mardi 30 novembre 2004

La fête

Tiens tout a changé ce matin
Je n'y comprends rien
C'est la fête, la fête
Jeunes et vieux grands et petits
On est tous amis
C'est la fête, la fête

C'est comme un grand coup de soleil
Un vent de folie
Rien n'est plus pareil
Aujourd'hui
Le monde mort et enterré
A ressuscité
On peut respirer
C'est la fête, la fête

Plus de bruit plus de fumée
Puisqu'on va tous à pieds
C'est la fête, la fête
Le pain et le vin sont gratuits
Et les fleurs aussi
C'est la fête, la fête
C'est comme un grand coup de soleil
Un vent de folie
Rien n'est plus pareil
Aujourd'hui
Depuis le temps qu'on en rêvait
Et qu'on en crevait
Elle est arrivée
C'est la fête, la fête

Merde que ma ville est belle
Sans ces putains de camions
Plus de gaz-oil mais du gazon
Jusque sur le goudron
Merde que ma ville est belle
Avec ces gosses qui jouent
Qui rigolent et qui cassent tout
Qui n'ont plus peur du loup !
Et l'eau c'est vraiment de l'eau
Que l'on peut boire au creux des ruisseaux

Venez danser dans la rue
Ce n'est plus défendu
C'est la fête, la fête
En vérité je vous le dis
C'est le paradis
C'est la fête, la fête

C'est comme un grand coup de soleil
Un vent de folie
Rien n'est plus pareil
Aujourd'hui
On a les yeux écarquillés
Sur la liberté
Et la liberté
C'est la fête, la fête.

Michel Fugain

Beautiful Day

La soirée d'hier fut quelque peu difficile à traverser. J'avais prévu de ne pas rester seul, mais les aléas de chacun ont fait que j'ai du le rester, finalement. J'ai renoué avec mes angoisses, mes peurs, ma solitude et ma souffrance intérieure. La frustration de devoir affronter l'attente seul m'a projeté des années en arrière, dans un passé que j'aurais voulu oublier. Mon voyage temporel m'a aussi emmené dans le futur, et je me suis imaginé seul, dans cet appartement que je n'avais alors associé qu'à l'allégresse. Pour me changer les idées, j'ai regardé pour la nième fois les aventures du petit Hobbit qui quitte son nid douillet pour affronter les hordes du Mal, et tenter une expédition plus qu'improbable. Si vous connaissez l'histoire, vous savez que tout se termine bien... j'ai tenté de rester confiant dans ma bonne étoile, et de m'imaginer franchissant des contrées imaginaires pour accomplir mon destin... Je me suis finalement endormi en écoutant l'histoire de Napoléon, et de ses fabuleuses victoires.

Fébrile, j'arrive au bureau ce matin, sachant ce que j'ai à faire avant toute autre chose. 9h21 sur mon gsm, il est temps. Le proprio m'explique calmement qu'il n'y a eu aucun problème, et que je suis bien accepté au sein des appartements AVJ à Liège. J'essaye de calmer mes émotions, et je lui dis que je passerai dès vendredi avec mon ami décorateur qui va s'occuper des travaux. Je raccroche, n'étant pas encore bien sûr de réaliser.

J'appelle M., L'Elu, D., j'annonce la nouvelle via msn à Mystic, D., je sms G. et N., j'appelle encore E. et finalement F., mon père, qui dort encore. Il doit rester quelques personnes à prévenir, mais le plus gros est fait. Subitement, la boule qui dormait dans mon ventre s'amuse à vouloir sortir, et sans aucune raison autre que la joie, les larmes se mettent à couler. Voilà, l'aventure, la vrai, celle de MA vie peut commencer. De nouvelles épreuves m'attendent, mais il y a tellement d'amis sur lesquels je peux compter que j'ai du mal à douter du succès de l'entreprise, même si elle me paraissait encore complétement folle il y a un mois encore.

Difficile d'exprimer la joie, une nouvelle forme de joie que je n'avais encore jamais rencontré, me semble-t-il. Une émotion indescriptible, qui ne peut arriver que quand on a décidé de suivre sa propre voie, et qu'on y arrive. L'impression d'accomplir son destin, celui auquel on a toujours aspiré, et qu'on s'était caché longtemps à cause de la peur. Une sorte de coming-out qui n'attendait que moi. Oui, j'ai besoin d'aide pour vivre. Oui je demande cette aide, et je profite du système qui est là pour ça. Parce que je veux être heureux, libre, et moi-même, sans aucune autre contrainte que celle que je décide. Ma liberté sera toujours bridée, je le sais. Mais la faire grandir, la changer selon ma volonté, voilà qui est plus qu'un miracle pour moi qui me suis longtemps roué de coups à force de fatalité. Oui, le miracle a eu lieu. Je ne sais pas si Dieu existe, ou si le hasard a tout simplement fait son oeuvre. Je ne sais pas qui remercier, à part moi pour ma ténacité et mon petit brin de folie, et tous mes amis pour le soutien inconditionnel qu'ils m'apportent.

L'aventure commence, il faut profiter de la vie chaque jour qui passe, par tous les moyens possibles. Y croire ne suffit pas toujours, il faut de la chance aussi. Mais quand on y croit vraiment, on peut la faire venir, cette chance. La preuve en est que je suis en train de me réaliser, alors qu'on avait prédit à mes parents que j'aurais du mal à atteindre ma majorité. Croyez en vous, et en vos rêves. C'est le seul vrai moyen d'être heureux...

Bon, au boulot, j'ai du pain sur la planche avant de déballer le dernier carton et de passer ma première nuit. Merci à tous, encore et toujours, et à jamais...

lundi 29 novembre 2004

La Morte d'Arthur

" Anáil nathrach, ortha bháis bheatha, do thuar dhéanamh"

Merlin
Fin de semaine mouvementée, aller-retour dans la Gaume profonde, samedi matin boulot pour installer un réseau chez un client, et la fin de journée dans le temple suédois de la consommation avec M. pour continuer le chinage en quête de meubles et d'idées déco. Hier a été fort calme, j'avais besoin de repos pour être d'attaque cette semaine, qui risque d'être assez mouvementée également. Un bon film (Excalibur), quelques pétards et quelques parties endiablées de Viewtiful Joe ont suffi pour tromper mon ennui, ma lassitude et mes angoisses.
Ceci est mon dernier jour de l'ancienne vie, je suis en attente de savoir ce que sera la nouvelle. Tel un chevalier s'en remettant au jugement de Dieu pour décider de sa victoire au combat, je continue de faire confiance au destin qui a été très miséricordieux avec moi ces derniers temps. Je ne sais quoi faire pour conjurer le mauvais sort, pour attirer la chance, pour cristalliser mon envie de liberté et la rendre tangible. Je suis comme un pauvre con, paralysé par la peur de l'échec, mais emplis de frissons délicieux quand je pense à mon futur probable. Autre nécessite impérieuse : je dois partir pour ne plus avoir à supporter le regard de cocker dépressif d'Y., et ses gémissements de douleur morale incessants. Non pas que ma conscience veut se débarasser d'elle, mais je serai bien plus efficace à l'aider si je ne me laisse pas avoir par ses airs de Mater Dolorosa.
Que dire d'autre ? Je n'en sais rien. J'ai peur de faire des plans sur la comète et qu'ils me tombent dessus en même temps que le ciel. J'ai aussi peur d'infléchir la ligne de ma destinée à force de rester prudent, et de ne pas y croire encore. L'inaction est probablement le pire avant une nouvelle lutte, et celle-ci est de loin la pire qu'il m'ait été donné de connaître. Je me sens perdu, j'ai besoin de réconfort, qui ne viendra que demain matin avec LA nouvelle.
Je vais essayer de ne pas entamer plus le moral des troupes, et de trouver un autel à Sainte Rita pour y déposer un cierge. A moins qu'un sacrifice humain à Cthulhu soit plus efficace ? Bordel, qu'est-ce que c'est chiant d'attendre de savoir si on peut vivre sa vie...

vendredi 26 novembre 2004

Deuxième Demi-Vie

Les jours passent, et pourtant j'ai l'impression que rien n'avance. L'attente administrative essaye d'avoir ma peau, mais je résiste stoïquement. Pourvu que ça soit pour moi...

J'essaye de tromper mon angoisse avec le travail, et ma socialisation virtuelle. Une fausse nouvelle venue dans mon univers MSNien me permet de passer agréablement le temps, en attendant que la réalité se matérialise un peu plus, entre elle et moi et entre moi et mon cher futur appartement. Une vraie tornade, cette fille. Les braises de ma passion laissées presque à l'état de cendre par ma dernière aventure amoureuse et par ma sacro-sainte sagesse bouddhiste sont en train de se ranimer peu à peu. Je garde une grande bouteille d'eau à portée de main pour éviter l'incendie de mon désir trop passionné, et je continue l'attente...

J'espère que mon spleen du moment va disparaître dans le feu de l'action d'ici quelques jours, et que je pourrai diminuer ma dose quotidienne de virtualité pour rentrer de plein pied (roue ?) dans la vraie vie.

D'ici là, je vais redevenir Gordon Freeman et essayer de sauver ma peau de tous ces cyborgs et ces aliens repoussants qui en veulent à ma vie. Oui, j'ai craqué, je retourne m'immerger dans Half-Life 2, le nouveau hit du moment...

mercredi 24 novembre 2004

Life is Viewtiful

Nouvelle semaine, nouveau départ, nouveau jeu. Viewtiful Joe (Gamecube) est un excellent jeu mélangeant un peu tous les genres : plates-formes, actions, et beat-them-all. C'est joli, gai, léger, rigolo, difficile, sans pitié, mais quand on s'accroche un peu y'a moyen d'arriver loin. Un peu comme ma vie.

Le poids qui pesait sur mes épaules me semble déjà loin, alors qu'il n'y a que 2 jours que j'ai franchi le pas (le tour de roue ?) décisif. J'ai la tête pleine de projets pour mon avenir, remplie de décoration zen et reposante, bourrée d'envies à combler le plus rapidement possible. Il ne reste qu'une épreuve qui ne dépend pas de moi avant d'enfin pouvoir découvrir la liberté. Dans une semaine exactement je serai le plus heureux des hommes, ou je serai au 36ème dessous parce que la malchance a encore fait son oeuvre. Après, tout ne dépendra que de moi, quoi qu'il arrive. Je devrai me prendre en main, et soit commencer une nouvelle vie, soit changer l'existante pour la rendre supportable jusqu'à une date indéfinie. Je sais qu'il est toujours plus facile d'écrire quand on a les idées noires et que la douleur se fait insupportable, mais je dois avouer que pour mon bien-être personnel j'espère plutôt vous parler de plaisir que de souffrance. Une fois de plus mon destin est entre des mains inconnues, et je m'adapterai, quelle que soit la décision.

Il est temps pour moi de tirer un trait sur le passé, d'oublier toutes ces heures de souffrance intérieure interminables, et de commencer à être heureux et à me réaliser. Ce n'est plus le vertige que je risque si je regarde le chemin parcouru ces quelques derniers mois, c'est carrément la syncope...

Ce blog m'a beaucoup aidé, je lui dois énormément. Comme j'ai déjà essayé de l'expliquer, ma motivation étant de parler de moi et de ma vie, je l'ai parfois pris comme prétexte pour avoir de belles choses à raconter, et ainsi influer sur le cours de mon existence. Je voulais raconter des choses intéressantes, belles, drôles. Je me suis donc débrouillé pour les vivre, et pouvoir ensuite les narrer avec mon maigre talent. C'est un peu bête, non ?

Quoiqu'il en soit, l'aventure continue. Mon emménagement (s'il a lieu) va me demander beaucoup d'énergie, et un ultime effort à tous mes proches avant que je puisse essayer de leur foutre une paix royale. Le but de ce changement radical est bien de pouvoir cesser toute dépendance avec eux. Que ce soit Y., ou mes amis. Je resterai bien sûr dépendant d'eux, mais dans une moindre mesure. J'espère arriver avec le temps à me prendre totalement en charge. Cela serait fantastique... presque un rêve inespéré.

Bon, j'ai beau ne pas avoir la tête à ça, le travail m'appelle. Et ma vie aussi.

lundi 22 novembre 2004

Nouvelles du front (suite - part VII)

Voilà. Le choc a eu lieu. Comme je m'y attendais un peu, ça a été très difficile. Désarmant. Froide et résignée, elle a pris la nouvelle comme un ultime coup à son moral déjà très défaillant à cause de sa dépression, et en est venue aux menaces suicidaires. Pas évident d'en arriver là.

Mes troupes de choc dans la pièce d'à côté n'ont pas entendu de cris suraigus comme ils s'y attendaient. Sa résignation face à la vie faisait vraiment peine à voir. J'ai du me convaincre de ne pas être le bourreau qui portait le coup fatal. Pour elle il n'y a d'autre solution à sa solitude et à sa détresse que d'en finir. J'ai essayé d'être compatissant, et de rester positif face à cette nébuleuse de négativité. Toutes mes lectures récentes sur le bonheur et le sens de la vie, et le soutien de tout le monde n'a pas été de trop. Je suis de plus en plus persuadé que le vrai courage n'est pas d'encaisser les évènements, mais de les provoquer. J'ai donc, la mort dans l'âme, fait ce qui devait être fait, et dit ce qui devait être dit. Elle m'a presque chassé au bout de 15 minutes d'un monologue que j'ai essayé le moins blessant possible pour elle, et je suis revenu près de mes compagnons avant de m'effondrer. Mais pas devant elle.

Second acte. Mes amis ayant du me laisser, je me retrouvai seule avec elle. Comme je m'y attendais, chaque contact est devenu prétexte à une remarque assassine. J'essayais de mettre un CD dans un lecteur en hauteur, et il est tombé. Quand je l'ai appelé pour venir le ramasser et m'aider, elle m'a lâché un cinglant "Il faudrait que tu apprennes à te débrouiller si tu veux vivre seul".

Troisième acte. Mise au lit. Les moultes bières de l'après-midi et de la soirée aidant, elle était plus insensible au dialogue, et donc plus apte à enfin sortir un peu de sa torpeur. Nous avons ainsi discuté jusqu'à 1h du mat', et j'ai réussi à lui faire admettre quelques grandes vérités. Elle est la vraie dépendante de notre relation. Elle est seule comme une pierre. Elle est excessivement peureuse (voir paranoïaque) de sortir de chez elle. Elle a souffert énormément de la relation exigeante que sa mère lui imposait. Elle s'est fait avoir par mon père qui ne voulait, comme elle, qu'une échappatoire pour fuir ses parents. Beaucoup de choses sont sorties. Elle a accepté que j'essaye de l'aider, et de peut-être voir quelqu'un qui pourrait l'aider mieux que moi. L'enchevêtrement complexe s'est soudain délié, et elle est sortie de son interminable mutisme.

J'ai dormi comme un bébé après toutes ces pressions nerveuses, et cette épreuve un peu hors du commun. Je reprend mes esprits, et je peux enfin me dire : j'ai gagné, au moins ce combat contre moi-même et contre ma peur d'elle. Je n'ai plus peur pour moi, j'ai fait ce qu'il fallait. Il ne me reste que des remords d'avoir du lui cacher ça aussi longtemps, et la peur insidieuse de son suicide éventuel. Il faudra du temps pour guérir ces blessures, et me rassurer sur son avenir à elle. Quant au miens, il va être fait d'achats mobiliers inconsidérés, de décoration à trouver, de planning serré à tenir, et d'aide à lui apporter de mon mieux.

Que la vie est belle, parfois...

samedi 20 novembre 2004

Magnolia forever

Douce soirée hier entre les rythmes sud-américains, le riz créole, les mojitos, les vieux succès de clo-clo remixés et les vapeurs d'alcools aux noms imprononçables pour l'anniversaire de ma p'tite Bridge. On s'est bien amusés, moi j'ai probablement un peu trop bu, puisque j'ai fini la soirée en chantant Placebo à fond dans la voiture de l'Elu qui me ramenait (merci à lui).

Je pars dans quelques minutes revoir mon futur (j'espère) chez moi pour prendre toutes les mesures du lieu et en faire un modèle virtuel pour essayer les meubles sans devoir les acheter.

Ma gueule de bois m'empêche de trop m'en faire pour demain, mais je ne suis quand-même pas au mieux de ma forme. J'aimerais faire un petit bon dans le temps de quelques mois et déjà y être, et avoir passé tous les moments difficiles. Serait-ce de la lâcheté que je vois poindre à l'horizon ?

Je ne sais plus trop quoi dire, les mots me semblent vains. Je dois passer cette épreuve avec mes tripes et mon coeur, comme je le rappelais à mon amie D.. Penser devient handicapant, puisque je suis à la croisée des chemins, sans boussole, sans carte et sans repère. Seul mon instinct de survie me permettra de faire pour un mieux, et d'accomplir ce qui doit être fait.

J'espère pouvoir vous annoncer de bonnes nouvelles demain soir ou lundi. Je n'en suis pas sûr hélàs. Mais encore merci à tous pour vos encouragements, votre soutien, et votre aide. Sans vous, jamais je n'aurais trouvé le courage de devenir moi.

mercredi 17 novembre 2004

Nouvelles du front (suite - part VI)

Voilà. Ai encore eu le proprio en ligne. Je reste le seul en course. Si personne d'autre ne se manifeste d'ici le 29, l'appart est à moi, automatiquement.

Les choses sérieuses commencent donc. Ca ne va pas vraiment alléger mon planning, mais bon...

L'offensive principale sur Y. est prévue ce dimanche vers 15h GMT+1. Mon bataillon de choc sera présent, pour m'aider à tenir bon. Et pour pouvoir réagir, en cas d'urgence...

Je n'ose encore imaginer l'"après" choc. Ses réactions. Sa haine. Sa peine. Sa déchéance.

Je vais devoir être fort. C'est le passage le plus difficile de ma vie affective, sans doute. Arriver à lui faire du mal pour me faire du bien. Oublier mes remords, et penser enfin à moi. Démarrer ma vie, celle qui m'a attendu si longtemps.

Je pense souvent aux épreuves à venir aussi. Les moments de solitude extrême. L'adaptation à mon nouvel environnement. De nouvelles gènes, de nouvelles épreuves. Mais de nouvelles solutions, aussi, sûrement. Et une nouvelle aide, avec laquelle je vais pouvoir avoir un rapport sain.

J'imagine ma première nuit, à fixer le plafond pour me l'approprier. Les nouveaux malaises avec mon nouvel entourage-de-qui-je-suis-dépendant-que-parce-que-je-les-paie-pour-ça. L'inquiétude pour Y. aussi. Et la sienne pour moi. Vais-je lui donner mon nouveau téléphone ?

L'ultime bataille va avoir lieu. Je suis confiant et serein, malgré ces doutes qui parasitent mon sommeil de plus en plus. Je vais faire ce que j'ai toujours du faire. Je vais accomplir mon destin, et trancher net ce putain de cordon ombilical. Ca va faire mal, mais je me sens prêt. Mon armée, mes aides de camp, mes alliés sont tous là, autour de moi. Nous vaincrons. Je vaincrai.


lundi 15 novembre 2004

Aïe ça pique... délicieusement !

Cher Gordon,

il y a peu de chances que tu lises ces mots un jour, mais je tenais à te les écrire quand-même. Hier j'ai été à ton concert (le premier VRAI concert de toute ma vie), et je t'avoue que je suis un peu à court de mots pour exprimer tout le bien que ça m'a fait de te voir en vrai. Je me suis fait remuer les tripes dans tous les sens du début à la fin... les chansons que tu as chanté pour moi (et pour les 17.500 autres personnes) étaient très bien, même si j'ai quelques regrets par rapport à la playlist. J'aurais quand-même rajouté "shape of my heart" et "mad about you". Mais bon, je dois t'avouer que je fais souvent mon difficile. Toutes les chansons que je connaissais par coeur et que je t'ai entendu refaire en direct-live sont toutes liées à des moments bien précis de ma vie. Tu m'accompagnes depuis mon adolescence, et j'ai tellement écouté certains de tes CDs qu'ils sont abîmés. C'est aussi grâce à tes chansons que j'ai pris réellement goût à la langue de Shakespeare, et que mon vocabulaire poétique s'est quelque peu enrichi. Le "fragile" que j'avais entendu à Porto le jour de mes 21 ans dans le pizza hut local m'a bouleversé quand je l'ai reconnu hier. Le "fields of gold" qui ont accompagné mes premières amours impossible dans l'adolescence aussi. Ainsi que "all this time" dont j'adorais le clip, quand je le voyais sur MTV couché sur mon lit de souffrance. Sans oublier l'"Englishman in new york" qui m'a aidé à être fier de ma différence, et à être moi même sans me préoccuper de ce que les autres disent. Oui, j'ai vraiment beaucoup de souvenirs sur tes chansons tu vois... La musique a une très grande place dans ma vie, même si je n'en parle pas souvent sur ce blog. Tolkien a basé sa mythologie sur la musique de l'univers pour en expliquer les origines, et je pense que le mysticisme lié à la musique de l'âme était bien présente hier à Anvers. Toutes ces images de vieux chateaux, de parchemins fânés, de pluie qui pleure de nos malheurs, de passions impossibles et dévorantes et de champs de blés au coucher du soleil, c'est aussi à toi que je les dois. Merci, merci pour tout ça, et merci aussi pour avoir rajouté ces moments inoubliables dans ma vie. Plus que U2, Placebo et Depeche Mode, et je pourrai mourrir en paix...

Il est temps de te laisser, cher Gordon, car ma vie n'est malheureusement pas remplie de strass et de paillettes. Je mène un combat difficile pour ma liberté, et sois assuré que tout le bien que tu m'as fait hier m'aide énormément à me sentir plus fort. Heureusement tu n'es pas le seul à m'aider, et tous les amis avec qui j'ai partagé un bout de ton show sont là pour me soutenir. Tu te rends compte de la chance que j'ai de tous vous avoir ?

Comme tu l'as dit à la fin du concert, on se reverra. Je n'ai pas de doute là dessus.

Bien à toi,

Un fan éternel.

vendredi 12 novembre 2004

Envie lacrymale

Pas facile d'avouer ses faiblesses, ses craintes, ses doutes, ses peurs, sa fragilité. Hier Mrs Underwood était de passage, et j'avais besoin de réconfort. J'ai lamentablement craqué dans ses bras, la boule qui me nouait les tripes depuis plusieurs jours n'a pas résisté à un peu de tendresse. Parfois je suis si fort, si déterminé, que j'en oublie mon humanité. Mon envie d'un monde meilleur me pousse parfois à des extrêmités que je regrette amèrement. Je dois arrêter d'analyser tout et tout le temps, et laisser un peu faire le temps. J'étais un pitoyable adjuvant hier, blotti dans les bras de mon amie, en train de chialer comme un gamin.

Il me faut faire fi de toutes ces sombres pensées qui m'assaillent, et ne garder que mon objectif en tête. Il faut aussi que j'arrive à couper ce cordon ombilical trop présent, qui me nourrit de remords inutiles. J'aperçois la liberté, au loin. Les embûches restent nombreuses, et cela sera probablement encore moins facile que ce que je croyais. Mais il s'agit de ma survie, et de mon bonheur. Rien n'est joué, je vais peut-être me faire remballer comme un malpropre et tous mes plans risquent de s'effondrer comme un jeu de cartes. Rien ni personne ne m'empêchera d'essayer, malgré tout. Quelle meilleure cause pour se battre, au fond ?

mercredi 10 novembre 2004

Et mon cul ? Tu l'as vu ?

Le "projet" me mobilise de plus en plus. J'y pense de plus en plus souvent, et je suis de plus en plus frustré de devoir attendre la réponse. Il y a tant de choses à faire ! J'oscille toujours entre détermination farouche, cynisme rassurant et frousse indescriptible. Heureusement que j'ai pu apprendre la patience au fil des années...

La météo se gâte, et mes vieilles blessures me le font bien sentir. C'est un truc que je n'ai toujours pas compris, mais il suffit qu'il fasse froid et humide pour que ma fesse gauche, ma hanche gauche et mon épaule gauche (pas pour rien que la gauche était un sinistre présage chez les romains) me fassent mal. Oui, j'ai déjà été un peu cassé de partout, mon corps étant un peu trop fragile à cause de ma position assise permanente et de mon immobilité, sans compter sur le peu de muscles pour protéger les os dont je dispose.

Ma fesse gauche est sans doute le point le plus sensible de ma personne. Non pas que j'aie continuellement mal, mais ça a été l'objet de toutes mes peurs durant longtemps. Pour comprendre ça, il faut savoir que lors de mes premières opérations à la colonne, c'est la tige de gauche qui a lâché en premier et qui a décidé de descendre le long de son support pour venir pointer le bout de son nez tout en bas de mon dos. Tiens, une bosse anormale? Ouch, ça fait mal ! Le fait de rester assis a fini par provoquer des oedèmes à répétitions, des bleus, et a complétement bousillé tous les tissus sous ma peau. Alors que j'ai du rester plusieurs mois couché sur mon côté droit pour attendre la seconde opération, elle a même fini par sortir de moi, après des mois de pression pour sortir... Oui, je sais, c'est un peu digne d'un film d'horreur... Tout a fini par s'arranger, mais les dégâts provoqués par le petit bout de métal ont été plutôt importants, et toute cette zone est restée fort sensible malgré le temps. D'ailleurs les dégâts psychologiques ont probablement été plus importants que les dégâts physiques. Ma fesse gauche a longtemps été un sujet d'angoisse (cela ne risque-t-il pas de recommencer ? faudra-t-il encore m'opérer un jour si cela arrive encore ?), et j'ai passé bien des nuits blanches à passer doucement ma main sur cet endroit (n'y voyez rien de sexuel) pour m'assurer que tout était bien normal... Cela était devenu une obsession que j'ai appris à oublier avec le temps... Mais pour tout avouer j'ai encore du mal à refaire ce geste sans réprimer un frisson de peur grotesque...

Il me reste quelques mauvais souvenirs, de vilaines cicatrices, et souvent le même rêve oppressant qui vient me narguer : il faut me réopérer, et je suis en retard... On ne sort pas indemne des aventures comparables à ma vie, mais il faut bien que la force revienne, et que le combat reprenne, pour continuer de plus belle...


mardi 9 novembre 2004

Parricide

L'ambiance devient bizarre chez Y. (vous remarquez j'arrive maintenant à dire chez Y. et plus chez moi...). Comme si elle sentait quelque chose, elle a décidé d'être agréable depuis quelques temps. Le fait que je n'ai plus de télé (elle a définitivement rendu l'âme récemment dans mon antre) fait aussi que lorsque je suis là et que je mange, je passe un peu plus de temps avec elle (je vais pas regarder une télé éteinte quand-même). Mon pied tordu et mon angine ont aussi été des occasions pour moi de la voir sous un autre jour, celui d'une mère qui malgré son putain de foutu caractère et sa dépression pernanente-et-envahissante prend la peine de s'occuper de son fils sans (trop) rechigner.

Un complot se trame dans son dos, peut-être contre elle. Et j'en suis l'instigateur. Je suis de plus en plus tendu lorsque je parle du "projet" dans la pièce à côté de celle ou elle se trouve avec l'un ou l'autre visiteur. Une peur viscérale s'empare parfois de moi, et je me dis "mais qu'est-ce que je suis en train de faire ? Est-ce que je veux vraiment la laisser crever dans sa misère ?". Bref, oui, je doute.

Je pense que c'est normal de douter, de me demander sans cesse si ce sera VRAIMENT mieux ma vie loin d'elle et de ses manies manichéennes. Ca prouve juste que je suis un être humain comme les autres, dont l'instinct grégaire le pousse à prendre soin de sa famille.

La situation actuelle commence à devenir difficile. Je commence aussi à avoir envie d'avoir une confirmation définitive pour pouvoir me libérer de ce poids, de ces cachotteries, de ce complot. Oui, je pourrais très bien déjà lui en parler, et préparer le terrain. Le seul vrai hic est que je n'ai AUCUNE idée de sa réaction. Parfois elle est pleine de bon sens et d'abnégation. Et parfois c une gosse pourrie gâtée qui fait sa crise pour un oui ou pour un non. Difficile d'aborder une décision comme la mienne avec un être aussi instable. Les scénarii types probables sont nombreux, en voici quelques uns, dans (selon moi) l'ordre du plus probable au moins probable :

- Elle est complétement groggy de la nouvelle, et l'accepte sans trop broncher, se martyrisant une fois de plus et en s'érigeant en victime.

- Elle nie le fait que je puisse m'en sortir sans elle, et devient violente, utilise son harcèlement moral favori et me fait vivre un véritable enfer jusqu'au départ.

- Elle est complétement détruite par mon départ et se laisse mourir de chagrin comme certains animaux abandonnés.

- Elle crie au complot, voue une haine sans merci à tout mon entourage qui l'aura monté contre elle, me séquestre et me fait un lavage de cerveau pour m'ôter de l'esprit que je peux vivre sans elle.

- Elle meurt d'une crise cardiaque dans les 10 minutes qui suivent l'annonce, et j'ai sa mort sur la conscience.

Je ne sais pas très bien comment exprimer toutes ces choses qui me turlupinent, qui viennent sans cesse me répéter à l'oreille "fils indigne!", entremêlés de mon envie de liberté, de mes rêves et de ma petite voix intérieure qui me sussure "barre-toi, il est plus que temps !".

J'attend donc avec impatience la sentence du conseil d'administration, en espérant ne pas vivre ces tortures pour rien, et ne pas devoir renoncer (temporairement) à mon indépendance pour continuer ma petite vie chez Y..


lundi 8 novembre 2004

Skoul ofen sru

Le week-end a été tout en douce froideur et en couleurs chaudes, comme cet automne.

Samedi, un peu de travail et d'errances virtuelles sur ma communauté de chat habituelle. Finalement les errances ont pris le dessus, et j'ai fait quelques nouvelles rencontres. Certaines plutôt banales, et d'autres plutôt stimulantes intellectuellement et humainement. J'ai même réussi à me faire piéger par une petite coquine, j'ai beaucoup ri (seul) de ce gag. La plus intéressantes de toutes a tout de même été la rencontre avec un personnage quelque peu atypique, qui a réveillé en moi des envies de communication virtuelle, de rencontre en chair et en os, et de désirs que je croyais apaisés depuis le départ de Mrs Underwood. Affaire à suivre...

La fin de la journée a été très calme avec mon ami P., entre matage de divx effroyables et rigolos. Les mythes de deux monstres (sacrés) du cinéma d'horreurs se sont rencontrés devant nos yeux, pour de délicieux frissons parfois à la limite du risible. Freddy contre Jason, c'est quand-même quelque chose. Ne comptez pas sur moi pour vous raconter la fin, il faut le voir pour croire à la formidable surenchère dont le réalisateur a fait preuve...

Hier j'ai continué d'avancer sur le BIG projet du moment, mon emménagement. Fièrement accompagné de Bridge, mon amie M. et son amie A., nous nous sommes rendus à travers le frimas automnal jusqu'au temple suédois de la surconsommation : Ikéa. Il a fallu cacher à Y. le but premier de notre visite au gros magasin bleu et jaune, et j'ai commencé à m'imaginer mon futur intérieur rempli de meubles au nom imprononçable et encore moins retranscriptible. Il valait mieux ne pas être agoraphobe pour cheminer à petit pas (petits tours de roue ?) dans les allées bondées, remplies de jeunes couples heureux d'offrir le fruit de leur labeur au dieu crédit, de familles nombreuses et cosmopolites (on y parlait plus d'idiômes différents que dans un camp de vacances international), et d'amateurs d'art facile et bon marché. Bref, la sensation de devenir l'un des leurs m'a laissé un peu perplexe, mais je suis sûr de trouver ce qu'il me faut le jour où j'arriverai avec ma carte de crédit prête à l'emploi.

Je recommence une semaine qui promet d'être bien remplie niveau boulot, je ne sais donc pas vous promettre une correspondance très suivie dans les prochains jours. Merci encore à tous de votre intérêt et de vos encouragements, ils me permettent de continuer à avancer, et à ricaner bêtement dans ma tête lorsque Y. ferme la lampe avant de dormir le soir...

vendredi 5 novembre 2004

Ebullition

Ma journée d'hier a Bruxelles s'est fort bien passée, une réunion productive et un resto fort sympathique pour remercier notre collaboratrice au ministère... et puis j'ai eu une bonne nouvelle à fêter : le proprio m'a appelé pour me dire que j'avais de grandes chances d'avoir l'appart, mais qu'il attendait son conseil d'administration pour me confirmer la nouvelle définitivement...

Brrrr, des frissons... Les idées recommencent à se bousculer, les implications de mon futur geste également. Il m'arrive parfois de réfléchir avant de m'endormir, et d'essayer d'imaginer que bientôt cette maison ne sera plus mon chez moi, et qu'elle deviendra un lieu de passage. Oui c'est bizarre, je n'ai jamais considéré l'idée d'avoir un autre foyer. Chaque fois que j'ai délogé, j'ai espérer retrouver mon lit et son confort, bien au chaud près d'Y.. Là il va falloir arriver à capter que ce n'est plus ici mon foyer... étrange idée...

Donc je commence à faire mes listes d'achat, et j'essaye de penser à tout ce que je vais devoir débourser pour avoir de quoi vivre seul. Encore plus étrange... sommier, électroménager, intendance, vaisselle... des concepts que je n'ai jamais eu à vraiment intégrer puisque je ne les ai jamais géré. Je crois pouvoir m'en sortir, même si ça risque d'être un peu (beaucoup ?) la cata au début...

Après mes abus liquides d'hier midi, je suis rentré un peu dans le gaz. C'était sans compter sur mon amie Bridge qui est venue me réveiller en soirée, pour continuer ses activités illégales vis à vis des majors de la musique et retoucher son joli blog.

Epuisés par quelques gravures bien minutées et des découvertes artistico-culturelles (je lui ai fait découvrir Marc Moulin dont je suis fan, et elle m'a passé la première saison de Sex & the city en DVD), nous décidâmes d'aller dormir après cette journée fort chargée. Y. était partie dormir depuis plus d'une heure, mais Bridge est plein de ressources et avait accepté de tenter la manoeuvre délicate de me mettre au lit seule.

Je vous rassure, pas de scène digne de l'affrontement entre Hulk Hogan et l'Ultimate Warrior (deux catcheurs de mon enfance, adeptes des atémis et des épaulés jetés violents), mais plutôt une expérience rigolote, comme peuvent parfois l'être les gestes du quotidien avec moi. Je lui ré-expliquai la manoeuvre pour placer les sangles autour de mon petit corps fragile, avant de les attacher sur mon "bras" mécanique, qui ferait blêmir Robocop d'envie. Il me soulève à l'aise ce truc, et évite bien des lumbagos à ceux qui décident de l'utiliser. Magie, la gravité est vaincue, et je m'élève dans les airs tel un vieux piano qu'on déménage (imaginez si c'est grâcieux). Hop, on recule de la chaise, et on me place au-dessus du lit (les fesses frottent, c'est normal, il faut resserrer les sangles de temps en temps, mon poids les fait reculer...). Bridge passe derrière moi et me soutient pendant que je commence à redescendre le bras et que je trouve mon équilibre assis sur le lit. C'était sans compter sur Murphy et ses fameuses lois, tandis que le bras recule il touche ma bouteille d'eau sur la table de nuit. Heureusement nous avons évité l'incident, qui a provoqué un fou rire. Hop, on enlève les sangles et je me jette sur mon coussin en digne successeur de Fosbury que je suis. La suite a été moins compliquée, excepté l'enlèvement de culotte-à-l'élastique-qui-serre-trop-fort. Bref, elle m'a aidé à trouver la bonne position (pliage optimal des coussins, écartement millimètré des pieds et défroissage dorsal du t-shirt), et je me suis plongé dans 2 épisodes de Sex & the city qui ont vaincu ma résistance au sommeil. Merci copine !

J'aime parfois vous raconter mon quotidien, et toutes ces petites différences que vous avez du mal à appréhender, je pense. Y'a rien de mystérieux et de compliqué à ma vie. Et il n'y a rien d'extrêmement dramatique non plus, contrairement à ce que peuvent penser certains. Merci à tous les amis de Bridge qui viennent me lire de plus en plus, et qui contribuent à ma notoriété. Je ne suis pas sûr de vraiment mériter tout ce qu'on dit de moi, mais je dois bien avouer que ça fait toujours plaisir...

mercredi 3 novembre 2004

J'suis dans un état proche de l'Ohioooo...

Ma vie semble aussi passionnée et ennuyeuse que ces putains d'élections américaines. Je fais une foule de choses, je donne plein d'énergie dans tous les sens, et le résultat me semble fade, comme le résultat de ces élections dont le monde entier parle depuis plusieurs mois.

Pourtant la soirée de lundi a été fort agréable, entouré de mes 3 compères pour un tournoi de SoulCalibur2 dont nous seuls avons le secret. On a bien ri, on a pas mal fumé, on s'est battus comme des lions sur le ring et dans des coups de bluff magistraux. J'adore cette ambiance de défis à relever, de technique minutée au quart de seconde, et d'engouement guerrier.

Hier a été aussi sportif, mais uniquement pour le travail. J'ai du dire adieu à mon bon vieux serveur de courrier (vous vous souvenez, celui qui était tellement poussif que je n'osais pas en parler), et j'ai encore sauvé 47 clients d'outre-atlantique de la noyade digitale. Mais comment faisaient tous ces gens avant d'utiliser un email ?

J'aime la technologie, mais parfois je me dis quand-même qu'on exagère. Je me souviens avec beaucoup de nostalgie des premiers temps de l'Internet, où voir s'afficher une image en couleur était un miracle en soi. Maintenant c'est à coups d'antispams et d'antivirus qu'il faut surfer précautioneusement, et surtout faire attention où l'on clique pour ne pas engendrer un déferlement de nuisances aptes à détruire notre chère machine. J'en ai marre d'entendre le même refrain plusieurs fois par semaine, de machines grippées ou malades on ne sait pas pourquoi, uniquement à cause de leur utilisation normale. Si Bill Gates devait garantir quoi que ce soit sur son système à la con, et rembourser les frais liés à l'utilisation de ses jolies fenêtres, il y a déjà longtemps que je serais assez riche pour ne plus devoir travailler.

On en revient encore au problème de l'hégémonie économique, des dérives du marché ultralibéral, et des consommateurs que nous sommes élevés dans la peur d'exister, pour mieux utiliser le fruit de notre labeur afin de nous rassurer.

Je suis en phase de ras-le-bol, je crois. Ras-le-bol de ne pas arriver à cerner mon avenir, de ne pas avoir de nouvelles pour mon appart, de recommencer à me sentir seul à nouveau malgré les plaisirs de la vie qui me sont offerts régulièrement et surtout de devoir bosser comme un esclave pour des résultats qui, s'ils ne sont pas mauvais, sont loin de me permettre de me prélasser comme je le voudrais, en me vautrant dans ma fainéantise naturelle.

J'ai hâte d'arriver au week-end, et de peut-être arriver à me changer les idées loin du stress. Jusque là, je repasse en mode pilote automatique, en espérant ne pas faire de conneries...

Space Oddity

This is Major Tom to ground control I’ve left forevermore And I’m floating in most peculiar way And the stars look very different today  ...