vendredi 27 octobre 2006

Affinités

Difficile de reprendre le fil des mots quand cela fait si longtemps que je reste sans rien dire... Difficile de rester heureux et souriant à chaque instant, même si ma qualité de vie s'est décuplée en 1 an. Difficile de garder le cap, imperturbable, et de donner tant d'énergie à ma petite entreprise, même si la satisfaction est grande et que les efforts commencent à payer. Difficile de ne pas être affecté par l'angoisse et la peur du lendemain, quand on me vole et que je paie enfin le prix de ma parfois trop grande générosité. Difficile de ne pas s'oublier dans le quotidien, et de faire changer les choses à nouveau.

Pourtant, il va falloir. Quoi qu'on en dise, même s'il est mieux qu'avant, ce putain de quotidien commence à sérieusement me taper sur le système. Toujours les mêmes têtes, les mêmes erreurs débiles au poker du mardi soir, les mêmes soupirs et les mêmes envies. Les mêmes gestes répétés encore et encore, pour du plaisir fade et sans véritable saveur. Faire les choses par habitude n'est jamais une solution à la frustration. Et pallier aux frustrations sans en avoir envie, c'est terriblement déprimant. Voire une véritable tragédie.

Si seulement j'avais la santé, si ce putain de temps ne passait pas si vite, et si mon corps malade voulait bien me donner un peu de répit, si, si, si... Je trouverais sûrement encore autre chose pour me plaindre, et si je ne trouvais pas je l'imaginerais. Pavlov fait encore des siennes, et le déconditionnement prend plus de temps que prévu. Sans compter sur ma lâcheté naturelle et mon inaptitude totale à une saine franchise, quitte à blesser, ce qui n'arrange rien.

Mes mots n'ont plus beaucoup de sens. Comme tout le reste d'ailleurs. Comment pourrait-on savoir qu'on est heureux si on ne se sent pas malheureux de temps en temps ?

jeudi 31 août 2006

One arm bandit

Et non je n'étais pas mort, n'en déplaise à certains. Le silence m'était nécessaire, puisque tout allait bien. Des aventures rocambolesques, des concerts et des rêves plein la tête, du bonheur à la mesure de mes ambitions, de la chaleur et des journées torrides avant mes vacances. Puis ces vacances de merde, qu'il vaut mieux ne pas citer pour vite les oublier. Boulot-broncho, c'est un mélange détonnant pour qui a besoin de repos. Bref, j'ai vite repris le travail au bureau pour oublier ces mauvais moments et pouvoir enfin me reposer (sinon la tête au moins le corps).

Et me revoici, presque pareil qu'avant, mais toujours un peu plus différent. Différent dans ma façon de penser, ma façon de ressentir, ma façon d'exister. Finies les lectures désertiques embrumées de drogue gériatrique, j'ai retrouvé mon Loup Blanc, et son destin tourmenté. Peut-être est-ce cela qui me rend l'envie d'écrire, qui me rend le courage d'exister par les mots malgré les maux qui me rongent.

Des angoisses latentes, des peurs ancestrales à vous tordre les boyaux et à vous obliger à vous plaindre. Un mal-être qui envenime mon corps déjà tordu, qui m'avilit autant qu'il me renforce. Une envie de combattre une fois encore, de reprendre la route de mon chemin intérieur et de ne pas nier jusqu'à l'existence même de ce qui fait de moi un être de chair et de sang.

Allons, compagnons, en route, et que la vie soit belle un petit moment encore avant les derniers combats...

jeudi 22 juin 2006

I'm loving angels instead

Cher Robbie,

oui je suis encore là. J'ai encore failli m'excuser, mais finalement non. Je n'ai pas à m'excuser d'être toujours à la bourre, de ne plus avoir une minute pour faire ce qui doit être fait, et d'être dans un état lamentable à force de distribuer mon énergie et de ne pas la garder pour moi. Je pourrais même m'en plaindre. Mais ça ne règlerait rien malheureusement. A ce rythme, je ne vais bientôt plus poster que douze fois par an. Ma vie est-elle donc devenue terne à ce point ?

J'ai beaucoup apprécié ton show. Ca fait longtemps que j'écoute tes chansons, et même si certains te trouvent ringards, ils n'ont peut-être pas saisi toute la subtilité dont tu peux être capable. Je n'ai jamais cessé de me reconnaître dans ta musique, et dans tes paroles. Feel restera pour moi un de mes plus beaux souvenirs romantiques, et comme d'hab, je n'ai pu m'empêcher de pleurnicher de façon ridicule sur Angels. Mes camarades de poker m'ont bien chambré avec ça d'ailleurs. C'est probablement pour ça qu'à présent j'ai mes secrets : j'en ai marre d'être chambré à tout bout de champs.

Malgré les investissement énergétiques importants de ces derniers mois, on peut quand-même noter qu'ils ont été utilisés à bon escient :

  • des réussites scolaires à foison (deux jeunes padawans bien formés, et un nouveau professore bien dans sa peau)
  • une remise sur pied plutôt épatante pour un petit frère anglophile,
  • un nouvelle essort pour mes affaires plutôt florissantes
  • des achats compulsifs mais qui ont soulagé mes frustrations du moment
Tout cela n'a pas été vain, donc. Mais cela m'a coûté, et j'ai bien peur qu'une fois de plus je doive renoncer à mes vacances faute de volontaire musclé. D. ayant nouvellement embrassé une nouvelle carrière dans une autre dimension, je me retrouve seul avec P. et je ne me sens pas le courage de lui imposer 10 jours de ma présence.

Sinon, je t'ai dit que ton concert était chouette ? Vraiment, j'ai beaucoup aimé. Si, si. Mais c'est un peu comme le reste de ma vie pour le moment : à force d'être trop dans l'action, j'oublie d'en apprécier chaque seconde. Je peux juste me dire "Wouah, c'est cool ça, je l'ai fait". Mais est-ce que c'est parce que c'est tellement cool que j'ai l'impression que ces souvenirs ne sont pas les miens ? Ne suis-je pas en pleine illusion, en train de me fourvoyer sur les tenants et aboutissant de ce bonheur que je chéris tant ? Où est passé le Champion Eternel, irascible guerrier tourmenté et prompt à réagir en toute situation ? Le guerrier est devenu mou, las, insipide et satisfait. Les coups durs à venir risquent de se payer fort cher, sans doute aucun.

Outre ces maugréements récurrents, tout va bien. La journée de congé que j'avais pris pour ton concert s'est fort bien déroulée, en compagnie de P., D. et de mon amie venue du froid. J'ai même réussi à retrouver ma roulante voisine sur l'estrade pour handicapés dans le fond du stade. Oui, c'est vrai, on ne risquait rien sur notre perchoir. Mais je ne suis pas sûr qu'on ait aussi bien vu ton concert d'aussi loin que d'autres qui ont eu le loisir d'un peu t'approcher. Tu resteras une icône distante, un étoile au firmament du show business à grand spectacle, un génie esseulé sur sa grande scène perdu au milieu des effets pyrotechniques baroques. Un génie est toujours seul, non ?

Je ne ferai plus de promesses, du genre "je reviendrai bientôt, on se reverra, j'écrirai plus souvent sur mon blog...". C'est inutile, puisque ma caractéristique principale du moment est de ne jamais pouvoir tenir mes engagagements personnels. Faute de temps. Faute de volonté. Ma faute.

Allez, prend soin de toi Rob, sort couvert et continue de nous divertir, puisque tu nous le demandes si gentiment...

mardi 23 mai 2006

Asking to the moon

Cher Nicola,

cela fait longtemps que je n'ai pas couché par écrit mes pensées, mes expériences et mon vécu intérieur. Non que cela ne m'intéresse plus ou que je n'ai rien à dire, mais simplement on ne peut toujours maîtriser le cours de sa vie, et encore moins son temps.

Le temps, cette ressource universelle et pourtant inexistante d'un point de vue purement scientifique, me manque plus que cruellement. Tel un courageux moissonneur du précieux Mélange sur l'hostile Arrakis, je suis à la recherche perpétuelle d'un peu de cet inestimable denrée qui me fait si cruellement défaut. Malgré mes efforts répétés et ma bonne volonté, je n'arrive plus à trouver de temps pour moi. Je sais que cela va changer, que l'été va arriver, que la météo n'est pas aussi détraquée qu'on le dit et qu'on va enfin avoir droit à 3 jours de soleil sans recevoir en contrepartie l'équivalent d'un déluge divin digne des 10 plaies d'égypte. Non cela n'est plus possible, cela va changer. Cela DOIT changer.

Pour le moment, je me sens aussi impuissant à infléchir le cours de ma (trop ?) douce existence que de faire des miracles météorologiques. Je me laisse aller. Mon côté auto-flagellateur et moraliste veut que je m'en veuille même de me laisser aller à ce point, accumulant presque tous les vices pour faire de moi une espèce de monarque décadent, vautré sur son trône à roulettes et se plaignant d'un quotidien trop banal.

D'un autre côté, ce temps que je dis ne pas avoir, je pense l'avoir utilisé à bon escient. J'ai offert pas mal de ma précieuse richesse temporelle à des gens qui en avaient plus besoin que moi, et pour qui j'ai du user de pragmatisme et de bonne volonté. Pourquoi puis-je tant faire pour les autres, quitte à me fâcher avec ceux dont les requêtes me semblent moins prioritaires, alors que je suis totalement incapable de me trouver une petite heure pour me retrouver, me faire plaisir et prendre un peu soin de ma vieille carcasse ?

Peut-être serait-il temps que je réalise que mes 20 ans commencent à être loin, et que même si mon esprit reste toujours vif, mon corps n'a pas les facultés de récupération des valides. Veillir ne m'a jamais fait peur, puisque j'étais presque grabataire avant d'être majeur. Ce n'est pas ce côté infantilisant et avilissant de l'âge qui me tourmente, j'ai déjà vaincu ce démon il y a longtemps en acceptant d'être ce que je devais être. Non. C'est autre chose. C'est comprendre peu à peu que tout est lié, et que chaque chose que je ne fais pas aujourd'hui est peut-être perdue à jamais. A quoi me servira tout ce temps que je gaspille pour autre chose qu'être heureux une fois que la Maladie aura fini son ouvrage et que je retrouverai ma liberté comme un oiseau crevé au pied de son perchoir ? Point de désespoir dans mes mots, juste du questionnement face à cette spirale infernale qui me semble plus puissante encore que les pouvoirs des Dieux.

Au fait, sympa ton concert. Même si je ne suis pas ton plus grand fan, j'ai bien aimé ce sentiment de communion qui te lie à ton public. Et même si je doute te revoir un jour, je tenais à te dire que ce moment passé avec ma Clochette fera partie des moments que je n'oublierai pas. D'ailleurs il vaut mieux s'adresser à elle pour les détails, elle a une ferveur que je n'ai pas.

Le temps doit encore reprendre ses droits, et si je veux pleinement profiter du pont qui s'annonce je dois te laisser pour finir tout ce qui doit l'être. Continue ton oeuvre, et j'essayerai de mon côté de faire attention à moi.

Putain de vie !

mercredi 5 avril 2006

Win for life

Depuis le temps que je l'attendais, elle est enfin arrivée cette putain de lettre. Un an. Un an d'attente, de disette et d'économies substancielles pour ne pas écouler tout mon bas de laine dûrement économisé. Il était temps, elle était presque à sec la vieille chaussette trouée.

L'argent ne fait pas le bonheur. Mais même si j'admire beaucoup le dénuement dans lequel vit le petit bonhomme rouge et jaune, j'ai besoin d'un minimum d'aisance financière pour vivre correctement et sereinement. Voilà chose faite.

Semaine étrange où rien n'est à sa place, et où les imprévus se succèdent comme par habitude depuis samedi. Week-end en pleine solitude (j'ai même poursuivi la lecture de l'histoire des Jihadis humains contre les perfides machines pensantes), Concert d'Indo reporté, poker imprévu et probablement la plus belle défaite de l'histoire du Hold'em, un tête à tête improbable avec mon père autour d'une bonne bouteille de rouge, et des envies plein la tête...

Bon, les sous, c'est réglé. Reste la fille. Où donc puis-je trouver une attendrissante et ravissante jeune fille prête à partager son existence avec celle d'un mercenaire virtuel et parfois trop philosophe ?

La patience est probablement la seule réponse à cette question...

samedi 1 avril 2006

Devil fish

Entre des journées de boulot presque passionnantes (de nouveaux projets ambitieux mais réalistes), le printemps pointe difficilement le bout de son nez. Les petits oiseaux ont déjà recommencé à chanter, et ma vie continue inexorablement vers un chemin que je sais devoir prendre.

Malgré les mauvaises nouvelles et les épreuves de mon entourage proche, je reste d'un optimisme tel que l'on pourrait parfois le confondre avec de la connerie. A noter cependant un heureux évènement dans tout ce brouhaha un peu mélancolique, un rayon de joie à travers la grisaille de cet hiver interminable...

Je pense qu'une bonne partie de mes remises en question existentielles sont terminées, et que j'ai trouvé mes propres réponses à ces question qui m'ont volé toute mon énergie pendant tant d'années. Le bonheur est là, à portée de main, et j'ai envie qu'il reste un acquis à jamais. Il me reste encore à trouver le moyen de combler quelques frustrations diverses, et à agir pour transformer mon monde. Je veux dire par là que trouver des réponses à ses questions n'est pas suffisant si on veut ressentir ce sentiment d'accomplissement qui rend heureux. Il faut agir, et continuer d'arpenter son propre chemin.

Mon plan d'action se dessine déjà à l'horizon des prochains mois : des concerts mythiques en perspective, du bon temps à foison, des rencontres inopinées, de l'arpentage de rues de ma Cité Ardente préférée au gré des terrasses ensoleillées, des sourires complices échangés avec de plantureuses inconnues, et plein d'aventures tumultueuses à vivre dans ce nouvel univers qui est maintenant le miens.

Le flânage m'appelle. Je file déjà...

lundi 20 mars 2006

Hulk Hogan

Je me disais aussi qu'il y avait un peu trop de calme dans ma vie pour le moment. Ca allait pas durer. Mais franchement, là c'est le genre de remue-ménage dont je me passerais avec plaisir.

Y. est à l'hosto. Ses nombreuses années d'auto-énervement et ses ulcers à répétition ont forcément donné lieu à des complications. Et comme elle est totalement irresponsable (ça c'est pas vraiment nouveau), elle a laissé son ulcer qui s'était rouvert saigner 4 jours durant. Quand le médecin a vu à quel taux d'anémie elle était arrivée, elle l'a embarqué aux urgences manu militari.

Or donc, une fois de plus, c'est à moi d'assumer sa bêtise. A moi d'aller voir le chien, à mes amis d'aller le sortir au moins 1 fois par jour, de fouiller ses armoires pour y trouver les choses dont elle dit avoir besoin, au milieu du brol innomable savamment accumulé pendant des années de surconsumérisme irresponsable, et à moi d'aller la voir pour lui apporter son dû.

Les odeurs de détergent d'hôpital me donnant facilement la nausée à cause de mes longs séjours forcés dans ces lieux inhospitaliers, j'ai vainement tenté d'écourter mes visites. Les deux premiers jours j'ai trouvé un chauffeur désigné d'office sans trop de mal, il en a été autrement du sacro-saint jour de repos dominical.

N'écoutant que ma bravoure et mon devoir de fils, j'ai donc du, accompagné de mon éternelle complice à roulettes (je parle de G. ma voisine, bien sûr), je me résolus donc à parcourir les monts et les vaux me séparant de l'établissement sanitaire où Y. était en convalescence forcée. J'aime bien les cartes, mais j'ai jamais été très doué avec elles. Une fois de plus j'ai cru prendre un raccourci, et nous nous trouvâmes tels Bilbo et ses compagnons d'infortunes face à la Montagne du Destin. Comme si je n'avais pas encore escaladé assez de passerelles le week-end dernier, nous voici devant un obstacle quasi infranchissable : la rue Monulphe. Je ne sais pas qui était ce Monulphe (une brêve recherche dans mon encyclopédie en ligne préférée me dit tout de même qu'il s'agissait d'un Évêque de Tongres-Maastricht de 549 à 588), ni pourquoi une impasse pentue de la sorte portait son nom, mais cela restera pour moi un souvenir équivalent à l'Himalaya ou au K2.

Je me crus un moment dans une histoire vraie, accoutré de ma chemise à carreaux de bûcheron et de mon bonnet Saharien, ayant pour seul moyen de locomotion ma poussive rossinante digne d'une vieille tondeuse. Le destin ayant bien compris l'état d'esprit du moment, il nous fit croiser une jeune fille qui nous aida courageusement lors de la périeuse escalade, armée de toute la compassion dont elle pouvait faire preuve.

Arrivés au sommet, nos routes se quittèrent et nous reprîmes notre périple citadin à travers les carrefours déserts et les routes bitumées et délavées. C'est sans encombre que nous avons atteint notre destination, et que je pus enfin présenter ma compagnonne d'infortune à ma chère et tendre mère. J'espère qu'elle me pardonnera un jour de lui avoir fait subir cela, ce n'est jamais agréable de devoir faire bonne figure devant Y. au mieux de sa forme.

Après une rapide pause-clope, nous décidâmes de choisir un autre itinéraire pour le retour, le long des murailles d'enceinte de notre vieille Cité Ardente pour rejoindre son majestueux (et moyen-âgeux) Palais de Justice. C'est avec une certaine nonchalance que nous traversâmes les quartiers de mon adolescence (c'est là que je fis mes études secondaires), au milieu de la population métissée et bigarrée que j'apprécie tant. Si tous les New-Yorkais nés dans le Bronx l'aiment tant, il en est de même pour moi et cette vieille Marguerite, qui plus est depuis les récents travaux de voirie qui me permettent maintenant d'arpenter les trottoirs rabaissés sans plus aucun souci d'accessibilité.

Nous nous quittâmes pour la pizza du soir, que je partageai avec mes amis de longue date à qui je narrai sans omettre aucun détail sordide la visite faite à Y.

Quitte à me répéter, j'aimerais en profiter pour réhitérer mes remerciements à ceux qui se dévouent aimablement à ne pas faire de moi un fils indigne, puisque je reste convaincu que ce ne sera jamais elle qui leur dira merci...

lundi 13 mars 2006

Runaway train

Or donc, je devais rejoindre la capitale pour passer un peu de temps avec mon amie venu du froid qui se voyait dans l'impossibilité de se déplacer jusqu'à moi pour cause de fracture externe de la malléole... J'avais décidé, probablement par peur de ne pas m'en sortir seul, de demander à ma charmante voisine de m'accompagner dans mon épopée ferroviaire, elle qui est une habituée des transports en commun.

Après une petite grasse matinée bien méritée clôturant une éreintante semaine, je me lève déjà envahi par l'adrénalyne. Il faut appeler la gare, finir de me préparer et déjeuner en vitesse. Le numéro qu'elle m'a filé ne répond pas. Chiotte. Peu importe, je finis de me raser en l'attendant.

J'avais choisi ce week-end pour partir parce qu'au départ la météo devait être clémente. Hum. Adieu rêves de chaleur, la neige se met carrément à tomber lorsque nous prenons le départ. Un quart d'heure et quelques trottoirs-obstacles plus loin, nous arrivons à Liège Guillemins, et nous entrons par une porte dérobée dont elle seule a connaissance. Nous arrivons directement au service de frêt, et apparemment elle connaît bien le responsable puisqu'ils se tutoyent. Le temps d'enfiler son joli gilet jaune réfléchissant, et nous voilà partis dans les entrailles souterraines du complexe ferroviaire. Je me crois un moment dans le second niveau de Max Payne, les flingues, les terroristes et les ralentis matrixiens en moins. Et puis surtout, le jeu vidéo a cela de bien qu'il épargne nos narines. Difficile de ne pas tenir compte des odeurs de pisse écoeurantes, puisque le monte-charge semble être l'endroit que les toxicos du coin prennent pour leur latrines.

Arrivée sur le quai. Brrr. Décidément, le froid ne m'aide pas à calmer mes tremblements nerveux. Séance de slalom sur le quai entre les poteaux et les clients de la SNCB qui attendent leur correspondance. Il est vieux ce quai. Et puis par endroit, il est fort pentu. Je mord sur ma chique et arrive au bout de la gare, où nous attend la passerelle d'embarquement. Bizarre ce truc. Comment ça marche ? Vous êtes sûr, on va pouvoir passer là-dessus ? Ca va tenir ? Oui, ok, ma gueule. Non mais je demande, c'est tout...

Le train arrive, et tel un Fremen cherchant à chevaucher son ver des sables, l'ouvrier déplie en quelques secondes la passerelle qui nous permettra de passer du quai au wagon. Waw. Non mais vous êtes sûr là ? Parce que ça a pas l'air solide vot' truc... Ah ma voisine est déjà rentrée ? Bon, ben à mon tour... Waw, quelle pente. J'ai jamais escaladé un truc pareil avec mon fauteuil électrique, moi. Mais bon apparemment, c'est faisable. A peine ai-je passé la porte qu'il retire le pont-levis mobile et que la porte se referme. Putain quelle chaleur dans ce train ! Et moi qui ai mis ma grosse veste à cause de la neige, me voilà condamné à 50 minutes de sauna...

Je suis ma comparse dans un étroit couloir (attention à ne pas tomber dans le trou de l'escalier de la porte), c'est calculé au demi-centimètre près ce truc... Nous prenons place dans un wagon désert, deux sièges ont été enlevés pour nous. Oups ça démarre. Je me remémore péniblement un épisode Liège-Arlon en omnibus et en chaise manuelle, c'était du sport, ça. Ici, je suis dans mon tank, je ne risque rien... du moins je l'espère...

Elle m'a dit qu'il y avait peu de chances qu'on nous demande nos billets... donc on en a pas acheté... et effectivement, le gentil contrôleur nous demande où on descend, mais ne s'embarasse pas de détails administratifs superflus. Il revient quelques minutes plus tard, et nous explique avec son charmant accent flamand que nous ne pourrons pas descendre à Bruseel Centraal, alors descendons nous à Brussel Noord ou Brussel Zuid ? Euh... J'ai toujours aimé les vikings, la gare du Nord fera l'affaire...

Oups, on arrive. Vite, repassage dans l'étroit couloir, évitage du trou-qui-tue, et oh, surprise, une autre passerelle... à Liège y'avait une plate-forme au milieu pour diminuer la pente... Ici non... Je me dis que c moins dangereux en arrière... Puis je me fais engueuler par le chef de gare, qui me dit qu'en avant, je verrai mieux où je vais... Ben oui mais voir la mort de face, j'avoue je suis un couillon mais ça me tente pas... Tant pis, faudra bien... Putain, mon sang se glace, j'arrive difficilement à rester la tête collée à mon siège, mais j'arrive en bas. Même cirque que de l'autre côté, on sent qu'ils sont pressés... L'ouvrier qui nous accompagne dans les dédales de la gare glacée ne pipe pas un mot, on prend deux monte-charges et hop, nous voici arrivé dans un vieux couloir décrépi... Il montre une direction du doigt, puis nous dit "Tot ziens"... ben tiens... Ma comparse n'est toujours pas remise de son fou-rire de ma descente, et nous voilà paumés dans un grand hall marbré et froid, au mauvais endroit de la ville...

Après avoir consulté quelques cartes bilingues multi-réseau (route, train et métro en 2 langues sur une carte de Bruxelles, je suis pas sûr que ça soit fait pour être lu par quelqu'un assis) et puis quelques coups de fil à mon amie venu du froid, elle décide de venir nous rejoindre à la gare malgré son plâtre. Elle connaît pas le quartier, nous non plus. Les gens ont pas l'air sympa, des clodos trainent dans chaque recoin de l'immense complexe à l'architecture trop moderne, et il fait froid...

Au bout de 15 minutes, je l'aperçois de loin, avançant courageusement avec ses petites béquilles et sa grosse chaussette. Quel plaisir de la revoir, nous avons eu peur de ne jamais y arriver à cause des derniers évènements... Après les embrassades réglementaires, nous nous dirigeons vers un café qui a sa terrasse dans la gare. Le personnel est encore d'une amabilité déconcertante (c'est tout juste si on ne se fait pas agresser si on demande si on peut fumer), et franchement, le prix c'est limite du vol. Mais bon, je suppose que tous les businessmen affairés qui passent leur vie dans les gares ne regardent pas à ça...

Après de brêves retrouvailles, nous décidons de faire quelques dizaines de mètres pour changer de crèmerie, et trouver une ambiance un rien plus "fun". Nous avons abandonné l'idée d'aller voir dehors pour trouver mieux, il recommence à neiger. Deux Rodenbach-grenadine feront l'affaire, et les quelques heures passées ensemble nous réchauffent le coeur, à défaut du reste. J'adore cette fille, elle me fait rire. Et puis elle m'apprend un peu de russe aussi, ce qui n'est pas négligeable...

L'heure des au-revoirs a sonné. Il ne faudrait pas faire attendre les gentils bonshommes jaunes. Au fait où est-il ? Encore 10 minutes à se perdre dans cet imbroglio de marbre, de métal et de verre pour le trouver, après un passage éclair aux toilettes (où j'ai rencontré le seul mec sympa de la journée, un arabe qui jouait au monsieur pipi et qui tenait absolument à me rendre les 10 cents de trop que je lui avais donné...). Arg. Déjà la descendre c'était pas évident, cette pente. Mais la monter... Mais c'est qu'il me pousse, le bougre ! Ouf, j'y suis. Bon, la configuration est différente... C'est à droite où à gauche ? Hein ? Hé mais du calme ! Il pousse ma compagnonne de voyage, manque de provoquer un embouteillage sur la plate-forme (bon j'avoue, j'étais au milieu du jeu de quilles...) et puis retire son truc et ferme la porte comme le dernier des barbares...

Re-bienvenue dans la chaleur tropicale, la SNCB vous souhaite un bon voyage... Et puis ici pas de wagon pour nous seuls, nous devons rester sur la plate-forme, entre les 2 trous des 2 portes, en plein remous dignes d'un trou d'air aérien... Ma voisine est toujours morte écroulée de rire de me voir flipper, et apparemment elle n'est pas la seule puisqu'au téléphone Clochette, D. et même Y. s'y mettront à leur tour pour me prouver que je suis ridicule à stresser pour si peu... Le gentil contrôleur (francophone cette fois) nous fait de la place dans le wagon, et nous arrivons trente minutes plus tard en vue de notre Cité Ardente adorée.

Re-demi-tour millimétré, laisser passer les gens, et voilà l'homme au pont-levis mobile qui nous alpague habilement. Là ca va, c'est easy. Sauf que le quai est gelé, et que tout le monde se casse la gueule à cause du givre sur le béton... excepté nos deux chaises roulantes bien entendu...

Après avoir longé le quai jusqu'à l'autre bout pour rejoindre le monte-charge, un dernier périple souterrain (avec le passage en apnée obligé) nous attend avant de rejoindre le plancher des vaches et l'air frais. Frais et froid. Glacial. Gelé. Putain d'hiver !

Nous coupons par le parc, c'est plus court (comme dans la pub). Mais putain que c'est froid ! J'ai même manqué me manger un bus, mon instinct grégaire me poussant à rejoindre le plus vite possible la douce chaleur de mon petit nid. Heureusement qu'elle était là ma sacrée voisine, sinon je n'aurais même pas pu rentrer à la maison pour cause de mains gelées...

Nous sommes rejoints dans la soirée par Ripley, Futé et Looping, et c'est à 2h du mat que Morphée m'accueillit généreusement pour une nuit de repos bien méritée...

Morale de l'histoire : même si j'ai juste pris le train pour zoner dans une gare avant de revenir, ce périple restera une de mes plus belles histoires d'homme libre...

jeudi 9 mars 2006

Goodbye...

La marche inexorable du temps ne cessant de s'accélérer, il est normal de voir des gens autour de soi disparaître. Et même si c'est normal, ce n'est jamais agréable. C'est au tour d'une de mes voisines de quitter ce bas-monde et son lot de douleurs pour aller rejoindre un autre monde. Je ne la connaissais que par personne interposée, je n'avais eu qu'une seule fois l'occasion de croiser son joli regard tourmenté. Adieu, bel ange. J'espère sincèrement que ce qui t'attend ailleurs sera plus agréable que ce que tu as du endurer ici-bas.

Ces évènements m'ont rendu le coup de fouet nécessaire pour reprendre ma vie à bras le corps. Il est urgent d'être heureux. Plus on attend, et moins on aura le temps de profiter de notre moment passé ici. Je ne veux plus perdre de temps.

Samedi, mon voyage à Bruxelles en train aura un petit goût d'aventurier de l'Orient-Express...

dimanche 5 mars 2006

Un de plus

Ils ont remis ça. Après la méga-fête surprise de l'année passée, ils ont organisé une nouvelle fiesta en faisant tout dans mon dos. Ils sont incorrigibles. Mais c'est aussi pour ça que je les aime tous.

D'habitude c'est le temps des bilans, de la remise en question, des voeux qu'on aimerait voir s'exaucer. Le bilan est assez simple. J'ai appris à apprécier ma vie de célibataire (presque) endurci, à profiter de chaque belle chose qui traverse mon quotidien pour en faire une force qui me tient debout (c'est une image bien entendu). J'ai appris à sortir de chez moi, à moins craindre ce "dehors" qu'Y. m'avait dépeint d'une manière telle que la paranoïa ne pouvait qu'insidieusement s'auto-alimenter. Basta. Finito. Je sors seul, et je fais des trucs complétement dingues, même parfois pour un valide. Je reste tout de même prudent, on ne se refait pas. Je ne le redirai jamais assez, je suis persuadé que tout est une question d'équilibre...

Mes voeux sont assez simples :
1. Que cette vie ne s'arrête pas
2. Que tous ceux qui me sont proches trouvent leur voie comme j'ai trouvé la mienne
3. J'avoue que rencontrer la fille qui me mettra dans tout mes états est une chose que j'ai envie d'imaginer. Vivement le printemps.
4. Dégager du temps dans mon petit business, et profiter. Profiter, profiter et profiter encore.

Je pense lancer d'ici peu un nouveau débat : peut-on être bouddhiste et épicurien ? Je pense que oui. Car la Voie permet de profiter de bien plus de choses que des simples plaisirs charnels de ce bas monde.

La semaine prochaine, je tente une nouvelle expérience, si la météo me le permet. Mes aventures recommencent, et j'espère que ce blog aussi. Il y a tant de choses à dire sur le bonheur...

mercredi 1 février 2006

Sightseeing

Est-ce normal de se sentir coupable d'être bien dans sa peau, quand certains êtres chers autour de vous galèrent ? Le bonheur tient à si peu de choses... on a écrit tant de choses à son sujet, les gens passent leur vie à le chercher ou à pleurer son absence... pourquoi est-il si facile pour moi de positiver et de ne plus sombrer comme par le passé, alors que d'autres chutent à longueur de vie ?

Je pense que tout ça est essentiellement un problème de point de vue. Si on regarde la vie sous un mauvais angle, c'est fichu. Tout le secret du positivisme qui m'habite est de pouvoir changer de regard, et de ne plus voir que des bouteilles quand-même pleine même si elles sont presque vides.

Soyons réalistes. J'ai 30 ans. Je suis atteint d'une maladie génétique neuromusculaire dégénérative. J'ai besoin d'aide pour la plupart des gestes du quotidien. Je suis dans une situation financière à la limite de la précarité. J'en arrive à douter de l'existence d'une quelconque Princesse Charmante qui aurait envie de se taper le petit frère de Quasimodo. Mes parents sont complétement barges, et je suis la cause du mal-être qui ronge ma mère depuis 30 ans. Je bosse trop par rapport à ce que ça me rapporte, je n'ai pas de temps à moi, j'arbore un léger excès pondéral, je fume presque un paquet de clopes par jour.

Ca c'est un côté de la médaille...

Restons réalistes. Je n'ai QUE 30 ans. Ma maladie a été une chance car elle m'a permis d'évoluer et de m'ouvrir aux monde et aux autres êtres humains d'une façon hors-norme. J'ai une quasi-liberté totale depuis un peu plus d'un an, grâce à l'apprentissage du fauteuil électrique, au soutien inconditionnel de mes amis, et à cette putain d'envie de vivre qui m'habite. J'ai un métier, contrairement à tous mes voisins. De plus, c'est un métier que j'adore, qui me passionne, et qui ne me fait pas dire tous les matins "pfff j'ai pas envie d'y aller". Je construis des choses avec mon esprit tortueux, je leur donne vie à travers l'Internet, et je solutionne des problèmes réels avec du virtuel. J'ai conscience de ma place dans le monde, j'aime les gens (que je crois bons de façon innée), j'aime la vie, j'ai envie de faire bouger les choses. Je peux communiquer avec le monde entier grâce au Net, il me permet de rencontrer de jeunes jouvencelles, de faire de nouvelles rencontres, de voir du monde, d'intéragir avec l'univers. Je suis au régime, ça me donne une énergie dingue, et je vais arrêter la clope.

Voilà. Comme toujours, il y a plusieurs points de vue. Je pourrais aussi parler des problèmes Oedipiens avec Y., ou des relations avec mes amis. Il y a du bon et du mauvais en tout. Tant que la peur n'est pas là pour nous paralyser, nous sommes toujours libres de choisir comment voir le monde, la vie et nous-même.

Le bonheur, c'est simplement décider de façon ferme et définitive de pouvoir changer son regard. On peut attendre demain, attendre de gagner à la lotterie, attendre d'avoir trouvé l'Amour, ou encore trouver 10.000 autres raisons pour ne pas changer son regard. Ou bien on peut décider de vivre sa vie ici et maintenant.

mardi 31 janvier 2006

Dubitatif

Quitte à passer pour le dernier des naïfs, j'étais loin de me douter que ce changement plutôt radical de mode de vie m'affecterait autant. J'ai rarement eu autant la pêche, malgré l'évidente progression de ma petite maladie. J'ai l'impression de fondre à vue d'oeil, et le travail ne me fait plus peur. Etrange.

Je suis seul au bureau, et j'apprécie ce petit moment de solitude. Peut-être devrais-je m'en réserver plus souvent. Peut-être devrais-je continuer à m'endurcir, et devenir encore un poil plus égoïste. Je préfère le mot solitaire, c'est moins négatif. Faut toujours que je pinaille sur le sens des mots, je m'énerve parfois...

C'est bête, j'avais le temps et l'envie d'écrire. Mais à part dire (ce qui a déjà été dit et redit) que tout va bien, que j'adore ma/la vie, que je suis fier de ma première année de liberté, que j'ai envie que ça bouge un peu plus, et que j'ai sommeil passé minuit, je n'ai pas grand chose de vraiment intéressant à raconter. Peut-être devrais-je me lancer dans le pamphlet géo-politique, dans l'allégorie mystique ou dans le photoblog. Remarquez, si j'ai rien à dire, je crois que j'ai encore moins à montrer. Quand je pense qu'il y a une époque où je devais me retenir de n'écrire qu'une seule fois par jour...

Conclusion : je deviens un vieux con qui ressasse le passé, qui fait du remplissage et qui n'a vraiment rien d'intéressant à raconter. Il va être temps de me replonger dans la discipline de l'action, sous peine de fermeture de blog par autocensure dictatoriale de l'ennui.

vendredi 27 janvier 2006

Côte d'agneau sur lit de large rue

Un nouveau rythme, une nouvelle impulsion. Une période plutôt morose de ma vie se termine, et une autre commence. La morosité s'était installée par fénéantise, et peut-être par fatigue. Si le repos est sain, l'inaction devient parfois insupportable lorsqu'elle atteint son paroxysme.

Bref, nous avons (enfin !) emménagé dans les nouveaux bureaux, j'ai commencé un régime plus par nécessité que par coquetterie, et la cigarette vit ses derniers beaux jours chez moi.

J'ai clôturé l'ancienne période par un bon gueuleton avec tous mes amis dans le petit resto Indien que j'affectionne tant. Chouette soirée, baragouinage dans la langue de Shakespeare pour laisser un pilote de gros navion moins seul, découvertes du pousse-café au Carolin, et rapt d'un stock de petites graines qui font digérer. Que du bonheur, comme dirait Arthur.

J'ai commencé à remplir mes soirées d'activités un peu plus mouvantes, pour provoquer un peu d'enthousiasme face à ma léthargie hivernale.

Hier soir nous a donc vu, Clochette, Monsieur Clochette et moi, revivre un concert mythique des seventies d'un de mes groupes préférés : Lamb lies down on Broadway de Genesis. Je n'ai qu'un seul regret, c'est de ne pas avoir absorbé de THC avant de m'envoler sur les délires psychédéliques mi-guitare mi-clavier de ce monstre musical. Génial, tout simplement.

Là, il va être temps de me remettre à la tâche. Demain je fais la fête avec la fille de G., et dimanche mon amie venue du froid revient me donner un peu de chaleur.

Let's go !

jeudi 12 janvier 2006

Back in the business

Waw. C'était long. Peut-être n'avais-je rien d'intéressant à raconter. Ou peut-être que ce qui est racontable est inintéressant. Ca doit être ça.

Bref, les fêtes de fin d'années furent comme un mauvais rêve dont j'avais envie de me réveiller, un cauchemard irréel provoqué par une trop longue fatigue. Une nuit passée chez Y.. La dernière, je crois. Mon envie de lui faire plaisir est bien moindre que le mal-être et l'envie irrépressible de me barrer ressentis au réveil. Enfer. Une promenade en solitaire au retour m'a fait beaucoup de bien.

Le nouvel an fut plus joyeux, mais pas vraiment plus sociable. Beaucoup d'inconnus avec qui je ne me sentais pas beaucoup d'affinités, trop de poire, et un rôle de Jiminy Cricket dont je me serais bien passé. Bah, de toute façon, je reste persuadé que tant qu'on l'organise à ce point, une fête ne peut pas être réussie.

Une des raisons principales de mon absence est le trop plein de travail dont je me suis gavé ces derniers temps. Peut-être pour effacer mon mal-être, comme toujours. Il faut toujours que je me trouve une excuse pour ne pas être au top. Là, c'en est une bonne. De ce côté, les meilleures Auspices semblent nous faire de grands signes, à mon avis 2006 va être plutôt cool.

Cela ratrappera ma situation financière actuelle, qui ressemble de plus en plus à une raison d'inquiétude si elle ne s'arrange pas rapidement. Me suis fait jeter du chomedu, et je ne sais toujours pas si les handicapés voudront bien de moi. Normalement oui vu ma panoplie complète, mais peut-être suis-je trop atypique pour pouvoir bénéficier des allocs. Wait and see.

Y'a pas de miracles, même en laissant du temps s'écouler, quand il ne se passe rien dans ma vie je n'ai pas grand chose à raconter. Je vais m'efforcer de provoquer les choses, et d'agir.

Mon attirail est prêt, ma lame est dans son étui. Mes cicatrices s'effacent, je suis décidé à y retourner. Que serait un guerrier sans aventures à vivre ?

Space Oddity

This is Major Tom to ground control I’ve left forevermore And I’m floating in most peculiar way And the stars look very different today  ...