. Et j'ai aussi du subir son rire, quand elle m'a dit que le truc avait recommencé à sonner dans la poubelle, en début de matinée...


jeudi 19 août 2004

Extrême lassitude

Ma vie est comme un mauvais morceau de trip-hop. Une mélodie lanscinante, un rythme cassé et complexe, une voix triste et rauque et des paroles déprimantes. Quelques notes d'espoir tempèrent parfois l'extrême désespoir qui colore l'ensemble.

Je n'ai pas encore exterminé tous les démons de l'enfer. Je n'ai pas encore terminé tout ce qu'il y avait à faire pour le boulot. J'ai encore sommeil, soif, faim, et envie de câlins. J'ai encore envie de soleil, de détente, de discussions philosophiques autour d'un whisky 12 ans d'âge.

J'ai envie de tourner la page, et de recommencer ma vie sur des bases saines. Tout quitter, pour tout recommencer, ne plus faire les mêmes erreurs, ne plus avoir ces mêmes peurs ridicules qui me tourmentent. Ne plus perdre autant d'énergie à chercher un amour qui n'existe pas, ne plus me torturer inutilement des soirées durant. Ne plus être envieux de ces couples trop jeunes et trop beaux, ne plus regretter de toujours avoir été seul. Ne plus me laisser enfermer chez moi par une mère trop possessive et inapte à la vie en société. Ne plus tout donner pour un boulot qui ne me rapporte que des euros et du stress, en attendant que le bonheur vienne sonner à ma porte. Ne plus croire qu'il faut absolument fusionner avec l'être aimé pour se sentir vivre. Oser aborder toutes ces filles sans arrière pensée libidineuse, oser les découvrir vraiment, sans espérer un chaste baiser en retour. Oser croire que je ne suis pas qu'un monstre de foire qui dépend de la pitié de son entourage pour exister vraiment. Oser affirmer que ma maladie est un don et non une malédiction, et que si mes forces me quittent peu à peu, ma sagesse et mon bonheur intérieur illumineront tous ceux qui croiseront ma route, parce que j'ai appris la véritable compassion.

Trop compliqué tout ça. Je retourne buter du démon sur Mars en attendant le joint du soir. Espoir.

mardi 17 août 2004

Malédiction ?

Ca y est. Je l'ai. Il est enfin arrivé. Je me suis rué dessus. J'ai ouvert la boîte. J'ai installé les 3 cd. Puis j'ai joué, quelques minutes seulement. Mon coeur palpitait, pour de vrai.

J'ai eu peur. Le savant qui était devant moi est devenu un zombie agressif. Pas que lui d'ailleurs... j'ai aussi vu des bêtes immondes cracheuses de feu tenter de me voler mon âme. J'ai riposté à coup de riot-gun. Du sang partout. De la violence, pure et satanique à souhait. Un exutoire pour le guerrier frustré que je suis. Je massacre à tour de bras, je transperce, je mutile, j'annihile, j'extermine. J'extirpe toute cette violence qui est en moi, jusqu'à en devenir insensible. Les démons payent pour tous ces humains si cruels parfois, pour le destin injuste, pour un Dieu impossible à comprendre. Je me défoule.

Un bonheur n'arrive jamais seul. Elle semble céder à mes avances, même si rien n'est fait. On va peut-être se voir. Je l'espère de tout mon coeur. Elle est trop cool, j'en ai vraiment envie. Mais chht, restons discrets... je ne voudrais pas réveiller le mauvais oeil tant qu'il dort...

Je suis fourbu de fatigue, j'ai encore moins de 5h de sommeil dans les pattes (euh, les roues) à cause de cette nuit. Plus que quelques jours... la délivrance est proche...

Je retourne massacrer le démon. Pour une fois, c'est bon de se battre...

lundi 16 août 2004

Impatience !

Accélération. Dernière ligne droite avant le départ (ou l'arrivée, c'est selon). Je règle plein de petits problèmes de boulot avant de pouvoir vraiment avoir les idées claires. Je suis épuisé, mais je reste stoïque. Dans 5 jours, tout ceci me paraîtra loin. Et dans 9, une autre vie d'une semaine commencera. Du moins je l'espère. Entre les problèmes de tympan en avion, les chutes éventuelles et la tourista, le parcours risque d'être hardu. Mais je n'aurai pas peur, car la peur tue l'esprit...

Que des choses chiantes depuis hier, donc rien de bien intéressant à raconter. Ah si tiens. Discussion intéressante hier soir avec un ami, qui m'expliquait sa phobie de l'avion. "On ne contrôle rien, on est à la merci du pilote et de la technologie, on se sent prisonnier, on ne peut rien faire". Je ne souffrirai pas de la phobie de l'avion. Sans le savoir, c'est ma vie qu'il a décrite en quelques phrases. Ma vie est entre leurs mains, en permanence.

Hier soir elle m'a envoyé un sms qui m'a fait mal. Elle aurait voulu que je vienne la rejoindre pour qu'elle se sente moins seul. Si seulement j'avais pu... J'aurais rêvé d'y aller, de la prendre dans mes bras, et d'oublier mes problèmes. Mais c'est impossible. C'est ma vie. J'ai du accepter la fatalité, une fois de plus, et essayer de la consoler de mon mieux, en oubliant ma propre peine.

Que des envies irrépressibles, des frustrations à évacuer, des besoins primaires à satisfaire. J'ai envie d'être un humain, et de vivre une vie d'humain. Faut que j'y arrive, bordel.

dimanche 15 août 2004

Oh Marie, si tu savais...

Tout le mal que l'on me fait
Oh Marie si je pouvais
Dans tes bras nus
Me reposer...

Johnny, il assure parfois. Il trouve toujours les bons mots. C'est probablement ça le talent : trouver des mots qui touchent tout le monde, où tout le monde peut se retrouver. Enfin non, le vrai talent, c'est de faire oublier que celui qui écrit les mots n'est pas celui qui chante. Je me souviendrai toujours du beuglement de Jean-Philippe, mais j'ai déjà oublié qui était le génie qui écrivait ces mots...

Bref, je me sens mi-figue mi-raisin, mi-pomme mi-poire, mi-ange mi-démon, mi-surhomme mi-sous-merde... J'ai envie de me sentir bien en ce dimanche, mais je n'en ai pas l'énergie.

Hier soir j'étais un peu comme ça au mariage. Heureux ,vraiment très heureux pour les mariés, ils sont trop mignons de sincérité. Mais j'étais aussi très triste d'être seul parmi tous ces couples, tous ces gens qui se tenaient la main, se serraient dans les bras, dansaient des slows langoureux. J'en ai d'ailleurs passé un seul au milieu de la pelouse de danse (tout se passait dans la cour d'une veille ferme), à chanter "what's up" des 4 non blondes... En regardant les étoiles, comme si j'implorais le ciel de donner une explication à ce moment d'absurdité totale.

J'aurais aimé qu'elle soit là, je le lui ai dit, mais il faut avouer que c'était un peu trop space pour un premier rdv... On a déliré par sms un peu, elle m'a permis de me sentir un peu moins seul au milieu de tous ces gens tellement heureux qu'ils donnaient parfois envie de vômir.

La journée sera probablement très calme... Préparations avant la dernière ligne droite. Et puis à moi le soleil, la plage, les cocktails, les nan.. euh ça suis pas encore sûr... ne nous emballons pas...

... Allongé dans l'herbe, je m'éveille
J'ai vu la mort dans son plus simple appareil
Elle m'a promis des vacances
Oui la mort m'a promis sa dernière danse

samedi 14 août 2004

A brave new world

L'angoisse de la page noire. J'adore écrire dans mon blog, mais je me mets un certain stress sur les épaules. Je me dis que les gens me lisent, et risquent peut-être d'être déçus si je ne suis pas drôle et follement spirituel tous les jours. J'oublie parfois que je ne suis qu'un anonyme parmis plein d'autres gens, qui ont pour la plupart bien plus de choses intéressantes à dire que moi. Difficile de trouver sa place, sur la toile comme dans la vie.

Depuis peu, le goût de flirter m'est revenu grâce à une jeune fille que je devine charmante. On ne s'est jamais vu, et même si virtuellement on s'entend bien, je crève d'envie d'enfin l'avoir en face de moi pour pouvoir lui compter fleurette comme elle le mérite. Plonger mon regard ténébreux (hum !) dans ses yeux couleurs d'océan, et y lire toutes ces belles choses que je me plais à imaginer. Elle me fait beaucoup de bien, parce que ça m'arrive rarement de jouer à l'amoureux pour le simple plaisir de m'amuser, et pas pour avoir l'impression de sauver ma vie. Elle m'oblige à rester léger, et à agir avec elle comme si rien n'avait d'importance. C'est trop génial. Je voulais partager ce petit moment d'intimité avec mes lecteurs, parmis lesquels elle se reconnaîtra. C'est pas du pipeau, merci !

La soirée d'hier a été fort agréable. L'ophtalmo était une jolie jeune femme sur laquelle je n'ai eu aucune peine à fixer les yeux, et le film avec mon ex était vraiment distrayant. D'habitude je suis arachnophobe, mais Peter Parker est vraiment un de mes héros favoris. Ses cabrioles entres les buildings new-yorkais me donnent envie de liberté, de mouvement, de violence. Je me dis parfois que je serai extraordinaire en super-héros. Ou en grand méchant de blockbuster. L'handicapé machiavélique rendu fou par la solitude et les frustrations. Qui a envie de dominer le monde et de se constituer un harem d'esclaves sexuelles pour se venger de l'exclusion. Je m'égare...

Bref, jusqu'à la prochaine crise, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...

vendredi 13 août 2004

Dans la famille Vorhees, on demande le petit Jason...

Morne journée, sans aucun doute. Suis resté trankil à la maison, à faire un peu tout et n'importe quoi (surtout n'importe quoi je l'avoue). Le ciné de ce soir est confirmé, elle a besoin de parler. Suis pas sûr que le ciné soit le meilleur endroit pour parler mais bon... surtout que Spiderman 2 n'est pas dans la grande salle, donc pas de place prévue pour les chaises donc premier rang forcé... elle va me parler de mal la tête après le film parce que trop près ou je ne la connais pas...

Bonne soirée hier. Débats philosophico-sociologiques avec mon amie blogueuse et N. (l'élu), le tout teinté de marijuana et de vin. J'adore ces soirées où on refait le monde, on écoute de la musique illicite, on délire sur les blagues du net, on fait des tests débiles...

D'ailleurs j'ai fait le test de pureté... pas reluisant... j'ai beaucoup pour la drogue et beaucoup moins pour le sexe... ça étonne quelqu'un ?

Pas trop de pensées philosophiques aujourd'hui. Je suis surtout très fatigué. J-12. Ca approche. Tu vas y arriver, tu verras...

J'ai failli oublier qu'on était un vendredi 13. J'ai eu mes plus grandes chances et mes plus grandes déceptions un vendredi 13. La dernière fois qu'on m'a opéré à la colonne et que j'ai survécu (voir 2eme post du blog), c'était un vendredi 13. Quand je me suis tapé la Hollande pour m'entendre dire par un gros con de fonctionnaire que je ne pourrais pas conduire de bagnole tant que la technologie n'était pas plus fiable, c'était aussi un vendredi 13. Comme quoi le hasard...

Désolé du manque d'intérêt et de style de ce post. Il est comme moi, totalement à bout...

jeudi 12 août 2004

Que la pluie tombe sur moi

J'ai encore fait fort. J'avais pris quelques heures de temps libre pour accomplir quelques achats compulsifs avant le départ (je sais il reste 15 jours, mais quand j'ai un volontaire désigné d'office pour me servir de chauffeur/livreur/porteur sous la main, j'en profite).

Programme prévu :
  • aller chercher les billets d'avion
  • aller chez l'opticien changer mes verres de lunettes et acheter de nouvelles lentilles (le seul truc humain chez moi c mes yeux, autant les montrer...)
  • manger un bout à la pizzéria juste à côté de l'opticien
  • passer au centre commercial en face de l'opticien pour prendre divers vêtements d'été (t-shirts, shorts essentiellement)

Programme suivi :
  • aller chercher les billets d'avion (que j'ai oublié dans la voiture du volontaire, évidemment)
  • l'opticien me dit : si vous passez chez l'ophtalmo, vos lunettes sont remboursées, revenez demain soir ou samedi matin (après prise de rdv avec ledit ophtalmo évidemment)
  • la pizzéria a été remplacée par un truc Espagnol à la con, j'ai pas envie de paëlla, tant pis on va jusqu'au macdo tout proche pour retrouver D., notre ami de longue date (la pluie commence à tomber)
  • le centre commercial d'en face n'ayant rien à mon goût (on dirait des stocks d'allemagne de l'est, et tout est en réaménagement, que des fins de stock pourris...), on décide d'aller au magasin de sport à 1km à pied...
  • ayant déjà essuyé quelque intempérie à l'aller, on se réjouit qu'au retour à la voiture, le soleil brille...
  • 3 minutes, avant l'arrivée de nuages dantesques dignes d'un film catastrophe hollywoodien... ce qui devait arriver arriva... nous avons atteint la voiture presque à la nage afin de pouvoir sauver notre vie, sinon de la noyade du moins du rhume, de justesse...
Mon rendez-vous avec le soleil d'été a encore complétement foiré... je vais songer à stocker des cierges pour Sainte Rita, elle pourra surement m'aider à le voir...

En écrivant tout ceci, je me rend compte comme la moindre chose peut devenir une aventure fabuleusement trépidante de mon point de vue. Mais me revoilà embarqué demain à la poursuite de l'ophtalmo perdu et de mes binocles nouvelle mouture, avec encore un volontaire à trouver... d'autant plus que mon ex veut aller voir spiderman 2 avec moi au ciné... les négociations vont aller bon train ce soir à mon avis pour me trouver un autre chauffeur (autant dire que celui d'aujourd'hui a eu sa dose, et je le comprends...).

Vais aller me perdres dans les limbes virtuelles en attendant mes amis du soir... en espérant trouver un peu de chaleur (et/ou de plaisir) à partager d'ici là...

A demain j'espère.

P.S. : le titre du post, c'est un vibrant hommage à Sacha Distel, disparu bien trop tôt...

mercredi 11 août 2004

Apogée des Perséïdes

Persée était un brave gars. Il a tranché la tête d'une Gorgone (appelée Méduse) qui transformait tout le monde en statue de pierre grâce au bouclier de bronze d'Athéna, et en échange on lui a offert la main d'Andromède. J'adore ces histoires mythologiques pour expliquer le monde qui nous entoure... Andromède est devenue une nébuleuse dans le ciel, et on a donné le nom de Perséïdes à une nuée d'étoiles filantes qui reviennent chaque année début août... Ce soir c'est l'apogée des Perséïdes (voilà pour le moment culturel, vous pourrez pas dire que je contribue pas à votre connaissance !).

Il parait que quand on voit une étoile filante, il faut faire un voeu et qu'il se réalise. Quel voeu ferais-je si j'en voyais une ? La suite des tribulations du petit bonhomme en rouge et jaune m'a fait du bien hier soir avant de dormir. Il continue de parler de la souffrance, de son sens, de son utilité, et de la meilleure façon de l'utiliser à bon escient : la compassion. Tous les êtres humains ont la souffrance en commun, et tous veulent être heureux. Prendre la souffrance des autres à son compte permet d'atténuer la sienne. C'est vrai, ça marche. Mais c'est difficile de ne pas être égoïste dans ces moments de souffrance extrême...

Le bonheur est dans l'équilibre, la Voie du Milieu. Celle où on sait utiliser sa souffrance pour tempérer sa passion délirante, et celle où on sait voir ce qu'on a de bien en soi pour atténuer sa douleur. Exercice extrêment délicat, mais ô combien gratifiant quand on y arrive.

Si j'avais droit à un seul voeu, serait-ce celui de soulager les misères du monde, ou la mienne ? Ne devrais-je pas, pour une fois, souhaiter que mon célibat forcé prenne fin, et voir se réaliser ce dont je rêvais si fort hier encore ? Ne serait-il pas plus gratifiant de voir les autres heureux, vu que j'arrive presque à m'accomoder de cette foutue solitude ? Ce Don ne pourrait-il pas enfin me permettre de servir à quelque chose ?

Le débat est clos. De toute façon, je ne pourrais pas voir d'étoile filante ce soir, pour ça je dépend du bon vouloir des autres. Ils ont autre chose à foutre que soulager le monde ou moi.


mardi 10 août 2004

Anuptaphobie

Est-ce vraiment une crise ? Je n'en sais rien. Mon bonheur des semaines précédentes semble s'estomper, et même si je sais ce que je devrais penser ou croire pour ne plus me sentir mal, je n'y arrive pas. La lutte fait rage en moi entre celui qui veut juste être heureux et sauver le monde, et celui qui a immensément besoin de tendresse égoïste. Par tendresse égoïste, j'entends toutes ces petites choses qui font qu'on est bien d'être en couple et qui permettent un épanouïssement personnel.

Ce blog servant aussi d'exutoire, je sens qu'il est temps de vômir à nouveaux toutes ces frustrations qui m'empêchent de me sentir bien à ma place.

Je voudrais quelqu'un avec qui je peux être intime. Quelqu'un qui aurait envie de me serrer fort dans ses bras pour me réconforter. Une fille gentille, douce, aimante, avec qui le contact physique serait une réalité. Pouvoir la toucher, la goûter, la caresser, l'aimer, la chérir, la réconforter. Etre un homme, une fois. Etre son homme. Ne pas voir dans ses yeux tout ce qui m'empêche d'être un homme, justement. Me sentir aimé, apprécié. Oublier la pitié, la peur de l'inconnu face à mon corps difforme, le dégoût refoulé, et toutes ces choses que j'imagine qui les fait toutes fuir. Connaître et partager le plaisir, les plaisirs simples d'une expérience sensuelle authentique. M'endormir à ses côtés, le corps nu sous les draps froissés. Découvrir sa peau, ses points sensibles, ses faiblesses, ses secrets. Lui donner tout ce que je peux, jusqu'à m'écrouler de fatigue de l'avoir comblée. Ressentir de nouvelles choses, découvrir enfin l'amour physique à deux. Arrêter de rêver, et vivre ces moments fantasmés tant et tant de fois. Avoir une chance, une fois, de prouver que je peux être un amant, et pas seulement un ami. Ne plus me sentir seul, juste quelques heures si c'est tout ce que je peux avoir.

Pathétique, non ? Je sais que je ne suis pas le seul à souffrir de solitude affective et sexuelle. Il y a plein de gens comme moi. Mais je ne peux m'empêcher de penser que le temps presse pour moi, à cause de cette putain de maladie, dont j'ai peur qu'elle me bouffe les forces un peu plus chaque jour. J'ai peur qu'elle arrive trop tard, et de ne plus être capable de partager certaines choses à ce moment. La peur, on y revient. Peut-on vraiment nier la peur instinctive, celle qui vous maintient en vie contre toute attente, et qui vous hurle à l'oreille intérieure : Dépêche toi de vivre, bordel !?

Mon horizon s'étend jusqu'au départ de vacances. C'est presque devenu ma raison de survivre. C'est un jalon que j'ai posé, bien visible, pour être sûr de l'atteindre. Au-delà, je préfère ne pas penser que je vais rentrer seul, comme toujours, et recommencer mon combat sans fin. Il le faut, puisque c'est mon destin...

lundi 9 août 2004

Acide Acétyle Salicylique

Ma journée d'hier a finalement bien été fort tristounette, et j'ai continué mon jeu de cache-cache avec le soleil. A croire que je me réserve pour LA rencontre en tunisie. Je ne sais pas si le cachet d'aspirine que je suis survivra au choc thermique. On verra bien, je suis solide.

Si le contact direct avec le soleil me manque, on ne peut pas dire que je manque de chaleur. J'ai recommencé le boulot au bureau ce matin, bureau situé en annexe à une immense verrière... Quoi de plus logique que de faire bosser un légume dans une serre ?

La motivation est presque totalement absente, j'ai autant envie de travailler qu'un responsable syndical de la Sabena. Il est vraiment temps qu'elles arrivent ces putains de vacances, question de survie.

En même temps, attendre et espérer un moment, ça ne marche jamais chez moi. On dirait une sorte de malédiction : plus j'attend, j'espère et j'imagine quelque chose, et moins ça devient ce que je voulais. C'est une sorte de loi immuable qui servirait à m'apprendre à ne pas m'emballer. Tous ceux qui me connaissent vous le diront, je suis probablement le champion du monde toutes catégories confondues de l'emballement. Je me suis beaucoup tempéré, mais il fut une époque où un simple regard d'une jolie fille suffisait à m'imaginer vivre la passion la plus torride. On dit que l'espoir fait vivre, mais pour moi c'est plutot l'espoir permet de survivre. Comment faire sinon ? La situation est déjà bien assez intolérable pour ne pas en plus brider mes rêves. C'est ma plus grande force, mais aussi la source de mes plus grandes désillusions, forcément.

Je vais donc recommencer à faire semblant de travailler, en essayant de ne pas focaliser sur ces vacances attendues. Sinon je risquerais fort de tout faire foirer à force d'y penser, et rester un cachet d'aspirine blanc comme la mort.

dimanche 8 août 2004

Vae Victis !

Vendredi a été une belle journée en compagnie de ma meilleure amie D., et de sa petite famille. Moment mystiquement reposant sous les chênes millénaires, entouré de pierres mégalithiques au passé parait-il chargé. Si je pouvais avoir des moments pareils plus souvent, je pense que la vie serait bien plus douce parfois...

Hier, soirée kitchy-trashy en compagnie de mon amie blogueuse, de son amie collègue et tardivement de l'élu en personne, qui nous gratifia de la sieste la plus communicative de l'histoire du sommeil d'appoint. 1h45 à essayer de le réveiller pour que tout le monde puisse rentrer une fois que j'aurais été au lit. Hé non, quand un mec cassé a trop fumé et trop bu et a décidé de reprendre des forces, rien de peut l'empêcher de s'endormir. On a même essayé les stratagèmes les plus subtils, les plus drôles, les plus sournois, et rien n'y a fait. Son plaisir de dormir faisait même plaisir à voir... Malheureusement, les contraintes étant ce qu'elles sont, je n'ai pas eu l'occasion de sommeiller longtemps ce matin pour ratrapper le temps passé à attendre que N. arrête de ronfler, Y. ayant des principes de vie proches de ceux de l'antique Sparte (11h est déjà un maximum pour un lever le dimanche, c'est ainsi et pas autrement).

Tout ça pour en revenir à cette foutue dépendance, qui conditionne toute mon existence. Je ne peux rien faire seul, pas même dormir. Ca fout les jetons de dire ça comme ça. Il faut imaginer ce que représente ma dépendance dans une vie quotidienne pour bien se rendre compte de la logistique (semi-private joke) et des talents de négociateurs nécessaires à son bon déroulement. Pour les lecteurs motivés, je conseille de tenter une "Journée dépendance" : à chaque geste qui demande un déplacement conséquent, il faut demander de l'aide. Par exemple, je sais manger seul, mais pas me faire à manger. Je sais me laver seul, mais pas aller dans la douche. Tout geste peut demander de l'aide extérieure, au moins en partie. L'exercice consiste pour le volontaire à juste penser qu'il devrait demander de l'aide, et si personne n'est disponible, trouver quelqu'un capable de procurer cette aide dans les meilleures conditions. Je vous laisse commencer à plancher sur l'éventail des implications de chaque envie qui me traverse le crâne...

Cet après-midi, il fait splendide. Mon amie M. m'avait proposé d'aller manger une glace avec elle dans son bled, où se tient un marché au puce. Activité idéale pour un dimanche après-midi. La frustration revient à pas de géants : aucun moyen d'y aller ou d'en revenir sans aide extérieure. Malheureusement, aucun volontaire en vue. Il me faudra donc faire l'impasse sur mes envies de glace vanille au soleil, et me contenter de mon écran TFT dans mon bureau barricadé contre la chaleur extérieure. L'acceptation n'est décidément pas un vain mot. Malheur aux vaincus.

jeudi 5 août 2004

Peur, moi ?

Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon oeil intérieur sur mon chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

Litanie contre la peur - Bene Gesserit - in Dune, F.Herbert

On devrait tous apprendre cette litanie par coeur, et se la répéter sans cesse.

Je me rend compte qu'on vit dans la peur. Et c'est probablement une énorme source de mal-être ambiant, pour tout le monde. Tout, absolument tout, nous pousse à avoir peur. Peur de veillir, peur de rater sa vie, peur de pas être aimé, peur d'être malade, peur d'avoir chaud (faut voir comme on nous vend la "canicule meurtrière" au JT), peur de mourir dans un attentat, peur de prendre la voiture, peur de prendre l'avion, peur de sortir, peur de se faire agresser le soir, peur du contrôle fiscal, peur de tomber à court de fric, peur d'être célibataire à 30 ans, peur de la crasse, peur des étranger qui sont pas comme nous et donc forcément dangereux, peur des handicapés difformes qui pourraient nous refiler des trucs...

Ca s'appelle du conditionnement. Nous sommes sans cesse conditionnés à crever de trouille, pour écouter ce qu'on nous dit, rester sages, pas foutre le bordel, et consommer gentiment tous ces produits miracles qui nous rendront invulnérables contre la crasse, la vieilesse, les kilos en trop, la solitude. Je suis vraiment le seul à me rendre compte de ça ? Suis-je un anarchiste parce que j'ai pas envie d'avoir peur d'être gros, moche, handicapé mais quand-même un peu heureux ?

Je ne serai pas seul, mes amis sont là. Je suis déjà malade. Je vais mourir, c'est une certitude. Je crois que c'est même la seule certitude que tout le monde peut avoir. On va tous mourir, rien ne peut changer cela. Est-ce que c'est pour ça que je dois avoir peur, être mal dans ma peau, et vouloir absolument trouver des solutions miracles en promo au téléachat ?

Je n'ai pas dit que j'étais content d'être malade, moche et célibataire. Mais avoir peur n'est certainement pas une solution. Pour personne. Face à l'adversité, il n'y a que le courage, la compassion et la pensée positive qui sont de saines réactions. N'importe qui ayant déjà vécu des situations difficiles vous dira que la peur, l'angoisse, la dépression et la frustration sont les choses à absolument éviter quand on veut que tout s'arrange. Et pourtant, nous sommes tous là, à nous demander comment faire pour résoudre tous ces problèmes qui n'en sont pas, à vouloir absolument être heureux comme dans la petite boîte à images, à être comme tous les autres qui eux sont heureux (sans dec, t'en connais toi des gens heureux ?), pour nous aussi entrer dans le moule comme il le faut, pour être enfin à l'image de la perfection chiante qu'on veut nous imposer.

J'ai des envies révolutionnaires aujourd'hui. Ca doit venir de mon manque de Doom (je l'ai pas trouvé finalement, faudra bien que je passe à la fnac). Par contre j'ai échangé mon expérience de hardcore gaming contre une séance de discussion positive avec la petite fille malade. Et je crois que ça m'a fait beaucoup plus de bien d'être là pour elle que de massacrer du démon virtuel.

Bon, alors, on le change ce monde, ou quoi ?

mercredi 4 août 2004

Go to Hell and back

Ca y est, il est sorti. Le jeu que j'attend le plus de ces 5 dernières années. Celui qui va me permettre d'enfin m'extérioriser vraiment, de me vider les tripes, de massacrer du monstre à la pelle, et de redevenir un Champion Virtuel digne de ce nom. Doom³, évidemment. Même pas la patience d'attendre qu'il soit à la fnac, dès que je suis rentré j'ai fait une recherche sur Emule... Et même si je joue ce soir, je l'achèterai, question de principe... Allez, dépèche-toi bourriquet !

Journée promenade aujourd'hui, j'ai encore été montrer ma tronche de consultant à la capitale, et on va encore me donner beaucoup de sous pour résoudre des problèmes très compliqués (en apparence). Y'a pas que des désavantages à être un légume, au moins on a le temps de réfléchir et de devenir efficace dans la résolution de problèmes divers et variés, du moins en théorie. Quand je pense que j'ai failli faire les romanes, je crois que je me serais emmerdé sans problèmes informatiques insurmontables à résoudre...

Il y a des jours comme ça ou on comprend qu'on a de la chance. Terrasse au resto de midi de justesse parce que désistement de dernière minute de la réservation de la table convoitée. Place de parking magnifique et à l'ombre dans l'hopital universitaire de la capitale, alors qu'il y a cinq millions de voitures garées partout alentours. Rencontre d'un mec qui a ramassé un mur de 300 kg qui est tombé de 3m sur le bas du dos. En voie de rétablissement... c'est si simple de parler à un inconnu et de lui remonter le moral (et ça fait du bien !), je ne sais pas pourquoi tout le monde ne fait pas ça tous les jours... les dépressifs seraient bien moins nombreux...

Bon, l'Enfer m'appelle, soirée relâche ce soir. Mes chanceux lecteurs auront droit à la relatation (au relatement ?) presque en avant-première des mes pérégrination de space marine sur une base martienne envahie par les monstres de l'enfer...

Bises à tous.

mardi 3 août 2004

But the drugs don't work

J'adore cette vieille chanson pas connue. Elle est synonyme de rédemption pour moi, je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que je l'écoutais à l'époque où j'ai arrêté de smoker des substances illicites tous les soirs, et que là ça fait deux jours que je n'ai rien bu ou rien fumé qui me fasse marrer.

Je me sens bien, étonnament bien aujourd'hui. On va croire que je fais de la pub, mais je pense qu'il faut VRAIMENT lire le bouquin du petit bonhomme en rouge et jaune. Ca relativise beaucoup, beaucoup de choses. Le plus étonnant, c'est qu'il y a pas mal de conclusions auxquelles j'étais arrivé avant de l'avoir lu. Mais savoir que la réincarnation de Bouddha, chef d'un état ravagé et en exil depuis très longtemps pense parfois la même chose que moi, c'est plutôt bon signe...

J'ai reparlé à la petite fille de 16 ans qui souffre. J'ai décidé de l'aider, contre toute attente. Elle mérite un peu de mon énergie, de mon expérience, de ma force. Je me reconnais en elle, parce que j'ai aussi beaucoup souffert dans ma prime jeunesse.

J'ai parfois peur que ce blog deviennent une ode à la personne bien que je suis, un truc pompeux à la moi-je, qui donne l'impression que j'ai compris le sens de la vie et pas les autres. Je ne suis pas comme ça. Je donne juste tout ce que j'ai de bon et de fort en moi pour l'instant (faut en profiter, ça dure pas souvent).

J'ai commencé à répandre l'existence de mon blog, anonymement. Et je viens de recevoir un commentaire très touchant. Si elle se reconnait (elle a dit qu'elle viendrait relire), j'aimerais lui dire que je la comprend, et que ce qu'elle m'a dit me touche beaucoup.

J'aimerais aussi dire quelque chose à tous ces gens qui parfois, quand je discute avec eux en virtuel, me trouvent très courageux et se sentent nuls de se plaindre. Je ne suis pas un héros. Je ne suis pas un modèle. Je ne veux surtout pas l'être. J'ai parfois des moments si difficiles que vous n'avez même pas idée du désespoir que j'ai traversé. Et si je m'en suis sorti, ce n'est pas parce que je suis exceptionnel. C'est juste que j'ai appris à être patient, et à accepter l'aide qu'on m'offre. Je me suis longtemps pris pour l'incarnation du Champion Eternel, dont la vie est un combat incessant. Je me suis vu armé d'une grande épée noire, maudite et salvatrice, comme la Stormbringer d'Elric de Melniboné. C'était ma façon à moi de donner un sens à tout ce bordel qu'est ma vie au quotidien. Mais rien ne dure, rien n'est immuable. Tout passe un jour, même la souffrance d'être humain. Ou inhumain...

Space Oddity

This is Major Tom to ground control I’ve left forevermore And I’m floating in most peculiar way And the stars look very different today  ...