jeudi 30 juin 2005

Dead can dance

Trois ans déjà qu'elle nous a quitté. Trois ans qu'elle me manque.

Je me souviens de la dernière fois où je l'ai vue. J'étais allée la voir aux soins palliatifs avec P.. Quand elle m'a vu, elle s'est relevée, elle a souri. Un vrai sourire du fond du coeur. Elle voyait son petit fils, elle était heureuse. J'ai essayé de cacher mes larmes, maladroitement. En sortant de la chambre, on s'est dit avec P. que c'était une force de la nature, qu'elle tiendrait encore le coup longtemps. Jamais elle n'a montré le moindre signe de faiblesse, jamais elle ne s'est plainte de son putain de destin infesté de crabes, jamais elle ne s'est voilée la face. Elle a gardé ce dernier moment de lucidité pour moi.

Le lendemain, elle est morte. Sur le coup de midi. Sans rien dire, seule. C'est la dernière fois qu'Y. m'a pris dans ses bras, et que j'ai pleuré devant elle.

Elle m'avait élevé. Elle m'avait donné toute l'affection qu'elle n'avait pas pu donner à ma mère. Elle a pris soin de moi. Lors de mes nuits à l'hôpital, elle a passé bien du temps à côté de moi, à supporter MTV, mon gameboy, mes plaintes et mes caprices. Elle a remué ciel et terre pour essayer d'atténuer mon mal. Elle s'est même inquiétée de me voir sans petite amie tout ce temps. C'est la seule de la famille qui trouvait ça anormal que je sois seul.

Elle a fait de moi quelqu'un de bien. Je lui doit une grande part de ce que je suis devenu. Mon acharnement au travail. Mon envie de vivre. Mon envie de bonheur malgré les épreuves. Elle ne s'est jamais laissée abattre, elle n'a jamais été faible. Elle croyait en Dieu.

Je n'ai pas encore été visiter sa tombe, en 3 ans. Je sais qu'elle ne m'en veut pas. Et je sais aussi qu'elle continue de veiller sur moi, où qu'elle soit. Même la mort n'a pas pu l'empêcher de faire ça. Putain de caractère.

Il faut relever la tête. Continuer de vivre, de savourer chaque seconde de cette putain de vie. Et surtout arrêter de chialer tout seul devant mon PC, j'ai encore l'air d'un con.

Je suis la raison pour laquelle elle a existé. Je ne la décevrai pas.

L'homme qui gueulait à l'oreille des chevaux

J'ai pas la prétention de vouloir devenir Robert Redford (qui a dit plus Robert que Redford ?). Je ne sais pas ce qui m'a pris de vouloir baptiser mes chers serveurs internet du nom de canassons formidables, mais là je sature.

Sleipnir, le protégé d'Odin à 8 pattes, m'en a fait voir de toutes les couleurs. La fin de l'installation a été minutée, et le transfert des sites plutôt nocturne pour arriver à temps au grand jour (hier). Fedora Core 3, matos d'enfer, geek attitude d'une semaine pour arriver parfois à sortir la tête du terminal, avant que je ne voie des lapins blancs et que je prenne des pilules.

Son grand frère, le fringant Bucéphale, devait changer d'enclos. Ces putains de racheteurs avaient décidé d'encore m'empêcher d'atteindre les 600 jours d'uptime. C'est encore ceux qui travaillent qui doivent en pâtir, comme d'habitude. Dans leurs tours de verre, ils s'en foutent. Ils vendent, ils achètent, ils prennent l'avion, et ils font des brainstormings pour trouver de nouveaux concepts à vendre. Ils en ont rien à foutre de mon état de fatigue.

Vaille que vaille, après seulement 3 heures de sommeil, je monte à la capitale avec mon collègue, pour une opération digne du meilleur épisode d'Alias ou de l'Agence tous risques. Débranchage du serveur dans l'ancien datacenter. Traversée de Bruxelles à midi trente, sous le soleil chauffant à blanc le toit de la voiture, et ma tronche déconfite par le sommeil et la chaleur. Arrivée au nouveau blockhaus surclimatisé, rebranchage à la MacGiver. S'en suivra une heure de tours de passe-passe interminable pour rétablir les 2 nameservers, les services web, mail, webmail, ftp, ssh, rsync et autres joyeusetés. Au sortir du building, un peu fier de moi (seulement 2 heures de coupure pour déménager tout ça, avec une chaise roulante, je trouve ça pas mal), je reçois des coups de fils dignes d'un film, presque des menaces de clients qui avaient TOUS décidé de recevoir des emails urgents ce jour là. A croire que le commerce n'existait pas avant l'email.

Hier soirée comme au temps jadis, avec l'Elu, P. et D., roulages, collages, fumages, rigolages, partage, buvage et dodotage. Que du bonheur.

Aujourd'hui, suite des aventures de mes 2 canassons préférés pour les remettre en forme, et installation nocturne d'un petit dernier (j'hésite entre Jolly jumper et Pégase) qui n'en avait rien à foutre qu'on lui installe un Linux, il voulait juste du windows. Merci Asus et Intel, pour ce matériel de pointe jamais reconnu par ma distro favorite. Pointe de mon cul, ouais...

Bref. Je vais dodo, rêver que je poursuis mon aventure montant l'un d'entre eux, dans mon armure scintillante et mon arme de mort au flanc. Taïhaut.

dimanche 26 juin 2005

Victime(s) de la mode

Week-end en demi-teinte, entre ballades, soleil, envie de farniente et boulot. Presque à poil dans mon appart-micro-ondes, heureusement soulagé par mon système ghostbusterien de climatisation (je sais que c'est mal, mais j'ai croisé le flux de l'airco avec celui du ventilo), je viens poster au lieu de continuer mon abominable transfert de sites web.

Hier j'ai été le témoin privilégié d'un évènement qu'on disait exceptionnel, et avec lequel j'ai peu d'affinités. La city parade s'invitait à Liège pour rassembler tous les fans de musique techno commerciale, tous les fashion-victims venant se défoncer jusqu'à plus soif au son des rythmes électroniques, toutes les techno-poufs trop maquillées obligées de porter un jean taille basse pour être "in", exhiber leur nouveau piercing au nombril et montrer le début de leur string de marque. Oui, je suis dur. Je deviens un vieux con, je crois. J'ai pitié de ces jeunes fous obligés de se conformer aux magazines qu'on leur vend, qui se croient en permanence dans un défi défilé digne de Derek Zoolander, et qui surtout ne montrent jamais le moindre sourire, de peur de perdre leur look. Si on fait la fête, on s'amuse, on rit. On ne prend pas la pose de peur de ternir son image, pour ressembler à Britney, Christina ou je ne sais quelle autre icône du Dieu Marketing.

Je me suis donc frotté à cette populace technoïde et bariolée (et Clochette sera d'accord avec moi pour dire que pour des déjantés, leurs apparences étaient bien sages), pour les courses hebdomadaires dans un Delhaize lui aussi apprêté, puisque les canettes de bière, de soft-drinks et de boissons qui font pousser les ailes étaient bien en évidence au portique d'entrée et à côté des caisses, pour que tous ces jeunes fêtards n'oublient pas de consommer leur potion magique.

Nous les avons laissé à leur débauche musicale, et sommes sagement rentrés à la maison pour le rangement adhoc. J'avais décidé de changer de rasoir, et de faire des économies sur les lames en changeant de marque. Pourtant, celle là fait autant de publicité que le concurrent que j'utilisais avant, et je ne suis pas tombé dans l'anti-mercantilisme primaire en achetant des rasoirs jetables de la même marque que les stylo-billes. Je dois vous faire part de l'atrocité qu'est l'utilisation de ce rasoir, j'ai mis 3 fois plus de temps que d'habitude pour un résultat bien moins précis, et je pense que la lame est complétement foutue à cause des poils coincés entre les lames. Je me suis dit que les mecs qui font des épées peuvent faire des rasoirs. Merde, le marketing a marché.

Je remplis des lignes ici avec des choses sans aucune forme d'intérêt pour ne pas bosser. Ce qui en a ne peut pas être raconté, mais seulement vécu. Les changements continuent. Ma vie aussi. J'ai envie d'être couché dans l'herbe avec elle, et tout oublier. Vivement le bonheur.

jeudi 23 juin 2005

Doute(s)

Suis-je vraiment celui que je crois être ?
Serais-je un jour vraiment adulte ?
Pourrais-je un jour profiter de la vie sans me poser un milliard de questions ?
Est-ce que je connaîtrai cette complicité que j'aperçois parfois mais que jamais je ne peux vivre pleinement à cause des vieilles casseroles que je traîne derrière ma chaise roulante ?
Est-ce que je vais finir par avoir un avis personnel, au lieu de faire appel au bon sens commun et à mes envies de contenter tout le monde pour me forger un avis?
Serais-je vraiment sincère avec moi-même, et serais-je capable de m'aimer un tout petit peu, au lieu d'utiliser le cynisme pour passer pour un mec cool ?
Serais-je capable d'aimer une fille comme j'en ai rêvé si souvent, et serais-je capable d'accepter son amour ?
Pourrais-je un jour ne plus être jaloux de ce qu'ils ont et que je n'ai pas ?
Est-ce que j'aurai droit à des vacances, un jour ?
Est-ce que je vais arrêter la clope ?
Est-ce que je vais être un homme ?
Est-ce que je vais vivre au lieu d'écrire ?

mercredi 22 juin 2005

Hurt

L'intensité accrue de la vie apporte forcément une plus grande complexité. Et de plus grandes implications. J'avais oublié que j'étais un guerrier, et que malgré moi je risquais de blesser, faire du mal à ceux que j'aime... et qui m'aiment...

Pour une fois les rôles sont échangés. Je ne suis plus victime. Je deviens bourreau. J'exécute la sentence, je charge mon karma de toute cette douleur que je provoque. Comme mon albinos préféré, je me vois contraint de quitter Tanelorn, de commettre le gynécide qui précipitera la destruction de l'ancien monde pour voir renaître un nouveau.

Non, aujourd'hui n'est pas un bon jour. Il faut espérer que le temps pansera les plaies ouvertes, et que le cynisme de la situation aidera à accepter mes conneries. Je suis un homme libre, un adulte responsable, et comme tout le monde il m'arrive de faire du mal. Ma malédiction est-elle vraiment de chercher le bonheur toute ma vie et de ne pas pouvoir en profiter une fois qu'il est à portée de main ? Pourquoi ne puis-je simplement pas accepter ce qu'on me donne sans me poser de questions ? Probablement parce que personne n'a jamais accepté ce que j'avais à offrir sans se poser de question. Juste retour des choses. Action. Réaction.

Demain est un autre jour. Et à mon avis, il ne pourra être que meilleur...

mardi 21 juin 2005

(re)birthday

Un an plus tard, voilà donc où j'en suis. Les efforts accomplis ont été conséquents, les sacrifices consentis aussi... Heureusement les investissement n'ont pas été vains, et je peux dire qu'aujourd'hui, je suis heureux. Mes amis sont là, autour de moi. Mes amiEs aussi. Vous auriez dû me voir samedi, entouré de ma horde de Walkyries en fureur, prenant d'assaut la petite auberge de jeunesse pour assister à un nouveau concert de mes amis qui chantent U2, comme un écho intemporel du concert surréaliste de la semaine précédente... Le moindre trottoir est l'excuse idéale pour me faire cajoler, au grand dam des automobilistes envieux...

Moments intenses de fureur et de sérénité, de grande joie et de tristesse émouvante... Mon coeur s'est emballé sur One, lorsqu'elles m'ont pris la main... mais j'ai eu du mal à la voir si triste pendant Bad... J'aimerais tant pouvoir faire quelque chose pour elle... il reste des promesses à vivre, maigres espoirs d'un futur bonheur, éphémère et pourtant si réel...

Dimanche fut torride, brûlant, insoutenable et pourtant si agréable... comme dans un rêve j'ai passé une journée farniente, passant un peu trop de temps au lit, puis fuyant lâchement la chaleur pour me réconforter d'un bon schweppes glacé... pizza avec P., puis Le secret des templiers de B. Gates (rien à voir avec le vrai, du moins je crois). Insupportable hymne à la gloire des Ricains et de leur manque de passé, de leur violence sans réflexion et de leur liberté consensuellement inexistante...

Hier défense des mémoires à mon ancienne école. Trop académique. Trop chaud. Venue de Bridge dans ma mansarde surchauffée pour une salade bien relevée et un blind test entièrement féminin...

J'ai envie d'une bière à une terrasse avec mes potes.

Vivement plus tard.

vendredi 17 juin 2005

Friday night fever

Dans quelques heures, mon week-end commencera. Le premier depuis longtemps, où je n'aurai aucun espèce de scrupule à envoyer royalement péter tous ceux qui voudraient profiter de mes facultés relationnelles avec les zordinateurs.

Je sombre. Je quitte ma dépouille mortelle, mon lieu de souffrance, cette coque infâme qui m'a emprisonné si longtemps... Je continue à devenir moi, à profiter du temps qu'il me reste à vivre, à aimer de tout mon saoûl, jusqu'à en avoir mal au coeur...

Je passe de l'autre côté...

OtherSide

[Chorus:]

How long how long will I slide
Separate my side I don't
I don't believe it's bad
Slit my throat
It's all I ever

I heard your voice through a photograph
I thought it up it brought up the past
Once you know you can never go back
I've got to take it on the otherside

Centuries are what it meant to me
A cemetery where I marry the sea
Stranger things could never change my mind
I've got to take it on the otherside
Take it on the otherside
Take it on
Take it on

[Chorus]

Pour my life into a paper cup
The ashtray's full and I'm spillin' my guts
She wants to know am I still a slut
I've got to take it on the otherside

Scarlet starlet and she's in my bed
A candidate for my soul mate bled
Push the trigger and pull the thread
I've got to take it on the otherside
Take it on the otherside
Take it on
Take it on

[Chorus]

Turn me on take me for a hard ride
Burn me out leave me on the otherside
I yell and tell it that
It's not my friend
I tear it down I tear it down
And then it's born again

[Chorus]

How long I don't believe it's bad
Slit my throat
It's all I ever

Red Hot Chili Peppers - Californication

mercredi 15 juin 2005

Hebdomadaire

Si chez certain le vendredi c'est le jour du poisson ou dimanche le jour des frites, pour moi le mardi c'est la soirée chez Y.. Oui, cela faisait longtemps que je n'avais pas parlé d'elle, puisqu'elle a (presque) quitté ma vie... Si pour moi les changements ont été énormes, elle n'a pas changé d'un poil (de chien). Elle râle. Elle bougonne. Elle déprime. Elle sort pas. Elle se résigne à son triste sort de mère trahie par sa progéniture, et fait face stoïquement (hum).

Si aller la voir est presque une corvée, je l'accomplis de bon coeur. Je n'ai jamais eu l'intention de lui faire du mal pour me venger des années frustres passées chez elle. Il faut dire qu'il est très difficile de savoir si ma venue lui fait plaisir ou pas, et si elle fait des efforts ou non quand je viens. La maison familiale continue de se décrépir et de subir l'outrage des ans sans qu'elle s'en occupe. Elle agit avec son patrimoine comme avec sa vie : pas la force d'agir, de bouger, de réparer, d'aller de l'avant...

Quant à moi, je suis tellement claqué que j'en viens presque à envier ses journées vides. Trop de choses, trop de gens, trop de kilomètres, trop de tout. Seule la pensée de ce week-end que j'espère fabuleux me permet de garder les paupières ouvertes...

lundi 13 juin 2005

Reaching the Grey City

Sentiments étranges. Abandon total de mon destin dans les mains de je ne sais qui, je ne sais pourquoi. Les certitudes et les principes s'envolent à nouveau, pour laisser place à des sensations intenses, à un velouté de sentiments épicés à souhait. Mordre le fruit sucré et juteux de la vie, s'en désaltérer, et déjà en avoir soif à nouveau.

Vivre un éveil. Une rencontre entre deux êtres qui semblent se connaître depuis longtemps déjà. Complicité inexplicable, mais tellement savoureuse. Brut de bonheur, de sourires éclatants et de rires tonitruants. Surtout, ne pas se presser. Savourer chaque seconde de notre présence mutuelle, profiter de cette amitité sincère et profonde. Avoir confiance. Vraiment confiance. En Elle, et en le destin, qui semble subitement très clément avec moi.

Je cherche toujours une définition de l'Amour. Je n'ai pas envie qu'on me dise que c'en est ou que ça n'en est pas. Vivre au lieu de réfléchir. Au lieu de parler. Au lieu d'écrire.

Lâcher prise. Continuer à arborer fièrement mon biesse sourire. Se réjouir de la prochaine rencontre. Avoir envie de faire la fête avec Elle, et continuer d'être si exquisement moi, sans aucune forme de protection. Laisser tomber armes et armure, et déménager à Tanelorn, pour un bout de temps...

samedi 11 juin 2005

Sex, Drugs & Rock'n Roll

Cher Bono,

comme j'avais déjà écrit à ton collègue, je ne voulais pas faire de jaloux, alors voilà je t'écris aussi. J'avoue que l'idée de ce post m'est inévitablement venue pendant le concert, alors que nous chantions à tue-tête.

J'ai beaucoup apprécié la journée d'hier, c'était un beau jour. Même si quelques retardataires ont un peu foutu en l'air mes envie de visites culturelles, j'ai tout de suite apprécié le beau temps (j'ai essayé de ne pas trop fixer le soleil) et l'exercice périlleux de dévorage de saucisse géante a continué à égayer l'humeur ambiante. Journée "off" pour moi, même si les clients ont toujours autant de mal à m'oublier pour 24 heures. Nous avons donc gentiment glandé, errant autour du stade dans des rues sans nom, profitant des répétitions que tes amis et toi nous offriez comme pour nous dire "et vous n'avez encore rien vu".

Effectivement, on avait encore rien vu. 60.000 personnes qui se ruent dès l'ouverture des grilles pour envahir une pelouse, c'est sympa, mais un peu flippant. Heureusement, ma Clochette a pris soin de moi, comme toujours. Elle s'est occupée du ravitaillement, s'est inquiétée de mes coups de soleil, et s'est assise à côté de moi dans l'emplacement réservé aux chaises roulantes. Finalement, y'a quand-même beaucoup de personnes en chaise qui viennent à tes concerts. Peut-être que pour eux comme pour moi, la musique était un moyen de supporter la vie. Je dis "était", parce que maintenant ma vie, elle est tout sauf insupportable. Je suis fier de mon petit bonhomme de chemin, et de tous les changements que j'ai pu y apporter depuis que j'ai pris les choses en main.

Après 2 premières parties prometteuses, les choses sérieuses commencèrent. Certes, j'étais un peu occupé à faire partager mon concert par GSM, et pour moi c'était une grande fête du rock (LA grande fête du rock à vrai dire). Les cellulaires captaient mal, et je n'ai malheureusement pas pu partager ce moment avec tous ceux que j'aurais voulu avoir près de moi. Dommage...

Puis je me suis laissé aller. Une fois de plus, les souvenirs des souffrances passées associées à certains titres écoutés en boucle, des moments merveilleux comme des vacances ou des premiers émois amoureux, tout est revenu. Et il a fallu que ça sorte, j'ai encore chialé comme une mauviette. Je m'en foutais d'être ridicule, j'étais bien. J'étais moi. Et la suite du concert a confirmé ce que je pensais. Tout l'amour que j'ai à revendre, toute cette compassion qui fermente en moi depuis des années, je dois en faire quelque chose.

A vrai dire, j'ai failli ne pas venir. Le petit bonhomme en rouge et jaune était de passage aussi, pas très loin. Mais même si je l'admire et si son enseignement m'a été plus que profitable, j'ai préféré aller délirer avec une rockstar qu'aller philosopher avec un Maître Spirituel. Grand bien m'en a pris. Tu m'as rappelé le principe fondateur de mes convictions : la Voie du Milieu. Il faut de tout pour faire un monde. Méditer et faire preuve de compassion, c'est bien. Mais cette force intérieure est 1000 fois supérieure quand on est soi-même bien dans sa peau. J'avais besoin d'être là, avec mes amis, et avec toi. Ma place était là, et nulle part ailleurs. J'aurais voulu rester coincé là et ne jamais en sortir...

Tu as raison, du moins j'en suis convaincu. Ce blog est le reflet de mes pensées sur ma vie et sur le monde, et plusieurs fois j'ai déjà parlé de changer ce monde. C'est grâce à des gens comme toi que des gens comme moi prennent conscience de leur valeur. C'est grâce à des gens comme toi que 60.000 personnes se rassemblent dans un esprit de paix, de bonheur et de gaité. On était tous là pour faire la fête, et recevoir ton message. Il est bien passé, je crois.

Chacun d'entre nous peut changer le monde. Si les politiques et les financiers nous manipulent sans cesse, ils ont besoin de nous. Les grandes multinationales ont besoin de notre pognon pour survivre. Les politiques ont besoin de nos voix pour être où ils sont. Puisqu'ils nous utilisent, utilisons-les. Arrêtons de croire qu'il faut avoir peur de demain, peur de notre vie, peur de ne pas être heureux. Le vieux livre Indien me l'avait déjà appris : la discipline de l'action est salutaire. La technologie nous permet maintenant de nous exprimer. Il y a 10 ans, un espace d'expression comme ce blog était impossible. Maintenant, je peux m'exprimer, et peut-être un peu faire participer les gens à mes réflexions. Je ne dis pas détenir la vérité. Elle n'existe pas. Je sais juste que ça serait sympa d'aider ceux qui en ont besoin, si on le peut. Et tout ça peut se faire sans sacrifier sa propre existence, et même son confort. Nous avons les armes pour bâtir un monde meilleur, nous pouvons communiquer avec la majorité du monde "civilisé" (je ne veux pas dire que le reste du monde est inculte, je veux juste dire que puisque nous avons le pognon, c'est à nous d'agir) dans la seconde. Qu'est-ce qu'il nous faut de plus, bordel?

J'ai mis ton joli bandeau, et je me suis inscrit sur le site dont tu as parlé. J'ai envie de coexister. J'ai envie que comme moi, le monde avance vers une vie meilleure. Un mort de pauvreté toutes les 3 secondes, c'est trop. 6.000 morts du SIDA par jour en Afrique, c'est trop. Même si je ne peux pas faire grand-chose d'autre qu'en parler et consommer moins naïvement, je le fais. Parce que si je ne le fais pas, personne ne le fera. Ce qui ne veut pas dire que si je le fais, tout le monde suivra. Mais au moins, j'aurais fait ce qui doit être fait, rien de plus, rien de moins.

Hier, tu m'as permis de prendre du recul sur tous ces gens que j'ai envie d'aimer. J'ai eu l'impression d'être en communion avec le monde entier. Tous ensemble, tous différents. Embarqués dans la même aventure trépidante qu'est la vie. Certains de mourir, un jour. Certains de souffrir, aussi. Mais lâcher prise, ça permet de profiter de tout le reste. Et crois-moi, je n'ai pas l'intention d'en louper une seconde.

Summum émotif lorsque tu as scandé "take up your cell phone", et que tout le stade s'est illuminé, comme autant de petites lumières de bonne volonté. Un peu d'élévation dans ce monde de brutes...

Je ne sais pas si tu gagneras le prix Nobel de la paix. Et je ne sais pas si ton action qui voudrait voire supprimer la dette du tiers-monde aboutira. Si le premier cas de figure arrive, tu prouveras qu'une rockstar peut servir à autre chose qu'à distraire. Si c'est le second, cela marquera le commencement que quelque chose de nouveau... Un petit bémol cependant : fais attention à tes détracteurs. Ils ne comprennent peut-être pas bien que pour avoir la possibilité de t'exprimer comme tu le fais, il faut faire des concessions. Et puis, s'ils ont raison, au moins moi j'aurais cogité et j'aurais eu l'envie de faire quelque chose de bien.

Tout va bien, tout va bien, bien. Elle bouge mystérieusement... Si seulement tu pouvais savoir combien c'est bon de ressentir au lieu de réfléchir. Combien je suis content d'être moi...

P.S. Merci pour le SMS au réveil !

mercredi 8 juin 2005

Hiiiiiiiiihihiiiiiiiiiiiiiiiiii (fait le cheval)

Je me sens bizarre ces derniers jours. Je sais pourquoi, mais ce n'est pas la seule raison. Le contrecoup du stress, probablement. L'être humain est capable de supporter des doses inimaginables de stress... mais pas longtemps. Ce qui le rend mortel, c'est la durée...

Je prend donc les choses en main, et me refait une mauvaise conscience en venant bloguer dès que mon collaborateur a le dos tourné. La gloire et la fortune, oui. Mais pas au prix de ma santé, ça n'en vaut vraiment pas la peine. Et je ne dis pas ça parce que je suis aussi fauché qu'un plan de maïs transgéniques après le passage de José Bové et ses amis. Quand on ne possède rien, on ne peut rien perdre...

Outre mes absences virtuelles, je me suis remis à la conception. Mon nouveau projet est un programme pour gérer les projets (justement). C'est presque de la récursion. Qui de l'oeuf ou de la poule ? Oui, mais le langage C, il est écrit en C ? Y'a pas que la nature qui a évolué... nos petits enfants ne croiront jamais qu'il existait des ordinateurs sans clavier et sans écran, juste des interrupteurs...

Je sais pas pourquoi, j'aime bien écrire en hypertexte. J'ai l'impression que mes mots sont moins seuls dans ce grand vide...

Outre les réflexions sur la gestion de projet, nous avons terminé d'assembler notre nouvelle bête de course. Comme il va aller tenir compagnie à Bucéphale dans son box 19 pouces, je l'ai baptisé Sleipnir. Nous voilà avec 12 pattes pour continuer notre conquête des Domaines de la Matrice. Braves bêtes...

Allez, plus que demain, et puis j'ai quelques jours de repos. De quoi profiter à donf des 4000 watts de mes potes irlandais vendredi, de Bridge et ses copines samedi et de G. et sa tribu dimanche. Que du bonheur.

mardi 7 juin 2005

Behold the man

Un peu de douceur dans ce monde de brutes...

Le combat de ce week-end a été rude. J'y ai laissé presque toutes mes forces. J'ai frôlé la folie. Mais la confrontation a eu lieu hier. Et le client était relativement satisfait de l'état d'avancement de son site. Ouf. Ca valait bien les heures de sommeil en moins, la négation totale de ma grass'mat' du dimanche matin. Et tout le sang d'encre. Et le stress du lundi jusqu'à 13h30. Et le fumage d'autant de clopes...

Bref. Tel le Champion Eternel, je reste coi devant l'ampleur de la bataille, et j'ai l'impression d'avancer au milieu d'un tas de ruines fumantes résultant du choc qui vient d'avoir lieu. J'avance au milieu de la désolation, des cadavres et des rares survivants qui agonisent en poussant de longs râles. Oui, ce sont mes moments de détente qui gémissent ainsi, ils ont été sacrifiés sur l'autel de ma gloriole personnelle. Maigre récompense, certes. Mais je suis quand-même un peu fier de moi, quelque part...

Comme au milieu d'un rêve érotique, elle me rejoint au petit matin pour panser mes plaies et reposer le triste guerrier que je suis. J'ai enfin droit au repos mérité, à mes récompenses pour tant d'efforts, et à un nouveau souffle de bonheur inqualifiable qui continue de rafraîchir mon crâne de futur chauve. Je suis un homme, quoi de plus naturel, en somme ?

Mission accomplie. Check-list du mercredi 7 juillet de l'an de grâce 2004 revérifiée et achevée. Tous les points mentionnés sont OK, vous pouvez disposer.

Waw, la quille. Chouette..

samedi 4 juin 2005

One caress

Well, I'm down on my knees again,
And I pray to the only one.
Who has the strength to bear the pain,
To forgive all the things that I've done.

Oh, Girl, lead me into your darkness.
When this world is trying it's hardest
To leave me unimpressed
Just one caress from you - and I'm blessed.

When you think you've tried
Every road, every avenue
Take one more look at what you found old
And in it you'll find something new

Oh, Girl, lead me into your darkness.
When this world is trying it's hardest
To leave me unimpressed
Just one caress from you - and I'm blessed.

I'm shying from the light,
I always loved the night.
And now you offer me eternal darkness.

I have to believe that sin
Can make a better man
It's the mood that I am in
That's left us back where we began

Oh, Girl, lead me into your darkness.
When this world is trying it's hardest
To leave me unimpressed
Just one caress from you - and I'm blessed...

Depeche Mode - Songs of Faith and Devotion

Imprévu(e)

Je suis pas Jack Bauer, mais je peux attester qu'il peut se passer un paquet de choses en 24h...

Une nouvelle intrigue se noue, et pour une fois, je suis au coeur de l'action. Ca fait flipper. Ce qui est sûr, c'est que je ne vais pas pouvoir en parler ici. Trop dangereux. Trop innatendu. Trop fragile. Peut-être un autre blog, ailleurs. Je ne sais pas encore. Je n'ai pas encore grand chose à en dire, il faut attendre.

Le rationnel me quitte, et s'ouvre à moi un nouveau monde (oui, encore). Je ne sais pas si c'est vraiment ma voie. Il me faut y cheminer lentement, histoire d'éviter les faux pas, les écueils, et la banalisation. Et surtout, ne pas aller trop loin trop vite, histoire de pouvoir faire marche arrière si c'est possible. Je suis un partisan du "rien n'est impossible". La preuve, je vis seul...

Faudrait que j'arrête de parler par énigme. Je suis le seul à comprendre ce que je raconte, ça n'a plus aucun intérêt pour vous. Heureusement, le but de ce blog c'est mon intérêt, pas le vôtre. J'espère que vous ne m'en voudrez pas de cette petite point d'égoïsme. C'est salvateur, parfois.

Allez, au boulot, ma démo c'est lundi...

vendredi 3 juin 2005

Lâcher prise

Ouf... enfin une fin de semaine... je ne sais même pas pourquoi je m'en réjouis, vu le boulot qui m'attend encore ce week-end. Pas difficile d'être heureux quand on a pas le temps de penser à soi, au fond...

De nouvelles joies, de nouvelles déceptions, et surtout de nouvelles certitudes qui s'envolent, comme ma confiance ultime qui semble s'évaporer pour créer un cumulonimbus chargé d'électricité. Est-ce une gifle ou une main aimante qui me caresse la joue ? Est-ce une illusion, ou la réalité qui veut continuer de me montrer que cela ne sert à rien de croire en sa simplicité ? Mes mots n'auront probablement pas beaucoup de sens, mais il faut qu'ils sortent, et que j'extraie ces émotions confuses de ma bouille (dé)confite.

<geek sequence>
<sql>
SELECT * FROM confusion;

DELETE FROM frustration;

INSERT INTO new_life(feeling, attitude, selfcontrol) VALUES ('happiness','be yourself','maximum');
</sql>
<perl>
foreach $doubt (@thougths)
{
$awareness = ethic_elevation($doubt);
dont_worry_be_happy($awareness);
}
</perl>
</geek sequence>

Par contre, j'ai une certitude, c'est que très peu de gens se mettrons à SQL ou à Perl pour pouvoir tenter de comprendre quelque chose à ces élécubrations d'informaticien complétement taré. Désolé, je suis toujours en mode mentat, et je ne dois pas le quitter du week-end sous peine de mise à mort en place publique lundi si le travail commandé depuis novembre n'est pas terminé. J'ai une autre certitude maintenant : je suis capable de pondre 2000 lignes de Perl en 4 jours et concevoir un système de commerce électronique en 1 semaine.

Je retourne à ma (douce) folie. Qui vivra verra. Et qui fait le malin, tombe dans le ravin...

mercredi 1 juin 2005

$here = where_am($I);

Les deadlines se rapprochent, la pression continue de monter, et ma vie sociale continue de ressembler au désert du Tartare depuis une bonne semaine. Même plus rien à smoker. Désolant. Heureusement, la soirée d'hier soir fut plus gaie, entre le thé aux fruits des bois et les délires herbacés de l'Elu et P..

Je me vide peu à peu de toute forme d'énergie. Je me demande si je ne vais pas finir résigné. Tout le monde use sa vie à force de travail, et tue ses rêves à force de vouloir de l'argent pour les réaliser. Je crois que ce n'est plus mon trip, ça. Comme un vieux brigand, ou comme le vieux mercenaire du net que je suis, je me dis de plus en plus que je devrai raccrocher. Laisser tomber ces plans foireux qui me font perdre le peu de cheveux qu'il me reste. Même si j'adore ça, me prendre la tête...

Une fois de plus, revoici mes tourments sous une autre forme. Ma Stormbringer. Ma damnation et ma salvatrice. Cette passion qui me bouffe. Résoudre les problèmes. Faire turbiner ma petite boîte crânienne jusqu'à la faire chauffer. Entrer en transe. Oublier tout, sauf le problème du moment à résoudre, et voir tous les chemins qui mènent à la solution. Devenir un Navigateur de la Guilde, perdre mon humanité à cause de mon don, mais devenir essentiel pour la survie de l'humanité.

Oui, j'ai parfois des sautes d'humeur et d'ego. Oui, j'aimerais me croire utile parfois. Mais d'autres, j'aimerais être complétement inutile, que plus rien ne dépende de moi, et que je puisse enfin me consacrer un peu de temps. Me faire du bien. Et pour une fois de plus, repartir à sa recherche, le coeur plein d'espoir et vidé de toute contrainte qui n'est pas liée à nous.

A demain peut-être...

Space Oddity

This is Major Tom to ground control I’ve left forevermore And I’m floating in most peculiar way And the stars look very different today  ...