jeudi 29 novembre 2007

Blacktooth is dead

Je la regarde m'attendre patiemment, tandis que la dentiste rabote ma dent foutue depuis des lustres à grand coups de fraise. Scéne surréaliste, tout le monde sourit sauf moi, la gueule béante et la bave aspirée minutieusement par le petit cousin de Dyson. Du sang sur les gants chirurgicaux, l'impression d'être dans un remake de Hostel pour bisounours. Trop étrange.

Tout avait commencé sur les chapeaux de roue, puisqu'après une panne express de serveur nous partîmes dans le frimas glacé à la rencontre d'un destin digne d'un vainqueur de koh-lanta. Entre les trottoirs défoncés, les voies rapides bondées et les ponts-de-singe-en-pavé-pour-chaise-roulante, les décharges d'adrénaline étaient telles que ma douce me sentait tendu sans même me toucher. Arrivée dans la petite clinique (toutefois un peu glauque), rencontre avec ma future bourreau, jolie et sympathique même si plutôt du genre taiseuse... en avant pour la séance de torture...

[ C E N S U R E ]

...
C'est après avoir quitté le cabinet de la gentille dentiste que j'ai enfin compris d'où cette peur panique me venait. Pourquoi je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit, obnubilé par des personnages en blouse blanche tachée parcimonieusement d'hémoglobine séchée, armés de tenailles format XXL et un sourire de carnassiers hyéneux au bout des lèvres. Pourquoi j'ai accepté l'inacceptable, une fois de plus, pendant toutes ces années, sans aucune vraie raison valable. La dégradation, l'humiliation, la gène et le mépris dans les yeux de mes amis...

Besoin d'en parler avec ma nouvelle moitié, de vider ce sac rempli de merde au fil des années, d'expliquer pourquoi j'ai été victime de la guérilla psychologique d'Y., qui diffusait insidieusement sa propagande dépressive sur mon esprit malléable d'ado presque innocent. Déjà trois ans que le cordon a été coupé avec violence, et les traces de son emprise sur ma vie sont toujours là. Mon seul vrai handicap dans la vie n'aurait-il pas été cette mère incapable d'être vivante ?

mardi 6 novembre 2007

La fille du dragon

Eternité est l'anagramme d'étreinte.
Henry de Montherlant
Sujet difficile, et à la fois plaisant. Une envie d'exprimer cette flamme subtile et délicieuse qui me réchauffe tout de l'intérieur, un besoin de diffuser ce bien-être infini pour ne pas suffoquer. La conquête de la frêle jeune fille qui partageât ma couche il y a quelques temps déjà s'est terminée par une reddition sans condition de mes légions à ses pieds. Le fier guerrier en a fini de se battre pour lui seul, il peut désormais partager sa force et son expérience avec celle qui lui semble connaître depuis toujours.
Entre délires schizophrènes et fusion énergétique, notre relation trouve son unicité dans ce partage inné de ce que nous sommes. Notre passé nous rapproche d'une manière étonnante. Je lutte contre cette envie de hurler tout ce bonheur et de le garder rien que pour moi.
Tout est remis en question. Les vieilles habitudes qu'il faut perdre, l'identité qu'il faut redéfinir. Penser à deux, accepter de dévoiler mon quotidien parfois sordide à cause de mon état, sentir la chaleur de sa main avant de m'endormir le soir... Je suis solidement secoué, je dois l'avouer. Je n'imaginais pas tout cela possible, tout simplement. S'accorder à ce point avec quelqu'un d'une façon si naturelle, j'étais persuadé que ce n'était qu'un nième plan marketing pour célibataires débiles gavés de productions américaines. La vérité, c'est que non seulement ça existe, mais qu'en plus j'y ai droit...
Je vais donc continuer à vivre cet étrange voyage avec sa petite main au creux de la mienne, en espérant que nos forces réunies suffiront à contrer les obstacles que le destin capricieux aime tant placer sur notre chemin. Mais je ne doute pas. Je ne doute plus. Puisqu'elle est là...

mercredi 31 octobre 2007

I have the touch

Bifurcation étonnante. Merveilleusement agréable. Hors des sentiers battus, des autoroutes bondées de consuméristes aveugles et sourds, des voies tracées au marteau-piqueur par des générations de victimes de l'imagerie collective... mais je m'égare. Elle est unique. Une sorte de miroir inversé de moi-même, en contact permanent par on ne sait quel sortilège étrange..

Bref, il y a longtemps que ce sentiment de remue-ménage intérieur n'a pas fait frémir ma vieille carcasse endormie. Envie de perdre le contrôle, de faire n'importe quoi, de redevenir un gamin insouciant... Pas évident, quoi qu'on en dise. Mon armure de combat, bien huilée et scintillante au petit matin n'est plus de rigueur, je puis enfin la déposer et aspirer à un peu de repos...

Impression fugace ou choix existentiel, peu m'importe. Seul importe ici et maintenant. Et tant que c'est avec elle, rien d'autre ne compte vraiment...

vendredi 19 octobre 2007

Downside up

Still alive. I hope so.

Tant de temps a encore passé, tant de choses que j'aurais voulu raconter... Le projet du nouvel appartement est tombé à l'eau, le propriétaire étant finalement plus un guignol qu'un véritable businessman. Avec le recul, je me dis que même si c'est dommage, j'ai appris encore beaucoup de choses sur des domaines qui m'étaient totalement inconnus. Ainsi je pourrai être prêt lorsqu'il faudra l'être pour en obtenir un (de prêt).

Y. ? Standby. No comment.

Mon boulot est toujours un gouffre béant digne d'un trou noir hypermassif. Rien n'y échappe, chaque molécule d'énergie y est consacrée entièrement en espérant que le décollage interstellaire est imminent. Tant que le "zero" du compte à rebours n'aura pas retenti à mes oreilles, je resterai prudent. On a construit des choses formidables, d'une façon saine et profondément ancrée dans l'éthique. Il reste qu'on est jamais à l'abris de la malchance, même si nous faisons tout pour éviter d'avoir des points faibles. Peut-être un nouveau padawan à former, qui sait...

Ma sémillante voisine a fait un aller-retour de l'autre côté de l'atlantique, ce qui m'a laissé en mode "autopilot" pendant 3 semaines. Trop occupé, trop affairé, trop concentré pour m'occuper de moi. J'ai survécu et elle aussi, tout va donc bien.

Depuis, j'ai décidé d'un peu réveiller ma vie sociale et sentimentale, je me suis donc finalement inscrit sur meetic afin de pouvoir exprimer au mieux mes envies matrimoniales avec de jeunes filles farouches. Après plusieurs jours d'utilisation, j'en étais vite arrivé à la conclusion que Meetic c'est vraiment comme Ikea : on a beau ne pas aimer le côté surconsumériste, faut avouer que c'est bien foutu et qu'en plus ça marche. Déjà quelques rencontres, dont certaines plus intéressantes que d'autres (normal). Avoir une vie sociale bien remplie, ce n'est pas compliqué : il suffit d'y consacrer un minimum de temps.

Hormis ces damoizelles virtuelles, une autre rencontre beaucoup plus subtile, sensible et étonnante que les autres. Des heures d'échanges passionnés, des points communs à n'en plus finir et un bien-être depuis longtemps oublié qui se manifeste. Le tout en réel, en promenade ou à une terrasse devant un splendide coucher de soleil. Idyllique ? Bienfaisant est le terme le plus approprié. Une relation qu'il faut continuer d'improviser à tout rompre, pour être sûr de n'avoir aucun regret. A suivre...

lundi 27 août 2007

On the road again

La course éperdue du temps ne s'arrêtera-t-elle donc qu'à ma mort ? J'aimerais tant qu'elle ralentisse, au moins pour pouvoir un tout petit peu mieux profiter...

Je viens d'avoir une semaine de congés, et pfiout, rien à faire, j'ai même pas eu le temps d'en profiter. Pourtant, j'ai essayé. J'ai réinvesti le grand géant Suédois, j'ai été me faire rougir les fesses dans des bains de vapeur à l'eucalyptus, j'ai même réussi à retourner sur mes terres ancestrales, ma campagne calme et bucolique, porté par mon fier destrier motorisé. Même si la météo n'était pas au beau fixe (je pense qu'on a l'été le plus pourri que j'aie jamais vu), cela m'a fait du bien d'apprécier le SILENCE, j'avais oublié à quel point c'est agréable...

Y. a enfin compris que son intérêt était de se bouger un peu le cul, et nous avons donc rencontré ensemble le notaire qui s'occupe de la succession de mon grand-père. Il me reste à trouver des bras qui ont du temps libre pour vider la maison, une seule paire est un peu juste...

La banque m'a aussi rendu beaucoup de fil à retordre, les promesses de G.D. ne suffisaient pas à apaiser ses craintes. J'ai donc du reprendre les négociations pécuniaires en famille, avant de trouver des solutions. Ce foutu timing ne s'arrête toujours pas de courir, je dois voir bientôt le proprio et mes associés avant de finaliser mon dossier de demande de crédit. La propriété, ça aussi ça demande pas mal d'énergie...

La course a repris ce matin, la guerre économique et professionnelle est loin d'être terminée.

J'espère ne pas faire partie des victimes avant la retraite...

vendredi 10 août 2007

Le sourire de l'ange

Moments parfois difficiles, enthousiasmants mais plutôt fatigants. J'ai trouvé un G.P. (Généreux Prêteur) afin de pouvoir accéder au crédit bancaire tant convoité, pour pouvoir enfin finaliser l'acquisition de mon nouvel habitat. Je laisse cette histoire un peu de côté, j'ai besoin de me changer les idées.

Ces derniers week-ends, j'ai essayé de me ressourcer, de me retrouver un peu. J'ai longuement arpenté le RAVeL de Liège lors d'immenses ballades, en écoutant la tortue à tue-tête. Il y avait longtemps qu'un album ne m'avait pas autant collé à la peau, et que je ne m'étais pas forgé des souvenirs agréables pour moi seul. La météo un peu trop aléatoire n'aide pas vraiment à planifier de vrais moments comme ceux-là, ils restent trop rares. Je touche la liberté du doigt, je la palpe, la saisit et m'en empare à bras-le-corps, du mieux que je peux. Je la goûte de tout mon saoûl, je m'en ennivre jusqu'à plus soif, et même alors, je reste heureux d'enfin pouvoir en profiter. C'est avec un peu d'effroi que je me remémore la vie d'avant. Frisson glacé le long de l'échine, sueurs froides imbibées de stupeur schizophrénique et dépression insidieusement discrète me font vasciller. J'ai failli ne jamais connaître tout cela. Cela tient du miracle. Comme chaque seconde dont je peux encore profiter, et que je dois absolument chérir de tous mes voeux.

Ce soir, c'est soirée disco. DJ Spin nous balancera ses vibes bien choisies, et peut-être m'amuserais-je enfin pour de vrai. Cela fait longtemps que je ne me suis pas vraiment lâché dans ce genre de lieu, c'est peut-être une occasion unique. Je vais donc essayer d'oublier mes soucis, mon stress de la semaine et mes kilos de fatigue, me raser de près et retailler mes favoris favoris.

A moi les belles et plantureuses inconnues, les breuvages alcoolisés et leur cohorte de paradis perdus...

vendredi 13 juillet 2007

Echternach (*)

Le moins que l'on puisse dire, c'est que devenir propriétaire est une forme de sport peu pratiquée mais extrêmement complète et très formatrice. Je m'explique.

Après avoir écumé www.notaire.be pendant 2 jours, j'ai passé plusieurs soirées à rédiger une offre d'achat pour l'appartement précité. Jargon notarial et juridique, pièges en tout genre à éviter de justesse, recherche d'informations diverses et variées partant du principe de calcul d'un revenu cadastral pour arriver aux normes d'accessibilité en vigueur pour les ascenseurs en passant par la case "parano", largement rendue populaire par Julien Courbet et autres superhéros télévisuels, rien ne m'a été épargné.

Sans évidemment parler des demi-nuits blanches à tourner et retourner tout ça dans mon cerveau déjà bien malade, il est évident que tout ça me coûte pas mal de calories.

Mais le clou du spectacle (en tout cas jusqu'ici) a été le banquier de ce matin, espèce de joufflu suintant à la barbe grisonnante et délavée, ignoble sphincter anal en déconfiture totale. Cet individu qui se gonsse du titre de conseiller financier et à qui je devais présenter mon projet m'a tout simplement ri au nez. Pas en vrai, mais au moins dans le sens figuré du terme. Il m'a gentiment expliqué qu'obtenir un crédit et le rembourser ne se faisait pas à la légère, et qu'avec ma maigre pension il allait être très difficile de garder un train de vie normal et qu'il n'était pas raisonnable de penser pouvoir rembourser les mensualités.

Déjà, ce rebus de la société de surconsommation n'a pris la peine de regarder ni mes extraits de compte, ni mes trois derniers bilans, alors sait-il de quoi il parle ? Se rend-il compte d'où je suis parti et où je suis arrivé, à force de travail, d'abnégation, de sacrifices et d'efforts quotidiens ? Connait-il vraiment le sens du mot "difficulté" ? Peut-être ma chaise ne suffisait-elle pas, en plus de mes chiffres, à me rendre crédible en tant que rescapé du rôle de légume dans lequel j'aurais pu terminer confiné ? Ne sais-je pas me battre face à l'adversité ? N'ai-je pas toujours résolu non seulement mes problèmes, mais aussi en partie ceux des autres ? La seule chose qu'à ce connard en plus que moi, c'est un prétendu pouvoir de décision d'engager l'argent de l'institution financière qui l'a définitivement lobotomisé pour laquelle il travaille.

Bref, j'en suis presque au compromis de vente, et toujours aucun financier couillu à l'horizon. Vivement le week-end, j'ai besoin de m'aérer les neurônes...

jeudi 12 juillet 2007

De guerre lasse

J'aurais bien envie d'encore un peu larmoyer sur mon triste sort, sur ma fatigue permanente, sur cette impression de légumisation presque imperceptible mais belle et bien réelle, ou sur les nouvelles frasques d'Y. qui sont tristes à vous faire chialer devant un best-of de Kad & Olivier.

Mais que nenni ! Impensable de se plaindre quand la vie vous fait des surprises, qui sont certes totalement imprévues mais tellement salvatrices. Rien de tel qu'un raz-de-marée de changement et de bouleversement pour se sentir exister un minimum...

Bref, vous l'aurez compris, il y a ENFIN peut-être du changement dans ce quotidien étriqué et déléthère. Un nouveau projet, un nouveau départ, un nouveau "tchallenge". Je vais essayer de devenir propriétaire, et de doubler mon espace de vie. Oh, pas loin. A deux pas. Les aides journalières restent donc identiques, donc rien à craindre de ce côté. Mais comme lors de tout changement d'importance, je ne peux m'empêcher de me poser beaucoup (trop) de questions...

Ai-je les reins assez solides pour cet achat inopiné ?

Good : le plus dur était de partir de chez Y., et financièrement je suis autonome depuis 11 ans.
Bad : on est jamais à l'abris d'un revers du destin.

Quel est mon risque de surendettement ?

Good : nul, puisque j'ai tout minutieusement calculé depuis des années pour maximiser mes rentrées en éliminant toute forme de risque financier. En plus, j'ai AUCUN crédit sur le dos.
Bad : on est jamais à l'abris d'un revers du destin.

Est-ce que cet espèce de gignol qui veut me vendre son appart' même pas fini n'essaye pas de m'entuber ?

Good : il veut juste vendre, il ne me connaît pas, et a presque l'air totalement de bonne foi
Bad : on est jamais à l'abris d'un revers du destin.

La liste est encore fort longue dans le même style cornélien. Et la seule chose qui me fait peur, c'est d'avoir de la malchance. Le reste est géré, encadré, calculé et je l'espère prévu. Mes capacités empathiques m'ont permis de m'entourer de gens relativement compétents dans bien des domaines, et ils se battent pour me renvoyer l'ascenseur que je leur ai envoyé il y a parfois bien longtemps.

Bref, je suis tout tournechamboulé. Il faut m'accrocher encore un peu, et continuer de mendier auprès des banques un crédit pour m'endetter les 20 prochaines années...

jeudi 5 juillet 2007

Comme un escargot...

Il y avait longtemps que les millivolts de la surexcitation n'avaient parcouru ma vieille carcasse à ce point. Il y avait longtemps que je n'avais ressenti cette urgence d'améliorer mon quotidien.

Il est peut-être encore trop tôt pour en parler, mais peut-être ai-je enfin trouvé un petit nid encore plus douillet que l'actuel. Un vrai endroit rien qu'à moi. Quand on goûte à la liberté, on en a jamais assez.

To-do list des mois à venir :

  • finir de rembourser les impôts
  • finaliser le divorce de mes vieux
  • finaliser les ventes de(s) maison(s) de mes vieux
  • emménager dans un nouvel appart

Je ne suis pas sûr que la liste est dans le bon ordre...

Vae Victis !

lundi 2 juillet 2007

Oh so quiet...

Après plusieurs moments assez difficiles, la "vraie" vie revient enfin au goût du jour.

Dimanche dernier, Tony, Mike et Phil ont exécuté une merveilleuse prestation digne de leur réputation. Souvenirs de la vie d'avant, nostalgie pour une mélancolie qui m'a bercé durant tant d'années... Re-découverte de tubes inoubliables interprétés avec une énergie hors du commun pour des mecs du presque troisième âge. Respect.

La semaine a été beaucoup plus folk que pop, avec deux déménagements de serveurs, et des sueurs froides dignes d'une grippe inconnue et exotique qui aurait été diagnostiquée par ce bon Dr House. Bref, j'en suis resté sur les moyeux.

Week-end tout en introspection, en ballade solitaire et en rêverie musicale au rythme du best of de Peter Gabriel. Petite séance méditative accompagnée de la mélodieuse voix de Deva au coeur de la nature de mon parc favori.

Fin de soirées entre THC et Manga, avec la lecture tardive d'un des chef-d'oeuvre du genre.

Vivement les vacances. Vivement l'amour. Vivement la suite...

jeudi 31 mai 2007

War's nerve

En ces temps troublés, l'introspection serait presque de mise. Après un week-end mi-paillasse mi-courage (c'est la saisons des travaux d'école, ça a toujours été ma spécialité et je n'ai jamais su dire non), j'ai repris mon quotidien de labeur égréné d'émotions dignes de Colt Seavers au meilleur de sa forme. Le transport adapté, c'est confort mais sportif. Waw, ça fait du bien un peu de changement !

Le divorce de mes vieux suit son cours légalement parlant, la première audience a eu lieu. J'ai eu le bol de trouver une avocate prodeo pour Y., ce qui m'a permis de me dégager (du moins temporairement) du problème. Le fond du problème est simple : cela fait 20 ans qu'ils ne vivent plus ensemble, et qu'Y. squatte la demeure familiale bâtie par mon père de ses grosses mains calleuses. Maintenant F. a vieilli, il marche avec une canne, il a pris beaucoup de plomb dans ce qui lui sert de cervelle, et voudrait assurer ses vieux jours en cas de pépin. Et c'est bien légitime. Le seul souci de toute cette histoire est qu'Y. ne veut pas quitter la maison, puisque

1) cela représenterait un changement, or toute forme de changement est insupportable à sa dépression chérie
2) elle a payé toutes les traites (ou presque), et ne voit pas pourquoi elle devrait céder une moitié.

Le pire de toute cette histoire, c'est qu'ils ont tous les deux raison, et tout les deux tort. Irresponsables et insouciants qu'ils ont toujours été, c'était impensable pour eux de gérer quoi que ce soit en adultes responsables qu'ils auraient du être. Et c'est bibi qui a recollé les morceaux, géré les urgences, avancé le pognon et calmé les esprits.

Bref, mes parents sont des gosses, et si je ne m'en mèle pas, c'est encore à moi que tout ça va coûter des sous. J'ai 32 ans, je loue un studio, mes finances sont au plus bas et je n'ai rien à moi, à part le peu qui tient dans mon 37m². Je pense qu'il est temps de faire valoir mes droits, et de leur montrer la note de ce que me coûte leurs conneries. Ils sont trop jeunes pour que je doive prendre soin d'eux. C'est moi leur enfant, merde.

jeudi 24 mai 2007

Motherfucking snakes

La réalité continue de s'altérer, les changements se succèdent et si je n'y prend pas garde je risque de ne rien remarquer. Une sorte de diff sur ma vie serait nécessaire pour y voir plus clair.
La semaine prochaine, c'est une autre étape qui est franchie. Mes collègues n'auront plus à me (sup)porter pour les trajets du travail, j'utilise un transport spécialisé. Au poil. Au moins, je vais y gagner du temps en soirée, puisque je ne serai plus le dernier à rentrer. Cela fait aussi partie des évolutions que je qualifierais de "naturelle" : essayer de trouver des solutions plus technologiques pour pallier le mal qui me ronge, pour éviter de la peine à mon entourage, et surtout des maux de dos.

Vivement ce week-end. Encore un samedi de fénéantise et de voyages oniriques sous la couette, du surconsumérisme de bas étage et des films sans grand intérêt mais sans réflexion non plus. Du nettoyage neuronal par le vide, en quelque sorte. Et mon dimanche adoré, mâtiné de batte dominicale et de poulet rôti croustillant, avant la longue avant-soirée mélancolique sur ce putain de week-end déjà terminé.

A l'ouvrage ! Du bonheur, même en conserve, ça se mérite !

vendredi 18 mai 2007

Saving Hell Dog

La vie, c'est comme le poker. Quand c'est pas le bon moment, il faut faire le dos rond et attendre que ça passe.
Je dois avouer que pour le moment, je commence à avoir mal à la carapace à force de subir et d'attendre. La mort de mon grand-père, son chien qu'il faut caser même s'il aime tellement les gens qu'il veut les bouffer, mon père qui n'a rien trouvé de mieux que de lancer une procédure de divorce pour récupérer son pognon, ma mère au bord du précipice à cause de tous les évènements précités, sans parler de mes problèmes de fric à moi, de ma société qui fait un peu trop de sur-place à mon goût et des funérailles qu'il faudra bien finir par payer... Ouf, ça y est, le sac est vidé...

C'est trop pour moi. Je passe en mode survie. A plus tard.

vendredi 4 mai 2007

Dead again

Il m'aura fallu beaucoup de temps pour retrouver le chemin des mots, le mode d'emploi de ce moyen de communication qui fut si salvateur il n'y a pas si longtemps encore. Je me suis perdu dans les méandres sans fin de mon égo, l'esprit tout embrumé par la fièvre de la réussite professionnelle. J'ai une fois de plus voulu oublier qui j'étais, et jeter toutes mes forces dans des combats virtuels contre moi-même, armé de ma logique et de mon bagage de programmeur à demi-fou. Et j'ai tout oublié, du moins un temps. Oublié mes forces et mes faiblesses, oublié ceux que j'aimais et négligé toute forme de vie sociale, persuadé que cela peut se ratrapper plus tard...

Le problème est que lorsqu'il est trop tard, on ne peut plus rien faire, à part pleurer sur son triste sort. Trop tard pour lui dire que je l'aimais, et combien il a compté pour moi. Trop tard pour le serrer une fois encore dans mes bras, et partager des larmes mi-joie mi-tristesse, comme il savait si bien le faire. Trop tard pour lui dire combien je peux parfois être fier de ce que je suis devenu, et que c'est aussi à lui que je le dois. Trop tard pour partager tous ces souvenirs merveilleux de petit garçon qu'il a comblé de jouets fait maison, rien que pour moi. Trop tard pour lui dire merci pour tout ça, et tout le reste.

Il a donc fallu traverser un nouveau moment difficile, et accepter l'inacceptable. Etre d'accord avec la mort, dire oui à son nouveau caprice. La laisser me prendre mon grand-père, et tenter vainement de rester digne. Se rendre compte qu'il n'avait plus grand monde autour de lui, à cause de son grand âge. Me rendre compte que je compte toujours pour mes amis, et puiser l'énergie qu'ils me donnent. Me réveiller de ce long rêve brumeux où je ne me voyais pas vivre, mais seulement survivre. Me prendre une bonne cuite en pensant à lui, honorer sa mémoire comme je le peux puisqu'Y. a totalement foiré, encore une fois.

Il me faut arrêter le combat. Du moins à ce rythme, je ne suis pas un des 300, même si j'aurais bien aimé ça. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Mais perdre sa vie à la gagner, c'est con. Je n'ai pas une âme de martyr comme Greg, je ne me tuerai pas à la tâche. J'ai pas arrêté de fumer pour claquer de surmenage. Un nouveau moment de remise en question, de réflexion et de planification doit commencer, ici et maintenant. Ce cerveau ne doit pas me servir qu'à produire et créer du code, il doit aussi me servir à vivre mieux.

Vivons vite. Hier est déjà loin et demain il sera trop tard. A très vite.

vendredi 5 janvier 2007

Craping

Je ne sais pas si c'est un effet commun du manque de nicotine, mais la dilatation du temps semble bel et bien opérer autour de moi... Comme si j'attendais quelque chose... probablement mon esprit conditionné continue-t-il d'attendre vainement la prochaine tueuse malodorante dans l'espoir de voir sa douleur s'envoler... Plutôt crever que d'en rallumer une, je ne veux plus passer par là, m'avilir à me sentir comme un héroïnomane en manque, enfermé dans sa cellule capitonnée et se fracassant la tête contre les murs, les mains attachée dans une quelconque camisole de force...

L'animal renaît, tuant petit à petit le dandy fumeur, le drogué civilisé. De l'air pur. Du mouvement. Des hurlements. La rage. La bave aux lèvres. Mais je m'égare, une fois de plus...

Mon amie Bridge m'a signalé hier que je n'étais pas obligé d'écrire beaucoup à la fois... elle m'a fait me souvenir qu'au fond, j'emmerde le monde entier, c'est MON blog...

To be continued...

jeudi 4 janvier 2007

Acetylcholinomimétique

Voici venir la nouvelle année, et son cortège de bonnes résolutions en rafale... vais-je arrêter de m'empiffrer comme la pâle copie de Shrek que je suis devenu, vais-je enfin pouvoir m'assumer, et surtout, (très à la mode en ce moment), vais-je pouvoir arrêter de fumer ?

Mon histoire d'amour avec la tétine à cancer à commencé il y a plus de 10 ans déjà... une de ces phases dépressives où je me disais que cela ne servait à rien de vouloir vivre, puisque de toute façon je finirais comme un légume rabougri dans son vieux fauteuil couinant du manque d'huile... L'albinos préféré dont j'étais totalement investi à l'époque ne croyait en rien, voulait détruire le monde, et puisqu'il n'aurait jamais droit au bonheur, pourquoi de pas tout foutre en l'air ? Je doute que tout le monde commence à fumer à 20 ans pour assumer ses tendances suicidaires, mais dans le cas précis qui nous intéresse (c'est à dire le miens), c'était bien là le fond du problème. Je voulais moi aussi devenir "cynique" à souhait, me foutre de la gueule du monde puisqu'il en faisait allègrement de même avec moi, et montrer que non, même pas peur de la mort !

J'ai donc patiemment forgé mes chaînes, et clope après clope, j'ai appris à apprécier ce doux poison. Oui, je l'appréciais. J'ai parfois vômi, j'ai souvent eu mal au crâne, ça m'a coûté des fortunes (et encore, le paquet n'était pas encore à 5 euros...), et je me suis donné beaucoup de mal pour endosser le peu de virilité que peut révéler l'usage intensif du tabac. J'étais John Mac Clane, j'étais Clarence Whirley, Vincent Vega et Tyler Durden. Tous ces mecs cools qui dirigeaient leur vie, ou qui du moins s'en tiraient avec les honneurs.

Maintenant, je veux rester un légume vert. Pas un truc pourri de l'intérieur, qui pue de la gueule, indispose la moitié de la population et qui est assez con pour voir 1000 euros par an partir en fumée de son propre chef. J'en ai assez de vouloir assumer l'image des autres. Je ne sauverai jamais le monde, ma vie n'est pas (toujours) palpitante, et je n'ai plus rien à prouver. Sauf peut-être à moi-même ?

Or donc, depuis 3 jours, je suis en plein sevrage. Physique. Tremblements. Insomnies. J'ai l'impression de devenir Hulk, mais en moins vert et en moins fort. Comme si mes pouvoirs mutants étaient restés latents tout ce temps, en attendant que je me réveille...

To be continued...

Space Oddity

This is Major Tom to ground control I’ve left forevermore And I’m floating in most peculiar way And the stars look very different today  ...