dimanche 31 octobre 2004

Brume, potirons et coloquintes

Malgré un petit retard imprévu, j'ai bien retrouvé L. en ville, et après un bref passage éclair à la fnac, nous sommes allé souper dans un chouette resto manger une salade dans une ambiance halloweenesque.

Je pensais rapidement retrouver mes pénates, mais c'était sans compter sur P., mon chauffeur du jour qui avait entendu parler d'une soirée anniversaire où il voulait absolument m'emmener. N'écoutant que mon instinct de prédacteur nocture, j'acceptai sans aucune autre forme d'appréhension, et nous partîmes sur les routes embrumées à la recherche d'un peu d'aventure, d'alcool et de jolies filles.

Après quelques recherches d'itinéraires, nous arrivâmes à la petite fête où une ambiance d'enfer règnait déjà. Quelques verres plus tard, nous étions vraiment bien à notre place au milieu de ces gens presque inconnus. La musique aidant, nous nous dirigeâmes vers la mini-piste-de-dance-à-côté-du-DJ, pour extérioriser notre trop plein d'énergie et nos pulsions technoïdes.

Je me suis toujours demandé ce que les gens pensaient de moi dans ce genre de moment. J'ai le sens du rythme, mais je dois bien avouer que mon petit corps tordu en train de se trémousser péniblement dans ma chaise roulante doit être un spectacle plus qu'étrange. Mais j'ai appris à un peu m'en foutre avec les années, moi j'adore ça danser. Il arrive parfois qu'une vieille célibataire bourrée veuille m'entraîner en me prenant la main, mais heureusement hier rien de tout cela. Juste des potes un peu imbibés, et des créatures au corps de rêve en train d'onduler au rythme de la mélopée endiablée pour m'offrir un spectacle presque inoubliable.

Je me rappelle d'un nombre incalculable de soirées où j'espérais que l'une d'entre elle m'embrasse, et que la magie de la musique rapproche nos corps assez prêt pour qu'elle puisse montrer une toute petite marque d'intérêt. J'en ai passé des soirées à fantasmer et à me bourrer la gueule au blanc-coca, espérant une espèce de miracle. J'ai du finir par me rendre à l'évidence : jamais je n'emballerais en soirée, mon physique ne joue pas en ma faveur.

C'est donc en homme célibataire plus frustré que j'appréciais ce long moment sur la piste de danse, alternant alcool, nicotine et discussions pénibles à l'oreille à grand coups de cris. Le temps passa, les styles de musique changeaient pour devenir de plus en plus hypnotiques, et c'est lorsque nous arrivâmes à la techno-hardcore lancinante pour after de rave que nous décidâmes d'enfin rejoindre notre logis.

Une dernière épreuve nous attendait : le brouillard. Jamais je n'avais vu de murs aussi épais, aussi denses, et l'alcool n'aidant pas vraiment à en sortir, nous eûmes beaucoup de chance d'arriver sains et sauf pour un dernier pétard qui nous acheva sur-le-champ.

Vous voyez, je ne suis pas toujours un garçon très sage... Et puis c'est Halloween, une chouette occasion de jouer les créatures nocturnes non ?

samedi 30 octobre 2004

Nouvelles du front (suite - part V)

Les derniers jours ont été fort occupés : sauvetage d'ordinateurs en détresse à gogo, rendez-vous professionnels à la capitale, nouvelles rencontres fructueuses, entreprenariat enjoué. Plusieurs discussions avec L. aussi, qui ont débouché sur une après-midi shopping et un dîner en tête à tête. Je me réjouis de la revoir...

J'ai finalement réussi à renvoyer les documents nécessaires pour ma demande d'emménagement. J'attend que l'état statue sur mon cas, et décide si mes impôts peuvent servir à m'aider (pour une fois ça changerait un peu).

J'ai annoncé la grande nouvelle de mon départ à F., mon père. La soirée de jeudi a été un peu surréaliste, entre le trop-plein de nourriture, le débordement d'alcool, la saturation de nicotine, les discussions à bâtons rompu, les vieilles vérités cachées, les phrases assassines, mon affirmation en tant qu'homme adulte et libre, et les larmes retenues de mon père. J'ai du attendre 29 ans pour qu'il me fasse comprendre qu'il m'aime et qu'il crève de trouille pour moi. Même si mes projets échouent, j'ai déjà gagné ça.

Hier soir a été fort divertissant, en compagnie de mon amie Bridge sa collègue Ripley. Relookage de son blog, je suis content du résultat. Classe et rigolo, comme elle.

J'avais plein de choses à dire. Mais l'inspiration me manque subitement. Je dois avouer que Mrs Underwood me manque, et que sa tendresse aussi. Mais je dois continuer à avancer, même si je dois rester seul. Mon destin est là, devant moi. J'ai froid, c'est bientôt la fête des morts. Je suis toujours aussi content d'être moi. Je suis toujours content d'arriver à fédérer autant de gens à ma (juste) cause, et d'avoir leur soutien inconditionnel. C'est important de se rappeler ce genre de choses parfois, surtout quand on part à la guerre...

mardi 26 octobre 2004

Pavlov

J'ai continué le combat contre moi-même, j'ai longuement essayé de comprendre encore une fois ce qui me mettait dans un état pareil alors que j'ai presque tout pour être heureux. Merci à tous ceux avec qui j'ai partagé la longue conversation qui m'a permis de trouver un début de piste...

Ce qui me fout mal, c'est de concevoir que j'ai le droit de vivre. Je sais, tout le monde a le droit de vivre. Cela semble si évident... pourtant, quand les gestes, les mots, les attitudes d'une mère vous conditionnent à vous sentir de trop, c'est difficile. Oh, elle ne l'a certainement pas fait exprès. Mais elle l'a fait. Le droit de vivre ma vie, le droit de manger à ma faim, le droit d'aller aux toilettes, le droit de me laver... tous ces droits essentiels ont été bafoués, trafiqués, insidieusement tronqués par le comportement malsain de Y.. Je dépend d'elle pour chacun de ces gestes quotidiens, et même quand elle ne dit rien, elle m'a toujours fait ressentir le poids que je représentais. Ce n'est pas agréable de s'occuper de moi. Ce n'est pas un cadeau. Je ne suis pas un cadeau. Je suis un erreur de la nature. J'ai brisé sa vie. Elle est le martyr sacrifié sur l'autel de mon handicap. C'est sa manière à elle de se sentir vivre. Pauvre chose...

Toujours est-il que conditionné depuis toujours à devoir demander, attendre le bon moment pour ne pas attirer les foudres maternelles, user de diplomatie, de stratagèmes dignes d'un sale gamin qui veut obtenir les bonnes grâces de ses parents, j'ai oublié mon droit le plus élémentaire à la dignité. Je suis un fils indigne, oui. Elle m'a rendu indigne. Elle a fait de moi sa chose, qui justifie le ratage de sa vie sociale et affective, mais qui sait prendre soin d'elle. Elle nous a associé dans une relation de dépendance affective incroyablement forte, pour compenser tout ce qu'elle n'a jamais pu trouver ailleurs. Non, nous ne nous parlons pas. Non, nous n'avons pas la même vie. Mais elle reste persuadée que je ne suis rien sans elle, et elle a réussi à m'en convaincre malgré moi.

Mes mots et mes pensées sont durs, d'une violence incroyable pour un fils qui parle de sa mère. Mais je ne fais que me défendre, et encore. Je passerai sous silence les moments les plus mesquins, les remarques les plus assassines, et les détails glauques qui risqueraient de la faire enfermer pour maltraitance sur un handicapé. Maltraitance morale, entendons-nous bien. Elle a cru sa dépression permanente contagieuse, et voulait me la refiler. Elle était persuadée qu'en partageant son malheur, et en m'y incluant, elle serait moins malheureuse...

Il est temps de faire preuve de compassion, je crois. Elle est bien plus à plaindre que moi. Il ne me reste que quelques séquelles que je vais devoir essayer de corriger : accepter les mains tendues, accepter que j'ai le droit d'avoir des besoins à satisfaire, sous quelque forme que ce soit, accepter que je ne suis pas un monstre de mettre fin à cette relation vampirique. Je vais aussi devoir accepter que j'ai le droit d'être heureux, et de recevoir de la tendresse sans forcément me sentir coupable de profiter de la vie. Elle, elle va être anéantie. Elle a construit sa vie autour de moi depuis 29 ans, à tort. Elle a cru qu'avoir un enfant servait à apaiser sa propre souffrance. Elle n'a jamais compris qu'avoir un enfant, cela signifiait simplement mettre un être libre au monde, et tout faire pour que cette liberté soit garantie.

Quand je m'endormirai ce soir, je serai reconnaissant à tous mes amis pour leur soutien, et pour continuer de m'accompagner sur ce cheminement intérieur. Ce soir je m'endormirai en me sentant plus fort, et plus déterminé que jamais à vivre cette putain de liberté.

Douce Noirceur

Décidément, ça ne va pas. J'ai beau réfléchir, essayer de positiver, de profiter de chaque moment agréable de ma vie, je n'arrive plus. La fatigue peut-être. Je ne sais pas. J'ai l'impression de fuir en avant, et qu'une immense vague sombre est en train de me rejoindre rapidement, tel un tsunami tout droit sorti de l'enfer. Je crois que c'est le contre-coup du trop plein de bonheur récent. Je ne suis pas habitué à tant d'attention, tant de belles choses, tant de moments agréables. Ca me chiffone. Je me suis répété tant et tant de fois, jusqu'à me faire souffrir de l'intérieur, que je devais faire une croix sur le bonheur, que maintenant qu'il est à mes pieds, les vieux démons ressurgissent.

Ma force intérieure est encore jeune, et volage. Les démons qui m'ont hanté, la solitude, le chagrin, l'appitoyement, l'injustice, sont vieux et habiles. Je reste fragile, malgré mon apparente sérénité. Les blessures que je me suis infligé à l'âme durant ces années de combat contre moi-même sont profondes, et les guérir prend du temps.

Je ne suis pas habitué à ce trop plein de bonheur qui m'a submergé récemment. J'ai parfois du mal à croire que c'est bien ma vie que je vis. Oui c'est à ce point.

La peur, elle aussi, revient en force. Peur de ce que je suis en train de faire : changer ma vie à tout jamais. Briser mes chaînes, et être libre. On dit parfois que les prisonniers libérés ont beaucoup de mal à marcher seul dans la rue, librement. Je n'ai jamais marché seul dans la rue, librement. Et ça me terrifie.

Toutes ces choses qui m'assaillent, et tentent d'entamer mon moral déjà bien fragilisé par la douleur physique de ces dernières semaines. Je n'ai presque plus l'envie de profiter de ce qui m'arrive. Je n'ai qu'une vraie envie : m'enfouir sous les couvertures, et dormir pour reprendre encore des forces, et oublier toutes ces épreuves. Même cette envie, je dépend d'Y. pour la combler. Et je ne peux pas l'assouvir, parce que je devrais me justifier de mon envie d'hibernation. Je n'ai pas le droit d'hiberner actuellement. J'ai juste le droit d'essayer de continuer à tenir bon, à espérer une sorte de délivrance quand je pourrai enfin être maître de ma vie.

Je ne sais pas si je suis clair. Il y a tant de différence entre ma vie et celle des autres parfois. Mais en même temps, mes faiblesses sont si honteusement banales.

J'ai envie de rire de moi, d'être cynique sur mon sort ridicule, et de continuer à découvrir ce que le destin me réserve. Sera-t-il vraiment clément, pour une fois ?

lundi 25 octobre 2004

Don't walk on the grass...

Week-end décadent à souhait s'il en est. Hier je suis allé rendre visite à mon vieil ami F. qui part bientôt s'expatrier au pays du sirop d'érable, et qui vient de terminer sa récolte de plante-qui-fait-rire-quand-on-la-fume. Il avait besoin de volontaires pour décortiquer toutes les branches séchées, et rendre fumable tout ce cadeau du ciel. Autant dire que je ne me suis pas fait prier. Je pense n'en avoir jamais vu autant à la fois, c'était un peu comme dans un de ces vieux films de gangsters avec Al Pacino ou Deniro, quand on débarque chez un baron de la drogue. Bien évidemment, F. n'est pas un baron de la drogue, vu qu'il ne tire aucun profit de sa récolte... il fume et distribue tout !

J'ai toujours aimé cette ambiance toute spéciale qui entoure la fumette, et ces rencontres inopinées où l'on fait la connaissance de parfait inconnus juste là avec le même but que soi : partager un bon joint en toute amitié. Hier était encore un peu plus spécial vu qu'on était tous là pour aider notre ami à se délester de son trop plein. Fous rires et situations bizarres garantis...

La suite de la journée fut fantastiquement relaxante, il fallait bien goûter pour être sûr qu'elle était bonne, puis faire honneur au repas préparé avec amour par F. et sa charmante compagne A. (c'était des lasagnes, rapidement rebaptisées en "hachis parmentier italien" pour cause de ratage tout relatif) ...

Nous avons continué à rire et parler de vieux souvenirs jusqu'au bout de la nuit, ce qui n'arrange évidemment en rien mon problème de sommeil à rattraper. Ca ne risque pas de s'arranger dans les jours prochains... Heureusement qu'il reste quelques occasions de se faire du bien sans prise de tête...

vendredi 22 octobre 2004

En route

Me voici donc reparti en quête de je ne sais quoi, je ne sais qui, je ne sais où. Oui je sais, je vais vite. Mais j'y vais doucement, et puis la vie est courte, j'ai horreur de perdre mon temps à ne rien faire...

J'ai passé la soirée d'hier à écouter de vieux tubes de Genesis et de Phil Collins. J'avais oublié combien la musique est importante pour exhacerber ce qu'on ressent. Un peu de blues, un petit sourire cynique au coin des lèvres, et la tête pleine d'espoir pour l'avenir.

Je me suis inscrit sur un nouveau site pour gens qui veulent socialiser sur le net. C'est bizarre j'ai retrouvé des gens que j'ai connu il y a plusieurs années sur différents sites de rencontres. Des gens que je n'ai jamais vu, avec qui je n'ai jamais parlé, mais dont je me suis dit : tiens je le connais celui-là. L'existence virtuelle, c'est un drôle de truc. Faudrait vraiment que je me décide à me pencher sur le phénomène, je commence à bien le connaître...

Autre fait marquant de cette nouvelle aventure virtuelle : malgré les "vieux de la vieille" dont je fais partie, j'ai pris un coup de vieux. La moyenne d'âge a moins de vingt ans. Ca me fait tout bizarre de penser que je suis un dinosaure du net, et que j'ai connu tout ça bien avant que ça devienne un phénomène de mode.

Bref, je ne manquerai pas de vous tenir au courant de mes pérégrinations, des nouvelles rencontres et amitiés à venir. Il y en aura certainement, le contraire serait dommage.

Bon vent.

jeudi 21 octobre 2004

Désillusion

Ultime revirement de situation. Nos retrouvailles ont été un peu moroses, tout cela manquait un peu d'entrain. J'ai discuté longuement, j'ai essayé de la comprendre. La petite magie, l'étincelle inexplicable qui fait naître les petits papillons dans le ventre n'a jamais été là. Malgré ma verve endiablée, je dois avouer que moi aussi j'ai plus pris ça comme un jeu (très agréable je dois l'avouer) que comme l'histoire qui allait finir de bouleverser ma triste vie. Ma vie n'est pas la vie de Jherek et Amelia, et nous ne danserons jamais ensemble à la fin des temps. Je suis un peu triste, c'est vrai. Elle va me manquer, ma chère Mrs Underwood. Mais qui sait, le temps et l'espace nous réservent parfois des surprises, et je ne serais pas surpris que notre route se croise à nouveau, si l'un de nous deux a besoin de l'autre.

La lourde porte de la Cité Grise se referme derrière moi. D'autres mondes, d'autres gens, d'autres vies, d'autres aventures m'attendent. J'ai repris des forces, grâce à elle. Un homme nouveau a vu le jour, plus déterminé que jamais à partir à la rencontre de son destin, entre une joute endiablée et un éclat de rire...

mercredi 20 octobre 2004

Multiusage

Finalement c'est une angine. Mes lamentations et ma toux grasse ont convaincu le médecin assez rapidement, je peux donc fainéanter (merci E. pour l'orthographe de ce mot compliqué que j'avais complétement foiré dans un précédent post) à mon aise, entre deux éternuements et une quinte de toux digne d'un mineur 20 ans d'âge...

Après toutes ces journées bizarres où j'étais sous l'effet des anti-douleurs (le pied va mieux merci), j'ai retrouvé mon occupation préférée : aider mon entourage. J'ai pas mal discuté avec mon amie L. du sens de la vie, et en particulier de la sienne, j'ai sauvé à distance le PC de mon ami S. (http://support.microsoft.com/default.aspx?scid=kb;en-us;307545 pour ceux qui ont le même genre de problème incompréhensible), j'ai relooké le blog de mon amie M. (elle s'est enfin décidée à tenter l'aventure blogienne), le tout entrecoupé de séances de création de boîtes email sur mon serveur nouvellement configuré à cet effet (avec antiSpam et antiVirus intégré, oui môsieur). Waw. Heureusement que je suis malade, je me demande à quel point j'aurais pu être productif si je ne l'étais pas...

Mes cogitations sur le futur vont bon train, et je dois avouer que c'est un vrai délice d'être un peu insouciant avec ce qui se prépare. C'est presque du cynisme, je crois. Quitte à m'engueuler à mort avec ma mère, et qu'elle me maudisse jusqu'à la 5ème génération, autant prendre la vie du bon côté et ne pas s'en faire. De toute façon ça va mal se passer, de toute façon elle va péter les plombs, et de toute façon je vais en être malade de la voir proche du suicide. Ca va changer quoi de m'en faire alors ? A rien je pense. J'ai enfin saisi le sens profond du vieux livre Indien, et de la discipline de l'action. Peu importe le résultat de tout ce qui va arriver, ce qui est essentiel, c'est que j'accomplisse ce qui va faire de moi un homme libre. Faire cesser cette dépendance maladive, et arracher ce putain de cordon ombilical d'un coup de canine bien placée. Ca va faire mal, mais ça cicatrisera. La roue tourne, tout change, rien n'est définitif. C'est peut-être ça, le vrai sens de la vie, au fond...

J'attend sous peu mon Amelia pour des retrouvailles que j'espère réussies. Elle m'a beaucoup manqué, je dois l'avouer. Ses câlins, ses baisers, mmmm... et puis elle aussi, son sourire, son petit côté chiant mais craquant, et sa bonne humeur. Vivement tout à l'heure...

mardi 19 octobre 2004

Un rhuBe ou la Grève ?

Je Zé Bas, Bais Z'est Zuper chiant aBrès le Goup du Bied. J'aDDend le doc Bour voir Ze que j'ai.

On Beut dire que j'ai beauGoup de JanZe quand-même. Au Boins, je Beux Be dire Gu'aBrès Za, je Zerai Dranquille jusqu'à la fin de l'aDDée...

Je reviens Guand je Zuis en éDat de disGuter et/ou de Benser...

lundi 18 octobre 2004

Le calcanéum de Brad

"I'll describe the way I feel
You're my new Achilles heel
Can this savior be for real
Or are you just my seventh seal?"

Placebo - Special K
Le week-end de torture s'est finalement terminé, après bien des heures d'une douleur ridiculement insidieuse et continue. Le mari de ma kiné m'a ausculté samedi, et à diagnostiqué un déplacement du calcanéum, l'os du talon.
Cela nous amène au titre de ce post, et au vaillant Achille. C'était le plus grand des héros grecs, qui menait les troupes d'Agammemnon contre la ville de Troie. On le disait invincible. Ce que le film homonyme ne raconte pas, c'est pourquoi son talon était son point faible. Après sa naissance, sa mère l'avait baigné dans le Styx (le fleuve qui sépare le royaume des morts de celui des vivants dans la mythologique grecque), ce qui le rendait invincible aux blessures. Presque invincible, car elle dut le tenir par le talon pour le tremper dans l'eau magique, et l'eau ne le mouilla pas à cet endroit. Lorsqu'ils décidèrent qu'il devait mourrir, les Dieux guidèrent la flèche de Pâris qui le terrassa jusqu'à cet endroit, son unique point faible...
La porte de Tanelorn s'est rouverte hier, et après maintes discussions sur l'avenir commun avec Mrs Underwood, nous avons décidé de continuer notre belle aventure amoureuse. Le guerrier que je suis accepte donc une faiblesse potentielle, un point faible dans ma cuirasse indestructible. Tel Achille, une autre de mes antiques incarnations, je suis maintenant prêt à faire le siège nécessaire pour la conquête de ma liberté. Le fait de l'aimer me rendra vulnérable, certes, mais m'apportera bien d'autres choses aussi. C'est avec joie que je consent à ce sacrifice, si ça nous permet à tous deux d'être heureux, ne serait-ce qu'un moment...

samedi 16 octobre 2004

Lancinante pulsation

C'est étrange comme la vie n'oublie pas de vous rappeler à l'ordre parfois. Je sortais hier de mon rendez-vous chez la généticienne, quand en entrant dans la voiture, je me suis tordu le pied. Aïe. Super aïe.

Depuis hier 17h, une douleur lancinante partant de ma cheville gauche irradie tout mon corps, comme pour me rappeler ma fragilité, et ma dépendance envers Y. Une sorte d'avertissement du destin ? Juste une coincidence ? Je ne suis plus capable de rien. Plus de réfléchir, plus de gérer, plus d'assumer. Plus rien. Je ne suis qu'un pulsar de douleur, et mon centre se trouve en bas à gauche. J'en ai même pleuré cette nuit, tellement j'aurais voulu que cela cesse. Ce n'est qu'à 5h du mat, après m'être assommé d'antidouleurs plus forts les uns que les autres, que j'ai enfin trouvé le sommeil dans une position un peu moins douloureuse que les autres. Vous pouvez penser que j'en rajoute, comme à mon habitude. Mais mes pieds sont très sensibles, et très fragiles, ils n'ont jamais servi.

Je ne me sens même plus capable d'écrire. De la morphine, vite...


vendredi 15 octobre 2004

Pour toi Grace...

Autre moment fort hier, beaucoup plus délire que tout le reste encore, a été un coup de fil à 23h15 d'un client de mon client Canadien, qui n'arrivait plus à voir son site, pour cause de déménagement de serveur. J'ai pensé que tout avait été fait, apparemment non.

Ce type était totalement désespéré, au bord de la dépression, venait de laisser ses investisseurs en leur disant : vous trouverez plus d'infos sur mon site. Plus de site. Nada. Imaginez son angoisse!

Moi je venais de fumer ma première cigarette qui fait rire quand le téléphone sonna. Difficile de garder mon sérieux. Mais le devoir m'appelant, je laissai un moment les effets psychotropes de ma plante favorite pour tenter de résoudre le problème.

J'aime ce métier pour ce genre de moment. Un grand chef d'entreprise de l'autre côté de l'Atlantique me suppliant presque de faire tout mon possible. Moi en train de lui expliquer le plus calmement du monde les opérations basiques à réaliser, mais dont il était presque incapable (difficile de faire un copier-coller d'un mail, de le mettre dans un doc Word et de l'envoyer par msn, hein...). Si je me sens inférieur dans bien des domaines la plupart du temps, je dois dire que j'apprécie particulièrement user de mon habileté et de mes connaissance pour sauver le monde. Si pas le monde, au moins le pauvre homme qui avait presque envie de pleurer tant il avait besoin de mes services et tant il était content que je réponde à son appel. Je sais, c'est presque un abus de pouvoir de jouir de moments pareils, mais c'est sacrément flatteur pour l'égo de se savoir parfois indispensable...

Tel un super-héros de comics américains (Dieu garde Superman, j'ai appris sa mort seulement ce matin...), je n'ai pas hésité un moment à le rassurer, lui dire que tout se passerait bien, et faire le nécessaire en moins de 15 minutes pour rétablir son site corporate.

Les effets du joint aidant, j'en arrivai même à plaisanter et à lui dire que j'aimais me prendre pour Bruce Willis et sauver le monde. Quand j'y repense, je me dis que je ferais mieux de couper le gsm AVANT de fumer parfois...

C'est presque en m'imaginant comme l'un des premiers astronautes défilant dans les rues de New-York sous les tonnes de confettis que j'acceptai ses remerciements, il a failli être émouvant le bougre !

Voici comment j'ai terminé ma soirée, avant de refaire quelques parties de Yu-Gi-Oh! en compagnie de l'Elu, et en savourant une autre bouffée au goût de cannabis...

Nouvelles du front (suite - part IV)

Avancée majeure dans la stratégie à adopter pour acquérir mon indépendance et ma vie à moi. J'ai été visiter un appart libre avec service d'aide à la vie journalière. Cool. Trop cool. Mon coeur bat à du 200 à l'heure depuis que je commence à réaliser la réalité du projet. J'y pense sans cesse. Vivre seul. Sans dépendance vis à vis de ma mère ou de mon entourage. Vivre seul, comme je l'entend, sans aucune contrainte liée à cette dépendance. Mon chez moi. Mon nid. Mon repère. Un truc pour lequel je suis vraiment le seul à décider. Qui vient, qui vient pas, à quelle heure, pourquoi, comment. Seul.

Les obstacles administratifs sont encore nombreux, et la chance doit jouer en ma faveur. Mais quand j'ai passé la porte d'entrée, j'ai compris en regardant le soleil d'automne filtrer à traver la vitre que j'avais enfin ma chance. Ma vraie chance. Quelque chose de bien plus important que tout ce que j'ai connu jusqu'à présent. La liberté. Pas une semi-liberté teintée de négociations sans fin ou de concessions ridicules. Non. La liberté qui m'attendait dans cet appart à rafraîchir, mais que dès la première seconde j'ai considéré comme étant miens. Ma liberté, celle qui m'est destinée depuis toujours. J'espère seulement que le rendez-vous pourra se faire comme je l'espère avec elle. Je sais que le chemin risque d'être difficile à parcourir, surtout avec Y. Mais qu'importe. Ce qui m'attend là vaut tous les sacrifices, je crois.

Nouveau point de vue sur le conflit à venir avec Y., également. Le proprio m'a dit que dans la plupart des cas, quitter le nid familial resserait les liens. Je n'avais jamais envisagé ça sous cet angle... Evidemment, si je viens la voir une fois par semaine, ça sera pour discuter et parler, et pas pour rester dans mon bureau...

Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, Mrs Underwood a repris contact. Son chemin intérieur s'éclaire lentement, et j'espère qu'elle m'apercevra les bras grands ouvert au bout. Ici aussi, je ne peux qu'espérer...

Trop de choses. Ma tête devient folle, mon esprit vascille de ce trop plein de conséquences, de nouveaux buts, de nouvelles choses à concevoir. Je suis comme un volcan en ébullition, ma lave étant toutes ces choses qui m'ont toujours tourmentées et qui vont s'échapper de moi pour enfin cesser de me torturer...

mardi 12 octobre 2004

Temps mort

Nous avons décidé de mettre notre relation entre parenthèses, pour la laisser réfléchir. L'affection que je lui porte ne suffit pas à régler tous les problèmes, malheureusement. Me voici donc à nouveau seul, du moins temporairement. J'espère qu'elle prendra la bonne décision pour elle, c'est important pour moi qu'elle soit heureuse. De mon côté j'ai connu bien d'autres déboires, et je pense que mon entourage sera là pour m'aider à faire face à une éventuelle rupture...

Je n'ai pas le goût d'écrire aujourd'hui. A vrai dire je n'ai pas goût à grand chose. Cette stase forcée m'ôte un peu de ma joie de vivre nouvellement acquise, je pense que c'est normal. Mais quoi qu'il se passe, ma vie continue, et les nouvelles du font à venir seront là pour m'occuper l'esprit suffisamment que pour ne pas sombrer dans les marasmes du coup de pompe à prévoir.

Alea jacta est. Je ne peux qu'accepter ce que le destin me réserve une fois de plus. Je reste aux portes de Tanelorn en attendant de savoir si je repars en quête de nouvelles aventures, ou si j'aurai encore droit au repos mérité de la Cité Grise...


lundi 11 octobre 2004

Revers

La journée d'hier fut bien moins enjouée que celle de samedi. Malgré quelques fougueuses étreintes (je vais finir par devenir exhibo à force de donner trop de détails), la journée s'est terminée sur une note un peu plus tristounette, sur une double prise de tête sur notre couple et son avenir à plus long terme.

Les choses peuvent vite changer, et on a beau passer du temps avec quelqu'un et penser le comprendre, la communication reste essentielle. Elle peut même être difficile à établir, parfois. Pour moi qui suis habitué à vômir mes sentiments et mon vécu sur ce blog (entre autre médium), parler et me livrer sont des choses très naturelles. Peut-être même trop d'un certain point de vue. Trop penser, ça peut devenir catastrophique. Mais se voiler la face, et dire que tout va bien alors que le ver essaye désespérément d'entrer dans la pomme, ça peut l'être tout autant. Je suis un adepte du "mieux vaut trop en dire que pas assez", et du "mieux vaut trop réfléchir que pas assez". C'est évident que parfois, ça peut créer des conflits pour pas grand chose. L'entente parfaite entre deux êtres humains est une utopie, et toute relation est faite de hauts et de bas. Le tout est de maintenir la tête hors de l'eau, et de profiter à fond des hauts pour minimiser les bas.

Je m'y efforce donc, en espérant que tout ce que j'ai à lui offrir et toute ma volonté seront suffisants. Je sais que j'ai l'air atrocement détaché quand je dis ça, mais j'ai décidé de le plus laisser la peur de perdre l'autre me guider, et me faire faire des conneries. En continuant de faire de mon mieux, au moins je suis sûr de ne pas avoir de regret si l'inévitable rupture doit survenir. Mais malgré ça, je n'ai pas du tout envie qu'elle pointe le bout de son nez. J'estime qu'on a encore beaucoup de choses à partager avant de se lasser l'un de l'autre. Et je continuerai d'y croire tant qu'elle n'aura pas réussi à me démontrer que je fais fausse route...

Le travail m'emmerde, j'ai juste envie d'être dans ses bras. Il faudra bien que j'y retourne, pourtant...

dimanche 10 octobre 2004

Over the top

Vous autres, Mabdens, avez l’impression, semble-t-il, que tout bonheur doit s’acheter au prix de grandes misères.[...] Un Vadhagh a du mal a le comprendre. Nous pensons - nous croyions - que le bonheur est l’état normal des êtres raisonnables.

Corum Jhaelen Irsei - in Le Chevalier des Epées - M.Moorcock

Malgré mon habituelle propension aux superlatifs, j'ai bien peur de ne pas en trouver assez pour décrire l'état de pur bonheur dans lequel je me trouve actuellement. La journée d'hier avec Mrs Underwood fut radieuse, splendide, inoubliable, fantastiquement sereine, merveilleusement sensuelle.

J'ai longtemps imaginé ce bonheur, sans vraiment réaliser ce qu'il pouvait vraiment représenter. J'ai cru ne pas être fait pour ce genre de choses, pour ces étreintes physiques incontrôlables, ces instincts qui poussent au plaisir, cette folie passagère qui vous emporte et vous oblige à vraiment être vous, sans artifice. Un nouveau monde à découvrir, à explorer, à apprendre à connaître et à apprécier. Ma curiositée est piquée au vif. Moi, le blasé, le sage, celui qui aime prendre du recul, tout remettre dans leur juste perspective, je me découvre comme un gosse avec un nouveau jouet. Des nouvelles idées affluent sans cesse, de nouvelles sensations exquises qui repoussent toujours un peu plus loin l'idéal que je me faisais de la communion avec quelqu'un d'intime. La découvrir elle aussi sous un nouveau jour, changer de rôle sans cesse, prendre et laisser ce pouvoir evanescent, presque décadent, comme dans un tourbillon de sensations envoûtantes.

Je suis si heureux pour l'instant que j'aimerais que le monde entier partage mon bonheur. La tête me tourne. C'est trop pour moi, j'ai envie de pleurer de joie après chaque moment fort, la remercier sans cesse pour m'avoir fait comprendre à un autre niveau que j'ai eu raison de me battre pour arriver jusqu'à elle. Je n'ai plus goût à rien d'autre qu'à nos étreintes passionnées, j'ai envie de me faire une indigestion de câlins.

Elle va faire de moi un Homme, un Homme Nouveau, plus assoifé de vie qu'avant. Je puise une nouvelle énergie de cet univers qui m'étais inconnu, et je me sens de plus en plus fort. Plus le temps passe, et plus mes doutes d'un avenir radieux s'évanouissent. Il sera fantastiquement baroque, drôlement intéressant, et follement enrichissant. Peu importent les épreuves qui m'attendent, mon corps a enfin compris maintenant qu'il pouvait lui aussi exister pour ressentir des choses merveilleuses, et cela me donne une fougue plus revigorante que n'importe qu'elle autre sensation.

Ma vie, ma fantastique vie continue, et je suis heureux de ne plus me sentir seul au plus profond de mon âme. Merci encore pour ça aussi, chère, très chère Mrs Underwood...

vendredi 8 octobre 2004

Quiétude

Le temps continue de filer... hier a été fort constructif professionnellement parlant, les idées, les concepts, les amitiés et les énergies se mettent en place pour (je l'espère) m'offrir un avenir pécunier radieux. J'aime quand tout me force à positiver, à croire en l'avenir, et à m'investir dans des choses concrètes, droites et robustes.

Journée bête sourire aujourd'hui (devinez pourquoi). Encore un rendez-vous constructif, et une soirée un peu plus calme qu'hier pour enfin me reposer. Le week-end promet d'être délicieux, peut-être musical si j'arrive à finir de convaincre tous les volontaires, mais en tout cas en compagnie de Mrs Underwood, ce qui de toute façon sera agréable.

La vie est si simple et si belle parfois... se laisser vivre, porté par le courant quotidien, sans aucun vrai problème urgent à régler, ça a du bon parfois... j'ai l'impression d'être hors d'atteinte et de pouvoir enfin vraiment baisser ma garde... ça fait du bien, vraiment...

Une fois complétement ressourcé, il sera temps d'entamer vraiment les hostilités, et de me lancer tête baissée dans ma nouvelle quête de liberté. Je relativise beaucoup de choses en ce moment, j'ai de plus en plus l'impression de pouvoir gagner cette guerre titanesque. Je rêve de mon futur, simple et heureux, avec peut-être mon Amelia à mes côtés... Rêvons tant qu'il en est encore temps...

mercredi 6 octobre 2004

Le Livre du Dieu Mort

C'était un immense livre - le Livre des Dieux Morts, à la reliure incrustée de gemmes inconnues d'où la lumière émanait. Il resplendissait, il palpitait de lumière et de couleurs!

- « Enfin, s'exclama Elric d'une voix étouffée, enfin, la Vérité! »

Il avança du pas d'un homme ivre et ses mains se tendirent vers l'objet qu'il avait cherché avec une si implacable obstination. Ses mains touchèrent la reliure palpitante et l'ouvrirent en tremblant.

- « Enfin je vais savoir », dit-il avec une avidité triomphale.

La reliure tomba au sol avec fracas, envoyant rouler et rebondir les pierreries sur le pavage. Sous ses mains frémissantes, il n'y avait plus qu'un tas de poussière jaunâtre.

in Elric le Nécromancien, M.Moorcock


Lassé de mon travail trop exigeant, je me laisse quelque peu aller à des réflexions philosophiques que je sais par avance stériles, mais qui ont au moins l'avantage de me divertir. Je me suis mis à réfléchir au sens de ce blog, ce livre virtuel, cette histoire de ma vie, que tant de gens semblent apprécier. Il est un peu l'histoire de ma vie, ou du moins une partie... mais si les rôles changeaient, et que je n'y écrivais pas ce que je vis, mais que je vivais ce que j'y écrit ? Je ne sais pas si mon idée est très claire... quelle est la relation intime entre cette facette de moi, au vu de tous, qui remporte un succès (discutable parfois), et ma vie, celle que je vis chaque minute, et qui me semble parfois si ennuyeuse ? Les effets de ma vie sur mon récit sont indéniables, mais n'existe-t-il pas un effet de mon récit sur ma vie ? Le fait de romancer par écrit ces petits bouts d'existence ne les change-t-il pas pour influer sur la suite de mon histoire à vivre ? Vivre dans un récit n'est-il pas plus intéressant que de simplement vivre sans se soucier d'avoir des choses à dire ?

Les questions sont nombreuses, les implications incommensurables, et les réponses bien absentes. Je vais continuer à y songer, tout en narrant les dernières heures...

Hier soir souper chez mon amie G. et sa petite tribu, ce fut très amusant. De retour à la maison, petit aparté au téléphone avec Mrs Underwood afin d'entretenir notre relation (un peu trop virtuelle à notre goût à tous les deux). Après une fausse engueulade dont nous avons le secret, je fus rejoint par l'Elu et sa compagne, avec qui j'ai longuement discuté du problème maternel en cours, et du peu de solutions envisageables. Discussion fort intéressante s'il en est, même si l'avenir s'annonce bien sombre pour Y. au vu des évènements à venir. Quelques idées originales m'ont été soumises, et je vais essayer d'en tenir compte pour la suite des combats...

La fin de semaine promet plus de délassements, et je vais donc me dépêcher d'y arriver pour pouvoir en profiter un maximum comme il se doit.

a+

mardi 5 octobre 2004

If it's Tuesday, this must be Belgium...

Le quotidien reprend ses droits après ce week-end et ce début de semaine quelque peu chahutés. Le travail m'absorbe et se gave de mon énergie comme d'un marshmallow onctueux. Je me vide peu à peu, pourtant bien déterminé à ne pas me laisser faire.

Les crises à répétition continuent dans la demeure familiale, la moindre chose est sujette à hurlement primaire de la part d'Y.. Si seulement ça pouvait la calmer...

Amelia me manque beaucoup, une semaine c'est décidément trop long. Heureusement la lumière est au bout du chemin, elle continue de m'apporter force, joie et bonne humeur durant ces interminables moments de solitude forcée. J'espère que les moments à venir seront aussi agréables que ceux déjà vécus, et qu'ils seront de plus en plus nombreux. Il y a tant de choses que j'ai envie de lui faire découvrir...

Pour éviter la foudre maternelle, je m'exile donc ce soir chez une amie, demain chez mon père, en attendant jeudi et les retrouvailles avec ma voyageuse du temps préférée.

J'écoute et je redécouvre Genesis depuis ce matin... j'avais oublié combien la musique peut être bienfaitrice et motivante parfois.

Pfff j'ai vraiment rien de super intéressant à raconter aujourd'hui je crois... je m'empâte... il est temps qu'il y ait un peu de mouvement... vivement la fin de la semaine...

lundi 4 octobre 2004

Nouvelles du front (suite - part III)

Nouvel échaufourré avec Y. hier. Pas gai. Pas gai du tout.

J'étais en train de faire ma compta, et mes payements à l'aide de mon PC banking, quand je me suis rendu compte d'une chose bizarre. Vu mon souci financier avec mon employeur, je n'avais pas versé mon dû à l'autorité parentale ce mois-ci, et lui avait simplement laissé utiliser ma carte bancaire. Quelle ne fut pas ma surprise quand je me suis rendu compte du montant débité à coups d'achats chez Cora, Aldi et Delhaize ! Plus de 1000 euros !

Je demandai de suite des explications, croyant avoir loupé un épisode... Je me suis reçu les souches en pleine tronche, avec un air offusqué. Après vérification, rien ne semblait complétement anormal, à part certains choix discutables. J'en arrivai vite à la même conclusion qu'avec tout le reste : même faire les courses, elle n'en est pas capable seule.

Avec le temps, je me rend compte qu'elle n'a pas les facultés nécessaires pour vivre. Sa dépression permanente depuis toujours, son associabilité, sa fénéantise naturelle, son agressivité sans limite, tout ça la rend inapte à la vie en société. J'ai eu droit après le départ de mes amis à la totale, le retour de flamme, le fruit de toutes ses cogitations névrosées :
  • je ne m'occupe pas d'elle
  • je ne passe pas de temps avec elle
  • je lui reproche le fait même de manger et de boire
  • je vais au resto, j'ai la belle vie
  • elle est juste bonne à faire la boniche
  • je suis donc un fils indigne qui profite d'elle
  • je suis donc la cause de ses souffrances
  • je deviens comme sa mère et mon père
Le problème n'est pas nouveau. Malmenée par une mère trop exigeante, brimée par un mari démissionnaire, sacrifiée sur l'autel de mon handicap, elle a toujours eu beaucoup de mal à vivre. Elle s'est enfermée dans son monde, me prenant comme excuse pour ne voir personne et ne rien faire de sa vie. Elle ne peut rien faire, vu qu'elle doit s'occuper de moi et de mon grand-père. Elle est une esclave, une cendrillon en survet, juste bonne à faire la lessive, nettoyer et me torcher le cul. Elle ne sort que pour faire les courses (et ça c'est déjà toute une histoire), elle n'a pas d'ami(e)s, aucune vie sociale, rien. La moindre perturbation dans son petit planning orchestré à la microseconde près devient une catastrophe digne des 10 plaies d'Egypte.

Les lecteurs qui connaissent ma maison savent à quel point elle est inapte pour les travaux ménagers. J'ai honte de l'endroit où je vis, de l'état de délabrement dans lequel elle laisse tout sombrer. Elle a fait pareil avec sa vie. Incapable de se prendre en main, de faire avancer les choses, elle s'est laissée vivre dans sa mélancolie, sa dépression chérie, et n'attend plus qu'une chose apparemment : la délivrance de la grande faucheuse.

Me voilà en train de vivre avec CA. Comment faire pour ne pas culpabiliser ? Comment faire pour me barrer sans la condamner au suicide (je suis sûr que même ça elle arriverait à le foirer) ? Comment arriver à dialoguer avec quelqu'un qui se hait, et hait encore plus le reste de l'humanité ? Là je devrais être son père, son mari, son amant, son copain. Je ne suis que son fils, et ce n'est pas à moi d'assumer le ratage total de sa vie. Si je m'en suis sorti, alors que j'ai besoin des autres pour vivre, pourquoi elle qui a sa liberté s'enferme-t-elle à ce point ?

Il y a trop de questions sans réponses. Trop de choses à faire, trop de psychologie de bazar à lui faire admettre. Que faire, bordel ? N'y-a-t-il aucun moyen pour qu'on soit heureux tous les deux sans le sacrifice d'une vie (que ça soit la sienne ou la mienne) ? Il me faut des idées, une autre mise en perspective du problème. La forcer à voir un psy, la forcer à bouger, à prendre le bus, à vivre sa vie, et pas ce semblant de vie sclérosé depuis tant d'années.

Le combat sera long et âpre. J'espère ne pas devoir l'achever de mes mains, pour le salut de mon âme...


samedi 2 octobre 2004

Autopilot

Le temps est décidément une denrée précieuse. Il faudrait que je songe à ne pas le gaspiller, et à le garder précieusement afin de pouvoir me délasser comme il se doit.

Les derniers jours ont été très (trop) remplis, mais heureusement par de la positivité grand format. Beaucoup de travail, quelques sorties gastronomiques (un resto japonais avec mon collaborateur et une autruche avec mon amie M.), des discussions sur l'avenir professionnel et personnel et de l'ivresse juste ce qu'il faut pour se détendre un minimum.

Je me rend compte que l'éloignement de Mrs Underwood nous éloigne, ce qui peut sembler évident aux yeux de certains, mais pas forcément aux miens. Nous devrions nous voir davantage pour continuer à contruire notre histoire à deux. Espérons que les prochaines semaines et son horaire moins chargé nous permettrons de continuer notre merveilleuse aventure. Elle me manque, oui.

Je viens de sortir d'un rendez-vous avec un ancien patron, que je classe dans la catégorie "requin paumé mais fier de l'être".C'est l'un de ces personnages antipathiques qui ont toujours un plan foireux à vous proposer pour se faire de l'argent sur votre dos, ou du moins pour vous faire perdre votre temps. J'espère ne plus avoir à le croiser de sitôt, il est vraiment trop pénible.

Je vais donc envisager ma soirée avec un optimisme béat, et probablement aller refaire le plein de substances illicites par delà la frontière. Non pas que ce paradis artificiel me manque spécialement, mais loin de mon Amélia le quotidien est parfois rude à supporter. Je m'efforce donc de passer le temps en attendant que nous soyons à nouveau réunis. Je vais rester ainsi en mode "automatique", et patienter sagement...

Space Oddity

This is Major Tom to ground control I’ve left forevermore And I’m floating in most peculiar way And the stars look very different today  ...