mardi 28 décembre 2004

Tsunami

Tsunami tsunami came washing over me
Tsunami tsunami came washing over me
Can’t speak, can’t think, won’t talk, won’t walk

Doctors tell me that I’m cynical
I tell them that it must be chemical
So what am I doing girl
Cry into my drink I disappear

Eyes for teeth waving over me
Bring down the shadows of my mind
Sleep and breathe under our sheets
Inhale the anxiety in-between, in-between, in-between, in-between

Tsunami tsunami came washing over me
Tsunami tsunami came washing over me


Manic Street Preachers

Après un Noël bien calme (voire anxyolitique), la mutation vers ma nouvelle vie reprend. Les meubles ont commencé à se monter (merci M. et P., encore et toujours), et je m'impatiente de plus en plus de savoir ce que cela va donner quand tout sera terminé.

Je sais, je ne poste plus beaucoup, mais pour une fois je n'ai pas forcément envie d'étaler au regard de tous mes états d'âmes, et mes peurs que je trouve totalement ridicules et inappropriées. Je suis en pleine mutation intérieure, et ce n'est pas la plus agréable que j'aie eu à traverser.

Et puis, c'est vrai, au fond, c'est juste un déménagement. Cela me paraît bien ridicule comparé à la catastrophe qui vient d'avoir lieu, et qui a déjà fait plus de 50.000 morts et plus d'1 million de sans abris. Idem pour les gens contaminés par le SIDA : 16.000 chaque jours. Finalement, le WTC avec ses 5000 victimes surmédiatisées est limite négligeable dans l'addition... alors moi... je pense que je ferais mieux de me rassurer en pensant que je suis en bonne santé, que j'ai de quoi vivre (même si je viens de perdre mon boulot d'employé, c'est officiel), et que je suis entouré par plein de gens qui m'aiment et qui m'aident comme ils peuvent.

La route est encore longue jusqu'à la liberté, et ces moments de plus en plus insupportables vont aller crescendo, sans aucun doute. Mais cela passera, comme le reste, et dans quelques mois c'est un sourire aux lèvres que je relirai ces lignes, en me disant "p'tain qu't'es con !".

Prions pour toutes ces âmes, pour tous ces gens qui ont survécu aux vagues de 10m de haut arrivant à 800 km/h et qui ont tout perdu, et arrêtons de nous plaindre. Notre vie est belle, faut pas l'oublier !


vendredi 24 décembre 2004

Trêve des confiseurs

Mon ancienne vie se meurt peut à peu, presque en parfaite concordance avec cette année. Comme toute fin, elle se veut un peu douloureuse et difficile à vivre, mais l'espoir du renouveau à venir me donne encore assez de force pour continuer à avancer.

L'ambiance du moment se veut festive, enjouée par les succulents repas de fêtes, insouciante par les réunions de familles ou d'amis là pour vous réconforter, émerveillée par la découverte des jolis cadeaux surprises auxquels on ne s'attendait pas. D'habitude j'ai déjà beaucoup de mal à m'immerger dans ces fêtes obligatoires, mais là j'ai vraiment l'impression de me tenir à l'écart de tous ces réjouissements. Mon repas de Noël se fera en trio avec Y. et mon grand-père, qui n'est pas encore au courant de mon départ. L'ambiance risque d'être lourdingue, et j'ai de la chance si je ne me ramasse pas les cadeaux en pleine tronche sur un accès de colère soudain. Oui, j'ai foutu un sacré bordel, mais est-ce ma faute si elle n'est pas capable de penser à mon bonheur avant le sien, comme toute mère digne de ce nom devrait le faire ? J'espère qu'elle arrivera à mettre son côté plaintif de côté ce soir, pour offrir un réveillon paisible à mon grand-père qui n'aspire à rien d'autre qu'à un peu de tranquilité. De toute façon, le repas sera probablement terminé avant 21h, et je viendrai finir ma soirée sur le net comme presque tous les ans, en attendant soit qu'elle aille se coucher, soit le passage de quelque amis en quête d'une after-christmas en ma compagnie.

Le front du déménagement est presque au point mort pour l'instant, cette semaine a été fort débordante d'activités pour mes aidants et pour moi aussi. Les angoisses d'un probable échec continuent de me tourmenter, mais j'essaye de les esquiver de mon mieux en imaginant ma nouvelle vie. L'énergie débordante qui coulait en moi il y a quelques temps encore a totalement disparu, et je ne ressens plus la fatigue tant elle m'a submergé. Je ne dors que d'un oeil, non sans m'être au préalable complétement saturé de THC pour me servir d'antidépresseur naturel. Mes réveils sont pénibles, j'ai des trous de mémoires, et mon efficacité au boulot est presque au point mort. Seule ma volonté et mes espoirs presque utopiques me tiennent encore assis, et permettent au temps de s'écouler autour de moi en attendant LE moment fatidique de la dernière caisse emballée et de la porte de chez Y. qui se ferme une dernière fois. Je voudrais tellement être déjà passé par là et pouvoir enfin dormir en paix... Je me dis de plus en plus que je suis le seul responsable de ces difficultés, et que si j'avais pris les choses en main bien plus tôt cela aurait été bien plus facile...

Les regrets sont inutiles, il faut composer avec les éléments présents, et agir ici et maintenant. Remonter ses manches, encore une fois, et repartir au charbon. Trouver des solutions pour mon lever, ma bouffe, mes lessives, mon ménage, mes trajets, et depuis peu mon boulot. Tout est à refaire à zéro, je dois y voir une occasion unique que peu de gens ont dans leur vie. Je vais pouvoir composer seul la symphonie organisationnelle de ma vie, pour qu'elle me plaise et pour qu'enfin, je sois bien dans ma peau.

Je me doutais que tout cela serait dur, mais je ne savait pas que cela tournerait ainsi. Je pensais que le stress ne me terraserait pas à ce point, et que je pourrais bravement faire face sans sourciller. Il faut me rendre à l'évidence, je me suis largement trompé. J'avais aussi espéré compter sur Mrs Underwood pour me fournir l'énergie nécessaire à mon combat, grâce à la tendresse et à l'attention qu'elle me dispensait et dont elle seule avait le secret. Je dois aussi me rendre compte que c'est bien seul que je devrai terminer ce que j'ai commencé, et chercher au fond de moi ces énergies bienfaitrices qui me permettront d'arriver au bout. Ne pas lâcher prise, et ne penser qu'à une chose : la ligne d'arrivée qui s'approche inexorablement, et que je vais franchir quoi qu'il arrive. Plus rien d'autre ne doit compter à présent.

Bon, les cadeaux sont prêts, il ne me reste qu'à aider Y. à préparer les sauces pour la traditionnelle fondue bourguignonne. Joyeux Noël à tous.


lundi 20 décembre 2004

C'est la vie, pas le paradis...

L'assaut contre le géant nordique en vue de l'acquisition des meubles s'est bien terminé, malgré une organisation assez fastidieuse, moulte imprévus, et une campagne digne de Napoleon traversant la Beresina dans le froid.

Premier imprévu: M. devait venir me rejoindre en bus, et bien entendu une grêve surprise du TEC a failli foutre ma journée en l'air. Grâce à sa détermination et à sa débrouillardise, elle est arrivée avec très peu de retard...

P. avait heureusement les nouvelles batteries de mon véhicule d'assaut électrique, j'ai donc pu me rendre jusqu'à l'immense bâtiment à investir sans qu'on doive me pousser. Il me faudra du temps avant de ne plus flipper à la moindre bosse ou au moindre trou, je n'ai pas encore mes marques quand je suis au commandes. J'ai quand-même passé 28 ans à me laisser pousser, et là cela faisait un an que je n'avais pas pris les choses en main...

M. et moi avons donc parcouru les longues allées clairsemées de badauds, à la recherche des meubles déjà (et heureusement !) choisis. De point d'information en petit bonhomme jaune sympathique, les bons de commandes se sont succédés lentement mais sûrement, pour le plus grand désarroi des cordons de ma bourse. Jamais je n'avais dépensé tant en un seul jour, ça aussi ça fait flipper...

Quelques heures plus tard, nous fûmes rejoints par P. et D. pour caser les meubles qui étaient dans le libre-service dans les charettes prévues à cet effet, avant une petite (longue ?) attente à la caisse. Après la caisse, direction le service des commandes pour la suite du chargement. Synchro avec T., qui arrive avec sa camionette pas très longtemps après la réception de la gargantuesque livraison.

Les troupes se séparent. P. et T. vont amener tout le fourbi à l'appart, tandis que D. nous quitte pour une petite course en ville. Je reste dans la place avec M., le temps de nous restaurer avec ces petites boulettes suédoises (j'hésite encore entre les termes infâmes, originales et infectes pour les qualifier). D. ne devant nous rejoindre qu'un peu plus tard, pour me descendre en ville et en profiter pour changer de chaise, nous prenons notre temps... pendant ce temps P. et T. descendaient en ville puis montaient un à un les paquets volumineux jusqu'au troisième étage de mon nid, par l'escalier l'ascenceur se montrant trop étroit pour contenir une seule de mes belles étagères... De mon côté, étant un peu impatient (j'en avais marre de flâner entre les rayons suédois, je n'avais déjà fait que ça de la journée), je pris mon mal en patience... s'en suivit alors une incompréhension hasardeuse, qui me fit rentrer au pied de la maison d'Y. sans avoir de certitude quant à l'heure d'arrivée de D... j'ai été imprudent, le froid m'a bien puni pour ce manque de prévoyance... Dans ma chaise électrique trop lourde pour monter les marches, me voilà condamné à attendre dehors que les choses s'arrangent... 1h30 plus tard, D. arrivait au trot, pour déposer M. à la gare, et moi à la soirée où l'Elu et sa compagne m'attendaient...

Je me retrouvai vite nommé DJ en chef (je me suis cyniquement baptisé "DJ roulettes"), à essayer de faire décoller tous ces gens de leur chaise... tâche hardue s'il en est, après les épreuves déjà nombreuses ce jour... bon gré, mal gré, les clubbers commencent à danser sur ma playlist, et la soirée se passe relativement agréablement...

A 4h30, l'Elu me ramène pour trouver un repos bien mérité... sauf que... dans ma précipitation j'ai oublié que c'est P. qui a ma clé, et que l'Elu avait changé de voiture et n'avait pas la sienne... Dilemme... sonner et réveiller Y. ou attendre qu'il retourne chercher sa clé ? Ne voulant pas provoquer plus de foudres maternelles que de raison, je pris sur moi de l'attendre 15 minutes de plus dans le noir et le froid... me remémorant les frasques de la journée, un air de Zazie en tête après l'avoir écoutée dans la voiture... les minutes passent, le froid me gagne à nouveau... les angoisses montent... que faire s'il lui arrive quelque chose ? Je suis seul, vraiment seul, dans l'obscurité, et même réveiller Y. ne changerait rien... les quelques marches qui me séparaient de la porte d'entrée étaient trop hardues pour elle... Il ne me restait qu'à réveiller P. en pleine nuit si jamais l'Elu devait ne pas revenir...

Heureusement il revint, et me mit rapidement au lit. Je croyais mes malheurs terminés. C'était sans compter sur le fait que j'avais beaucoup encaissé de choses ce jour, et que pour je ne sais quelle raison, mes angoisses avaient décidé de remonter. Impossible de dormir. De ne pas penser à ce qui avait causé ces épreuves. Mon départ prochain. Ma chaise électronique à manier habilement pour éviter les embûches. Ma décision d'être libre. Ma peur de la liberté. Mes envies de repos et de tendresse. La colère permanente de Y.. Le froid. La solitude passée, présente, à venir. Toutes ces choses à régler, et dont je ne suis même pas encore sûr d'avoir toute la liste. Mon amitié pour tous ces gens qui n'hésitent pas à me filer des coups de main, comme si j'étais de leur famille. Tant de mercis à formuler, pour ces services incommensurables pour m'aider à être enfin plus libre. Tant de choses à dire, à penser, à ressentir, à rire, à pleurer. Ce cordon ombilical qui ne veut pas céder, malgré le mal de chien que je me donne. La dépendance, plus présente que jamais en ces temps troublés. Le courage nécessaire pour y arriver. Ne pas renoncer. Jamais. Ne pas baisser les bras, pas maintenant que la lumière est si proche...

Lorsqu'Y. vint me réveiller à 10h (je n'ai dormi qu'une heure ou deux lorsque les voix intérieures ont été trop usées pour continuer à me hanter), elle trouva un zombie. Je le suis d'ailleurs resté toute la journée, incapable de faire quoi que ce soit de productif ou intéressant, à part errer dans les limbes virtuelles à la recherche de je ne sais trop quoi que je n'ai pas trouvé.

Une nouvelle semaine a commencé, les choses vont encore s'accélérer. Le fait que mon job d'employé va certainement connaître une fin tragique n'aide pas vraiment à avoir confiance en l'avenir. Mais pourtant, je continuerai malgré les embûches encore nombreuses à venir. Il le faut, question de survie... je garde espoir de retrouver un peu de tendresse, bientôt, ça m'aide à garder le cap...

jeudi 16 décembre 2004

EMG

Fuite vers un autre front, ce matin. Celui de la connaissance de ma maladie. D'après l'avis mitigé du neurologue, il fallait un examen pour savoir si l'origine de ma dégénérescence musculaire était nerveuse ou simplement musculaire. Cet examen s'appelle une électromyographie. C'est assez simple, barbare, et quelque peu douloureux. Tout d'abord on vous fout presque à poil sur une grande table qui glisse (très facile pour ne pas se péter la gueule), et puis le gentil docteur joue à la poupée vaudou, et vous pique des aiguilles dans le pied, le mollet, la cuisse, le bras et la main, non sans vous demander de contracter les muscles, et sans oublier de prendre un regard interrogatif devant son écran de contrôle. Etrange. Bizarre. Ah tiens, étonnant. Oui je sais, je suis un phénomène de foire, pas besoin de me le répéter, je suis au courant. Et magne toi de virer cette putain d'aiguille de mon poignet, t'es dans le tendon de mon pouce là. Oui c'est ça continue de remuer l'aiguille tant qu'elle est dans ma chair, et prend ton air de zoologue intéressé par sa nouvelle découverte. Ouf, enfin fini. Ah y'a encore autre chose. Des électrodes. Bah ça fait pas mal ça. Euh oui mais est-ce bien nécessaire d'y mettre du courant pour faire bouger mes muscles ? Apparemment, pour lui ça l'est. Bon ben tant pis, j'ai encore l'air d'un pantin désarticulé quelques minutes... Allez hop, on me rhabille, direction l'inscription pour se faire dévaliser de 2,5 euros (parfois je suis quand-même content d'être Belge et pas Américain, rien que pour la sécu), après 10 minutes d'attente dans la file évidemment...

Cette épopée se terminera avec un grand moment d'humour, lorsque la gentille dame du guichet à qui on demandait un ticket pour sortir du parking handicapé me regarda droit dans les yeux et me demanda : "vous avez votre carte d'handicapé ?" Elle n'avait peut-être pas vu que j'étais assis sur une chaise roulante...

Résultat de l'opération : j'ai mal au pouce, et j'ai un peu glandé cette après-midi pour tenter de récupérer des forces dans la guerre qui a lieu actuellement...

mercredi 15 décembre 2004

A-Team : Objective Oak

L'agence tous riiiisques, c'est vraimeeeeent...

starring :

- Futé : D., le beau gosse
- Looping : P., le bricoleur fou
- Barracuda : T., l'Elu au look ravageur mais parfois discutable
- Hannibal Smith : Moi (j'adore quand un plan se déroule sans accroc)

Notre mission : placer le plus vite possible le parquet pour que la suite des opérations puisse se dérouler selon le planning (très serré) prévu. Après avoir monté tout le matériel nécessaire, et que tout le monde est arrivé, les choses sérieuses commencent. Placement de la première ligne de parquet couleur chêne, après avoir préalablement posé le tapis de sol. Découpe de la chute. Deuxième ligne. Merde, comment on met ce truc ? Et le maillet il sert à quoi ? Aaaah mais il est mis que ça se place sans maillet (Note pour plus tard : préciser à Looping que lorsqu'il fait les achats, il lise les notices pour éviter les achats inutiles). Barracuda et son sens inné des choses manuelles ont vite assimilé la technique du lever-pousser-poser-vérifier-relever-repousser-reposer. Malgré quelques jurons parce qu'il avait oublié sa salopette, Futé se prête au jeu, et entre quelques bonnes blagues sur Y., il est d'une efficacité redoutable lui aussi. Deuxième ligne. Troisième... La scie sauteuse fait beaucoup de bruit (il est bientôt 20 heures), nous prenons l'initiative de couper plusieurs chutes à la fois, et de les disposer en deux paquets distincts : gauche et droite (pas con, hein). Le rendement s'accélère encore... Pour terminer sur un constat presque effrayant : il va manquer des planches ! C'était sans compter sur l'ingéniosité du Barracuda, qui résolut le problème par un joli tour de passe-passe. Top chrono.

Début des travaux : 18h30. Fin des travaux : 21h30. Le parquet est placé. Joli boulot les mecs. J'adore quand un plan se déroule sans accroc... Merci à la compagne de l'Elu pour le ravitaillement des troupes, et à M. pour ses encouragements téléphoniques incessants.

Générique. Prochain épisode : prise d'assaut de la forteresse suédoise pour mise à sac totale.

lundi 13 décembre 2004

Argile, ombre et pistache

J'aimerais arriver à poster plus souvent, mais je dois bien avouer que mon emploi du temps actuel ne me le permet pas...

Vendredi j'ai fait un aller-retour à la capitale, avant de revenir pour un affrontement plutôt musclé avec Y.. Elle n'a toujours pas l'air d'y croire, et je suis toujours le salaud qui la plonge dans une ultime dépression. Après cela, j'ai été choisir mes couleurs au magasin de bricolage. Je me suis finalement assez vite décidé pour des tons de gris pas trop ternes.

Samedi a été bien rempli également par une visite au grand magasin en compagnie de M., puis par un saut à l'appartement avec P. pour une réunion préparatoire au lendemain. Je suis enfin allé rejoindre mes compagnons de bloguage sur le Marché de Noël pour une rencontre bien arrosée, toute en émotion, en fous rires et surtout en gel de mes petits petons. Cuite (presque) mémorable, j'ai un peu pêté les plombs.

Bref, hier matin à 8h30, j'avais une gueule de bois à déterrer un mort, et j'ai du faire preuve d'un immense contrôle de moi-même pour arriver à gérer mon mal de crâne, Y. qui me faisait bien sentir la haine qu'elle éprouvait pour moi, mon envie de vômir récurrente, et le froid matinal. Nous sommes arrivés avec P. à mon futur chez moi, et avons (enfin, surtout lui) commencé le travail. Rejoint par D. dans l'après-midi, puis par l'Elu et sa compagne, il a vraiment assuré et à réussi à terminer toute la peinture hier avant 21h. Bravo.

Ca avance. Je cours, j'ai du mal à y croire, je me dis que je suis fou à lier, mais je m'en fous je fonce. On verra bien si la discipline de l'action est vraiment aussi fantastique qu'on le dit. Prochaine étape : le parquet...


jeudi 9 décembre 2004

Sabotage aux odeurs d'encens et de cannelle

Journée à la capitale, perdu dans la brume. Heureusement mon amie D. était là ce midi pour me remémorer quelques joyeux souvenirs et le fait que j'ai accompli un boulot du tonnerre de Dieu sur moi-même depuis qu'on se connaît. Le reste de la journée à été tristounet, perdu au milieu de ces fonctionnaires se fondant dans la brume incolore, qui s'amusent parfois à s'instuire de la géographie Africaine grâce à l'excellent outil de statistiques qui compte les fonctionnaires du Royaume co-développé en leur présence.

Retour au bercail maternel plus froid encore que le brouillard givrant sur la route du retour. Je ne suis plus le bienvenu, et c'est de bonne guerre. J'espère juste que le reste de ses offensives se limitera à ne plus me proposer de repas comme ce soir, et ne se transformera pas en attentat suicide digne d'un Feydain de Beyrouth. La peur de la voir commettre l'irréparable me gagne un peu plus chaque jour, mais je ne peux rien faire de plus que de tendre la main et de me montrer totalement non-violent et rationnel, comme je le fais déjà. Tout dialogue est impossible, comme si elle savait déjà que la seule issue à ma décision est sa condamnation irrévocable aux tourments de l'enfer des suicidés. Que ne puis-je la gifler pour lui faire reprendre ses esprits ?

Mon autre front, celui de l'aménagement, a lui aussi été saboté. Mais seulement par l'arrivée d'un petit mage, le fils de mon ami décorateur né cette nuit. Comme un immense clin d'oeil que le destin me fait, son prénom évoque chez moi un univers qui m'est cher, celui de Dune. La vie reprend ses droits, et elle continue, comme si je n'étais qu'un arbitre de la Balance Cosmique destiné à voir une vie gâchée mourir face à de nouvelles promesses de bonheur à venir. Je suis content qu'il soit là, ce petit bout. Je crois beaucoup aux présages, et le fait de devoir choisir seul les couleurs de mon futur chez moi grâce à lui est peut-être un bon signe. Je dois prendre mes décisions seul et les assumer seul aussi. Soit, puisqu'il doit en être ainsi, j'apprendrai à choisir des couleurs que j'aime, peu importe que le bon goût ne soit pas de la partie !

Je suis serein, malgré la tourmente autour de moi. Je sais que je fais ce qui doit être fait, et rien ne pourra rien y changer... la Voie du Milieu, sans Bien et sans Mal, sans haine et sans passion, voilà peut-être une autre clé de ce bonheur que je cherche tant...

mercredi 8 décembre 2004

Débordement généralisé

Putain. Quand je disais que j'imaginais que ça serait dur, j'étais loin de réaliser quand-même. Moi qui ne suis efficace que sous pression, là je suis servi.

Plein de choses à prévoir, à minuter, à organiser, à planifier, à acheter et à faire. Bah, la belle affaire me direz-vous... ce n'est qu'un petit rafraichissement... oui, évidemment, sauf que je ne peux (comme d'habitude) rien faire seul et que je compte plus que jamais sur mes troupes pour la mise en place de mon futur chez moi. Mon souci de perfection me pousse à tout vouloir prévoir, alors que tous les évènements semblent me donner tort. Plus j'essaye de prévoir, et moins j'ai de certitudes quant au planning à venir, à l'attribution des tâches, et c'est encore pire quant aux délais de réalisation. Mon timing est serré, très serré, si je veux pouvoir commencer à vivre chez moi au début de l'année. J'éviterai de parler du sapage de moral continuel d'Y. lorsque je fais référence à mes projets, ça serait lui donner trop d'importance.

Je ne peux, une fois encore, que m'en remettre au bon vouloir de ma bonne étoile (ou des fées comme dirait mon amie M.), et espérer que tout se passe sans le moindre retard ou incident. Et si rien ne va comme je veux, je devrai compter sur ma détermination sans faille et mon cynisme déjanté pour arriver à me dire que dans quelques temps, je rirai bien de mes petits désagréments.

Je croise ce qui me sert de doigts pour que tout se déroule bien, et que mon rêve ne se transforme pas en cauchemar. Je retourne au front, pour continuer de vivre mon extraordinaire aventure banale. A la chaaaaarrrge !

mardi 7 décembre 2004

Mort du sorcier

Quelle ne fut pas ma tristesse hier quand Y., toute penaude, m'apprit le décès d'un autre monument national, Mr Raymond-la-science Goethals. Je suis cynique, évidemment. Non pas que la mort d'un être humain ne m'attriste pas, mais je dois avouer que mon sens des valeurs n'est pas vraiment celui de ma mère. Oui, elle est férue de foot, et moi je déteste ça. Je dois d'ailleurs détester toute forme de sport à la télé juste parce que c'est ce qu'elle fait le plus de ses journées. Le samedi quand je me lève, elle allume la télé de ma chambre pour ne pas rater une seule seconde du championnat du monde de ski nordique (oui, c'est la saison).

Le sport à la télé a toujours été un gros sujet de controverse entre nous, pour beaucoup de raisons. La première est parce que je considère qu'il est probablement plus intéressant de FAIRE du sport que de le regarder. C'est plus sain, aussi. Une autre raison, c'est le coût engendré par son besoin inégalable de disposer d'Eurosport, pour être sûre d'être au fait de chaque évènement sportif important. Quand la télédistribution a cessé de diffuser gratuitement cette chaîne, j'ai eu droit à d'énormes caprices de sa part. J'ai du user de diplomatie, de négociations diverses, et d'espèces sonnantes et trébuchantes pour faire installer par mes amis une parabole de réception satellite, pour recevoir de manière détournée le fruit de sa convoitise. Evidemment, une parabole et une carte pirate canal sat, c'est pas top, même si ça coûte un peu de sous. Réception chaotique, imprédictabilité, manque de stabilité du signal. Crise de nerfs, crise de larmes. Une sale gamine pourrie gâtée qui vous casse les pieds à force de pleurnicheries, de cris stridents, de désespoir et de regard de cocker lobotomisé. J'ai fini par craquer, lorsque Canal + a mis sur le marché le bouquet numérique, qui incluait la chaîne tant demandée. J'ai récupéré au passage d'autre chaînes intéressantes, comme XXL qui m'a longtemps servi de défrustrant sexuel...

J'en reviens toujours au même constat navrant. Je suis asservi, totalement conditionné à être son porte-monnaie à roulette, et à accepter l'inacceptable. Ma vie chez Y. ressemble à un mauvais épisode de strip-tease (l'émission qui vous déshabille), et j'en ai plein le cul. Quand je pense que j'ai failli y finir mes jours...

Finissons par une pensée émue pour Raimundo, ce fin stratège épris de liberté. Je suis sûr qu'il aurait, lui aussi, approuvé mon choix. Alleï Fieu, tu saisis ? mmmm ?


lundi 6 décembre 2004

Open your eyes

Week-end en demi-teinte, entre le blanc du gel qui me glace d'effroi et le noir de mon humeur qui tente désespérement d'apercevoir la lumière.

La soirée de vendredi fut bien agréable en compagnie de Mrs Underwood, même si le goût de trop peu m'a rempli la bouche 2 jours durant. Mais rien que de me savoir dans ses bras m'enlève une grosse partie de mon fardeau actuel, qui semble prendre un peu plus de poids chaque jour.

La relation avec Y. devient de plus en plus tendue, pour ne pas dire insupportable (puisse-t-elle avoir été supportable un jour). La moindre allusion au déménagement, ou au souci que je me fais pour elle me revient en pleine tronche comme un boomerang mal conçu, à grand coups de "qu'est-ce que tu en as à foutre de comment je vais" si j'ai le malheur de lui demander comment ça va.

Samedi fut d'une improductivité rare, et s'est terminée dans les effluves THCésques après un bon resto en compagnie de mon ami P.. Ma chaise était comme moi, complétement à plat. Il m'aurait fallu trouver quelques rustines pour pouvoir me regonfler moi aussi, mon envie d'être gonflé à bloc ne suffit malheureusement pas à me donner l'énergie nécessaire pour reprendre mon destin en main.

Discussions avec le proprio ce matin, et prévision du planning à venir. Serré, difficile, exigeant envers mes amis, et exigeant avec ma fénéantise du moment.

Oui, ça va se transformer en coup de gueule contre moi-même. Contre mon satané découragement qui pointe le bout de son nez. Contre ma paresse qui se rend compte du confort que je vais perdre dans cette aventure, et qui me fait bien comprendre que je n'aurai plus jamais le droit de me plaindre de mes conditions de vie puisque je les ai choisies. Contre mon envie d'absolu et de perfection, qui vont s'en prendre plein la gueule à force de compromis dans cette histoire. Contre mon côté bien pensant qui se torture de voir Y. dépérir de plus en plus, à cause de ce qu'elle considère comme un caprice. Et enfin contre ma frustration d'avoir une fois de plus fait fuir celle que j'aimais à cause de cet amour démesuré que je n'arrive pas à donner simplement.

Ma vie est compliquée, encore pour un bout de temps. Il faut que je m'accroche, et que je continue de résister. Ne pas fermer les yeux, surtout.

vendredi 3 décembre 2004

Myogène ou Neurogène ?

Demain est arrivé, et mon spleen est parti avec hier.

Visite chez le neurologue, ce matin, pour poursuivre ma quête pour identifier de manière sûre ma maladie. Il avait l'air perplexe. Après m'avoir ausculté, il a dit que s'il ne disposait pas du dossier, il serait incapable de diagnostiquer l'origine. Est-elle nerveuse ou musculaire ? Se serait-on trompé depuis 29 ans ? On m'aurait menti ? Bref, affaire à suivre après de plus amples examens planifiés dans la quinzaine...

Je suis ensuite repassé dans mon futur chez moi pour faire le plan des travaux à effectuer avec mon ami décorateur (celui qui s'est marié dans la vieille ferme, vous vous souvenez ?). Il a l'air de trouver l'endroit propice au bon développement de sa création artistique. Wait and see...

La soirée devrait être toute en douceur, pour essayer d'un peu récupérer des derniers évènements quelques peux stressants. Un bon film en agréable compagnie devrait me faire le plus grand bien. Du moins j'en rêve...

jeudi 2 décembre 2004

Ultime désespoir ?

Il est des soirs où tout semble noir, malgré l'éclatante lueur du bonheur à venir. Des soirs où la fatigue d'une journée harrassante pour gagner péniblement sa croûte vous terrasse sans la moindre pitié. Des soirs où l'on aimerait être chez soi, au coin d'un feu ou à la lueur d'une chandelle, à côté d'un être aimé qui vous prendrait la main. Des soirs où l'on apprécierait beaucoup un peu de chaleur humaine, et des bras réconfortants où se lover. Des soirs où on aimerait pleurer en silence pour évacuer toute la noirceur de son âme, et ce sentiment d'être un minable de ne pas arriver à rester fort alors qu'on sait que tout va s'arranger. Des soirs où le passé vous ratrappe, et où il vous semble revivre pour une fois de trop des douleurs intérieures que vous haïssez encore plus que vous-même. Des soirs où le monde entier semble oublier votre existence pour vaquer à ses occupations et obligations diverses. Des soirs où le mot solitude résonne tel un glas lugubre et indécent dans votre oreille intérieure.

Ce soir est un de ces soirs pour moi. Vivement demain.

Space Oddity

This is Major Tom to ground control I’ve left forevermore And I’m floating in most peculiar way And the stars look very different today  ...