dimanche 1 juin 2008

Comfortably numb

Déjà plus d’un an qu’il nous a quitté maintenant. Je pense souvent à lui. Surtout dans des moments comme cet après-midi, lorsque je suis seul avec moi-même à arpenter les bords de Meuse. Cet amour de la ballade, c’est à lui que je le dois. Il m’emmenait partout, nous allions explorer les alentours de la maison, des petits chemins de terre aux routes nouvellement asphaltées, des lieux-dits aux endroits remplis de ses souvenirs de guerre. La chaise n’a jamais été un problème, on faisait du tout-terrain, et parfois on se faisait engueuler en ramenant des tonnes de boue à la maison. Il me manque.

J’ai entrepris de vider sa maison, puisque Y. n’a toujours rien daigné faire. Je me rend compte de plus en plus que la guerre n’est pas terminée avec elle. Au mieux nous sommes-nous retranchés chacun dans notre camp, le temps d’apprécier nos nouvelles positions et de panser nos plaies. Mais si je veux terminer la conquête commencée il y a trois ans, il va falloir reprendre les armes. Etre libre, ne plus me sentir à ce point obligé de prendre soin d’elle malgré tout le mal qu’elle se donne pour ralentir dans ma vie. Lui asséner quelques vérités bien ruminées, lui expliquer que je n’ai pas à la traîner derrière moi comme un boulet en plus de mon handicap. Si je lui dois assistance en cas de coup dur, elle n’a pas le droit de me racketter, de profiter du fruit de mon dur labeur, et surtout de tout laisser aller à n’importe quoi.

Si j’ai ouvert les yeux, c’est parce que je continue ma petite (r)évolution. De nouvelles rencontres, de nouvelles blessures à mon petit cœur trop mou et de nouveaux points de vue féminins sur ma modeste personne. Emballage, déballage, jetage et rabibochage, telle est la dure loi de la rencontre internetienne. Peut-être me faut-il définir de nouveaux objectifs relationnels, pour ne pas que chaque rateau se transforme en drame shakespearien en 3 actes. Apprécier la séduction pour ce qu’elle est, découvrir de nouvelles formes de plaisirs intellectuels pour compenser ceux que je n’arrive pas à fournir à mon corps, faute de partenaires entreprenantes. Cesser de culpabiliser outre-mesure, penser aussi à moi avant de m’interdire quoi que ce soit en songeant aux conséquences. Le passé est derrière, le futur est devant et surtout seul le présent compte. Flanqué d’une nouvelle conseillère ès-stratégie, prendre confiance en moi et oublier cette putain de chaise.

Les vacances s’organisent, ça ne sera pas du luxe. Je lorgne vers les pays bordant la Mer Noire tout en essayant de recruter des aides de camp pour un nouveau festival rock à l’affiche aguicheuse. Qui m’aime me suive ! Pas tous à la fois, s’il vous plaît…

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Space Oddity

This is Major Tom to ground control I’ve left forevermore And I’m floating in most peculiar way And the stars look very different today  ...