mardi 28 décembre 2004

Tsunami

Tsunami tsunami came washing over me
Tsunami tsunami came washing over me
Can’t speak, can’t think, won’t talk, won’t walk

Doctors tell me that I’m cynical
I tell them that it must be chemical
So what am I doing girl
Cry into my drink I disappear

Eyes for teeth waving over me
Bring down the shadows of my mind
Sleep and breathe under our sheets
Inhale the anxiety in-between, in-between, in-between, in-between

Tsunami tsunami came washing over me
Tsunami tsunami came washing over me


Manic Street Preachers

Après un Noël bien calme (voire anxyolitique), la mutation vers ma nouvelle vie reprend. Les meubles ont commencé à se monter (merci M. et P., encore et toujours), et je m'impatiente de plus en plus de savoir ce que cela va donner quand tout sera terminé.

Je sais, je ne poste plus beaucoup, mais pour une fois je n'ai pas forcément envie d'étaler au regard de tous mes états d'âmes, et mes peurs que je trouve totalement ridicules et inappropriées. Je suis en pleine mutation intérieure, et ce n'est pas la plus agréable que j'aie eu à traverser.

Et puis, c'est vrai, au fond, c'est juste un déménagement. Cela me paraît bien ridicule comparé à la catastrophe qui vient d'avoir lieu, et qui a déjà fait plus de 50.000 morts et plus d'1 million de sans abris. Idem pour les gens contaminés par le SIDA : 16.000 chaque jours. Finalement, le WTC avec ses 5000 victimes surmédiatisées est limite négligeable dans l'addition... alors moi... je pense que je ferais mieux de me rassurer en pensant que je suis en bonne santé, que j'ai de quoi vivre (même si je viens de perdre mon boulot d'employé, c'est officiel), et que je suis entouré par plein de gens qui m'aiment et qui m'aident comme ils peuvent.

La route est encore longue jusqu'à la liberté, et ces moments de plus en plus insupportables vont aller crescendo, sans aucun doute. Mais cela passera, comme le reste, et dans quelques mois c'est un sourire aux lèvres que je relirai ces lignes, en me disant "p'tain qu't'es con !".

Prions pour toutes ces âmes, pour tous ces gens qui ont survécu aux vagues de 10m de haut arrivant à 800 km/h et qui ont tout perdu, et arrêtons de nous plaindre. Notre vie est belle, faut pas l'oublier !


vendredi 24 décembre 2004

Trêve des confiseurs

Mon ancienne vie se meurt peut à peu, presque en parfaite concordance avec cette année. Comme toute fin, elle se veut un peu douloureuse et difficile à vivre, mais l'espoir du renouveau à venir me donne encore assez de force pour continuer à avancer.

L'ambiance du moment se veut festive, enjouée par les succulents repas de fêtes, insouciante par les réunions de familles ou d'amis là pour vous réconforter, émerveillée par la découverte des jolis cadeaux surprises auxquels on ne s'attendait pas. D'habitude j'ai déjà beaucoup de mal à m'immerger dans ces fêtes obligatoires, mais là j'ai vraiment l'impression de me tenir à l'écart de tous ces réjouissements. Mon repas de Noël se fera en trio avec Y. et mon grand-père, qui n'est pas encore au courant de mon départ. L'ambiance risque d'être lourdingue, et j'ai de la chance si je ne me ramasse pas les cadeaux en pleine tronche sur un accès de colère soudain. Oui, j'ai foutu un sacré bordel, mais est-ce ma faute si elle n'est pas capable de penser à mon bonheur avant le sien, comme toute mère digne de ce nom devrait le faire ? J'espère qu'elle arrivera à mettre son côté plaintif de côté ce soir, pour offrir un réveillon paisible à mon grand-père qui n'aspire à rien d'autre qu'à un peu de tranquilité. De toute façon, le repas sera probablement terminé avant 21h, et je viendrai finir ma soirée sur le net comme presque tous les ans, en attendant soit qu'elle aille se coucher, soit le passage de quelque amis en quête d'une after-christmas en ma compagnie.

Le front du déménagement est presque au point mort pour l'instant, cette semaine a été fort débordante d'activités pour mes aidants et pour moi aussi. Les angoisses d'un probable échec continuent de me tourmenter, mais j'essaye de les esquiver de mon mieux en imaginant ma nouvelle vie. L'énergie débordante qui coulait en moi il y a quelques temps encore a totalement disparu, et je ne ressens plus la fatigue tant elle m'a submergé. Je ne dors que d'un oeil, non sans m'être au préalable complétement saturé de THC pour me servir d'antidépresseur naturel. Mes réveils sont pénibles, j'ai des trous de mémoires, et mon efficacité au boulot est presque au point mort. Seule ma volonté et mes espoirs presque utopiques me tiennent encore assis, et permettent au temps de s'écouler autour de moi en attendant LE moment fatidique de la dernière caisse emballée et de la porte de chez Y. qui se ferme une dernière fois. Je voudrais tellement être déjà passé par là et pouvoir enfin dormir en paix... Je me dis de plus en plus que je suis le seul responsable de ces difficultés, et que si j'avais pris les choses en main bien plus tôt cela aurait été bien plus facile...

Les regrets sont inutiles, il faut composer avec les éléments présents, et agir ici et maintenant. Remonter ses manches, encore une fois, et repartir au charbon. Trouver des solutions pour mon lever, ma bouffe, mes lessives, mon ménage, mes trajets, et depuis peu mon boulot. Tout est à refaire à zéro, je dois y voir une occasion unique que peu de gens ont dans leur vie. Je vais pouvoir composer seul la symphonie organisationnelle de ma vie, pour qu'elle me plaise et pour qu'enfin, je sois bien dans ma peau.

Je me doutais que tout cela serait dur, mais je ne savait pas que cela tournerait ainsi. Je pensais que le stress ne me terraserait pas à ce point, et que je pourrais bravement faire face sans sourciller. Il faut me rendre à l'évidence, je me suis largement trompé. J'avais aussi espéré compter sur Mrs Underwood pour me fournir l'énergie nécessaire à mon combat, grâce à la tendresse et à l'attention qu'elle me dispensait et dont elle seule avait le secret. Je dois aussi me rendre compte que c'est bien seul que je devrai terminer ce que j'ai commencé, et chercher au fond de moi ces énergies bienfaitrices qui me permettront d'arriver au bout. Ne pas lâcher prise, et ne penser qu'à une chose : la ligne d'arrivée qui s'approche inexorablement, et que je vais franchir quoi qu'il arrive. Plus rien d'autre ne doit compter à présent.

Bon, les cadeaux sont prêts, il ne me reste qu'à aider Y. à préparer les sauces pour la traditionnelle fondue bourguignonne. Joyeux Noël à tous.


lundi 20 décembre 2004

C'est la vie, pas le paradis...

L'assaut contre le géant nordique en vue de l'acquisition des meubles s'est bien terminé, malgré une organisation assez fastidieuse, moulte imprévus, et une campagne digne de Napoleon traversant la Beresina dans le froid.

Premier imprévu: M. devait venir me rejoindre en bus, et bien entendu une grêve surprise du TEC a failli foutre ma journée en l'air. Grâce à sa détermination et à sa débrouillardise, elle est arrivée avec très peu de retard...

P. avait heureusement les nouvelles batteries de mon véhicule d'assaut électrique, j'ai donc pu me rendre jusqu'à l'immense bâtiment à investir sans qu'on doive me pousser. Il me faudra du temps avant de ne plus flipper à la moindre bosse ou au moindre trou, je n'ai pas encore mes marques quand je suis au commandes. J'ai quand-même passé 28 ans à me laisser pousser, et là cela faisait un an que je n'avais pas pris les choses en main...

M. et moi avons donc parcouru les longues allées clairsemées de badauds, à la recherche des meubles déjà (et heureusement !) choisis. De point d'information en petit bonhomme jaune sympathique, les bons de commandes se sont succédés lentement mais sûrement, pour le plus grand désarroi des cordons de ma bourse. Jamais je n'avais dépensé tant en un seul jour, ça aussi ça fait flipper...

Quelques heures plus tard, nous fûmes rejoints par P. et D. pour caser les meubles qui étaient dans le libre-service dans les charettes prévues à cet effet, avant une petite (longue ?) attente à la caisse. Après la caisse, direction le service des commandes pour la suite du chargement. Synchro avec T., qui arrive avec sa camionette pas très longtemps après la réception de la gargantuesque livraison.

Les troupes se séparent. P. et T. vont amener tout le fourbi à l'appart, tandis que D. nous quitte pour une petite course en ville. Je reste dans la place avec M., le temps de nous restaurer avec ces petites boulettes suédoises (j'hésite encore entre les termes infâmes, originales et infectes pour les qualifier). D. ne devant nous rejoindre qu'un peu plus tard, pour me descendre en ville et en profiter pour changer de chaise, nous prenons notre temps... pendant ce temps P. et T. descendaient en ville puis montaient un à un les paquets volumineux jusqu'au troisième étage de mon nid, par l'escalier l'ascenceur se montrant trop étroit pour contenir une seule de mes belles étagères... De mon côté, étant un peu impatient (j'en avais marre de flâner entre les rayons suédois, je n'avais déjà fait que ça de la journée), je pris mon mal en patience... s'en suivit alors une incompréhension hasardeuse, qui me fit rentrer au pied de la maison d'Y. sans avoir de certitude quant à l'heure d'arrivée de D... j'ai été imprudent, le froid m'a bien puni pour ce manque de prévoyance... Dans ma chaise électrique trop lourde pour monter les marches, me voilà condamné à attendre dehors que les choses s'arrangent... 1h30 plus tard, D. arrivait au trot, pour déposer M. à la gare, et moi à la soirée où l'Elu et sa compagne m'attendaient...

Je me retrouvai vite nommé DJ en chef (je me suis cyniquement baptisé "DJ roulettes"), à essayer de faire décoller tous ces gens de leur chaise... tâche hardue s'il en est, après les épreuves déjà nombreuses ce jour... bon gré, mal gré, les clubbers commencent à danser sur ma playlist, et la soirée se passe relativement agréablement...

A 4h30, l'Elu me ramène pour trouver un repos bien mérité... sauf que... dans ma précipitation j'ai oublié que c'est P. qui a ma clé, et que l'Elu avait changé de voiture et n'avait pas la sienne... Dilemme... sonner et réveiller Y. ou attendre qu'il retourne chercher sa clé ? Ne voulant pas provoquer plus de foudres maternelles que de raison, je pris sur moi de l'attendre 15 minutes de plus dans le noir et le froid... me remémorant les frasques de la journée, un air de Zazie en tête après l'avoir écoutée dans la voiture... les minutes passent, le froid me gagne à nouveau... les angoisses montent... que faire s'il lui arrive quelque chose ? Je suis seul, vraiment seul, dans l'obscurité, et même réveiller Y. ne changerait rien... les quelques marches qui me séparaient de la porte d'entrée étaient trop hardues pour elle... Il ne me restait qu'à réveiller P. en pleine nuit si jamais l'Elu devait ne pas revenir...

Heureusement il revint, et me mit rapidement au lit. Je croyais mes malheurs terminés. C'était sans compter sur le fait que j'avais beaucoup encaissé de choses ce jour, et que pour je ne sais quelle raison, mes angoisses avaient décidé de remonter. Impossible de dormir. De ne pas penser à ce qui avait causé ces épreuves. Mon départ prochain. Ma chaise électronique à manier habilement pour éviter les embûches. Ma décision d'être libre. Ma peur de la liberté. Mes envies de repos et de tendresse. La colère permanente de Y.. Le froid. La solitude passée, présente, à venir. Toutes ces choses à régler, et dont je ne suis même pas encore sûr d'avoir toute la liste. Mon amitié pour tous ces gens qui n'hésitent pas à me filer des coups de main, comme si j'étais de leur famille. Tant de mercis à formuler, pour ces services incommensurables pour m'aider à être enfin plus libre. Tant de choses à dire, à penser, à ressentir, à rire, à pleurer. Ce cordon ombilical qui ne veut pas céder, malgré le mal de chien que je me donne. La dépendance, plus présente que jamais en ces temps troublés. Le courage nécessaire pour y arriver. Ne pas renoncer. Jamais. Ne pas baisser les bras, pas maintenant que la lumière est si proche...

Lorsqu'Y. vint me réveiller à 10h (je n'ai dormi qu'une heure ou deux lorsque les voix intérieures ont été trop usées pour continuer à me hanter), elle trouva un zombie. Je le suis d'ailleurs resté toute la journée, incapable de faire quoi que ce soit de productif ou intéressant, à part errer dans les limbes virtuelles à la recherche de je ne sais trop quoi que je n'ai pas trouvé.

Une nouvelle semaine a commencé, les choses vont encore s'accélérer. Le fait que mon job d'employé va certainement connaître une fin tragique n'aide pas vraiment à avoir confiance en l'avenir. Mais pourtant, je continuerai malgré les embûches encore nombreuses à venir. Il le faut, question de survie... je garde espoir de retrouver un peu de tendresse, bientôt, ça m'aide à garder le cap...

jeudi 16 décembre 2004

EMG

Fuite vers un autre front, ce matin. Celui de la connaissance de ma maladie. D'après l'avis mitigé du neurologue, il fallait un examen pour savoir si l'origine de ma dégénérescence musculaire était nerveuse ou simplement musculaire. Cet examen s'appelle une électromyographie. C'est assez simple, barbare, et quelque peu douloureux. Tout d'abord on vous fout presque à poil sur une grande table qui glisse (très facile pour ne pas se péter la gueule), et puis le gentil docteur joue à la poupée vaudou, et vous pique des aiguilles dans le pied, le mollet, la cuisse, le bras et la main, non sans vous demander de contracter les muscles, et sans oublier de prendre un regard interrogatif devant son écran de contrôle. Etrange. Bizarre. Ah tiens, étonnant. Oui je sais, je suis un phénomène de foire, pas besoin de me le répéter, je suis au courant. Et magne toi de virer cette putain d'aiguille de mon poignet, t'es dans le tendon de mon pouce là. Oui c'est ça continue de remuer l'aiguille tant qu'elle est dans ma chair, et prend ton air de zoologue intéressé par sa nouvelle découverte. Ouf, enfin fini. Ah y'a encore autre chose. Des électrodes. Bah ça fait pas mal ça. Euh oui mais est-ce bien nécessaire d'y mettre du courant pour faire bouger mes muscles ? Apparemment, pour lui ça l'est. Bon ben tant pis, j'ai encore l'air d'un pantin désarticulé quelques minutes... Allez hop, on me rhabille, direction l'inscription pour se faire dévaliser de 2,5 euros (parfois je suis quand-même content d'être Belge et pas Américain, rien que pour la sécu), après 10 minutes d'attente dans la file évidemment...

Cette épopée se terminera avec un grand moment d'humour, lorsque la gentille dame du guichet à qui on demandait un ticket pour sortir du parking handicapé me regarda droit dans les yeux et me demanda : "vous avez votre carte d'handicapé ?" Elle n'avait peut-être pas vu que j'étais assis sur une chaise roulante...

Résultat de l'opération : j'ai mal au pouce, et j'ai un peu glandé cette après-midi pour tenter de récupérer des forces dans la guerre qui a lieu actuellement...

mercredi 15 décembre 2004

A-Team : Objective Oak

L'agence tous riiiisques, c'est vraimeeeeent...

starring :

- Futé : D., le beau gosse
- Looping : P., le bricoleur fou
- Barracuda : T., l'Elu au look ravageur mais parfois discutable
- Hannibal Smith : Moi (j'adore quand un plan se déroule sans accroc)

Notre mission : placer le plus vite possible le parquet pour que la suite des opérations puisse se dérouler selon le planning (très serré) prévu. Après avoir monté tout le matériel nécessaire, et que tout le monde est arrivé, les choses sérieuses commencent. Placement de la première ligne de parquet couleur chêne, après avoir préalablement posé le tapis de sol. Découpe de la chute. Deuxième ligne. Merde, comment on met ce truc ? Et le maillet il sert à quoi ? Aaaah mais il est mis que ça se place sans maillet (Note pour plus tard : préciser à Looping que lorsqu'il fait les achats, il lise les notices pour éviter les achats inutiles). Barracuda et son sens inné des choses manuelles ont vite assimilé la technique du lever-pousser-poser-vérifier-relever-repousser-reposer. Malgré quelques jurons parce qu'il avait oublié sa salopette, Futé se prête au jeu, et entre quelques bonnes blagues sur Y., il est d'une efficacité redoutable lui aussi. Deuxième ligne. Troisième... La scie sauteuse fait beaucoup de bruit (il est bientôt 20 heures), nous prenons l'initiative de couper plusieurs chutes à la fois, et de les disposer en deux paquets distincts : gauche et droite (pas con, hein). Le rendement s'accélère encore... Pour terminer sur un constat presque effrayant : il va manquer des planches ! C'était sans compter sur l'ingéniosité du Barracuda, qui résolut le problème par un joli tour de passe-passe. Top chrono.

Début des travaux : 18h30. Fin des travaux : 21h30. Le parquet est placé. Joli boulot les mecs. J'adore quand un plan se déroule sans accroc... Merci à la compagne de l'Elu pour le ravitaillement des troupes, et à M. pour ses encouragements téléphoniques incessants.

Générique. Prochain épisode : prise d'assaut de la forteresse suédoise pour mise à sac totale.

lundi 13 décembre 2004

Argile, ombre et pistache

J'aimerais arriver à poster plus souvent, mais je dois bien avouer que mon emploi du temps actuel ne me le permet pas...

Vendredi j'ai fait un aller-retour à la capitale, avant de revenir pour un affrontement plutôt musclé avec Y.. Elle n'a toujours pas l'air d'y croire, et je suis toujours le salaud qui la plonge dans une ultime dépression. Après cela, j'ai été choisir mes couleurs au magasin de bricolage. Je me suis finalement assez vite décidé pour des tons de gris pas trop ternes.

Samedi a été bien rempli également par une visite au grand magasin en compagnie de M., puis par un saut à l'appartement avec P. pour une réunion préparatoire au lendemain. Je suis enfin allé rejoindre mes compagnons de bloguage sur le Marché de Noël pour une rencontre bien arrosée, toute en émotion, en fous rires et surtout en gel de mes petits petons. Cuite (presque) mémorable, j'ai un peu pêté les plombs.

Bref, hier matin à 8h30, j'avais une gueule de bois à déterrer un mort, et j'ai du faire preuve d'un immense contrôle de moi-même pour arriver à gérer mon mal de crâne, Y. qui me faisait bien sentir la haine qu'elle éprouvait pour moi, mon envie de vômir récurrente, et le froid matinal. Nous sommes arrivés avec P. à mon futur chez moi, et avons (enfin, surtout lui) commencé le travail. Rejoint par D. dans l'après-midi, puis par l'Elu et sa compagne, il a vraiment assuré et à réussi à terminer toute la peinture hier avant 21h. Bravo.

Ca avance. Je cours, j'ai du mal à y croire, je me dis que je suis fou à lier, mais je m'en fous je fonce. On verra bien si la discipline de l'action est vraiment aussi fantastique qu'on le dit. Prochaine étape : le parquet...


jeudi 9 décembre 2004

Sabotage aux odeurs d'encens et de cannelle

Journée à la capitale, perdu dans la brume. Heureusement mon amie D. était là ce midi pour me remémorer quelques joyeux souvenirs et le fait que j'ai accompli un boulot du tonnerre de Dieu sur moi-même depuis qu'on se connaît. Le reste de la journée à été tristounet, perdu au milieu de ces fonctionnaires se fondant dans la brume incolore, qui s'amusent parfois à s'instuire de la géographie Africaine grâce à l'excellent outil de statistiques qui compte les fonctionnaires du Royaume co-développé en leur présence.

Retour au bercail maternel plus froid encore que le brouillard givrant sur la route du retour. Je ne suis plus le bienvenu, et c'est de bonne guerre. J'espère juste que le reste de ses offensives se limitera à ne plus me proposer de repas comme ce soir, et ne se transformera pas en attentat suicide digne d'un Feydain de Beyrouth. La peur de la voir commettre l'irréparable me gagne un peu plus chaque jour, mais je ne peux rien faire de plus que de tendre la main et de me montrer totalement non-violent et rationnel, comme je le fais déjà. Tout dialogue est impossible, comme si elle savait déjà que la seule issue à ma décision est sa condamnation irrévocable aux tourments de l'enfer des suicidés. Que ne puis-je la gifler pour lui faire reprendre ses esprits ?

Mon autre front, celui de l'aménagement, a lui aussi été saboté. Mais seulement par l'arrivée d'un petit mage, le fils de mon ami décorateur né cette nuit. Comme un immense clin d'oeil que le destin me fait, son prénom évoque chez moi un univers qui m'est cher, celui de Dune. La vie reprend ses droits, et elle continue, comme si je n'étais qu'un arbitre de la Balance Cosmique destiné à voir une vie gâchée mourir face à de nouvelles promesses de bonheur à venir. Je suis content qu'il soit là, ce petit bout. Je crois beaucoup aux présages, et le fait de devoir choisir seul les couleurs de mon futur chez moi grâce à lui est peut-être un bon signe. Je dois prendre mes décisions seul et les assumer seul aussi. Soit, puisqu'il doit en être ainsi, j'apprendrai à choisir des couleurs que j'aime, peu importe que le bon goût ne soit pas de la partie !

Je suis serein, malgré la tourmente autour de moi. Je sais que je fais ce qui doit être fait, et rien ne pourra rien y changer... la Voie du Milieu, sans Bien et sans Mal, sans haine et sans passion, voilà peut-être une autre clé de ce bonheur que je cherche tant...

mercredi 8 décembre 2004

Débordement généralisé

Putain. Quand je disais que j'imaginais que ça serait dur, j'étais loin de réaliser quand-même. Moi qui ne suis efficace que sous pression, là je suis servi.

Plein de choses à prévoir, à minuter, à organiser, à planifier, à acheter et à faire. Bah, la belle affaire me direz-vous... ce n'est qu'un petit rafraichissement... oui, évidemment, sauf que je ne peux (comme d'habitude) rien faire seul et que je compte plus que jamais sur mes troupes pour la mise en place de mon futur chez moi. Mon souci de perfection me pousse à tout vouloir prévoir, alors que tous les évènements semblent me donner tort. Plus j'essaye de prévoir, et moins j'ai de certitudes quant au planning à venir, à l'attribution des tâches, et c'est encore pire quant aux délais de réalisation. Mon timing est serré, très serré, si je veux pouvoir commencer à vivre chez moi au début de l'année. J'éviterai de parler du sapage de moral continuel d'Y. lorsque je fais référence à mes projets, ça serait lui donner trop d'importance.

Je ne peux, une fois encore, que m'en remettre au bon vouloir de ma bonne étoile (ou des fées comme dirait mon amie M.), et espérer que tout se passe sans le moindre retard ou incident. Et si rien ne va comme je veux, je devrai compter sur ma détermination sans faille et mon cynisme déjanté pour arriver à me dire que dans quelques temps, je rirai bien de mes petits désagréments.

Je croise ce qui me sert de doigts pour que tout se déroule bien, et que mon rêve ne se transforme pas en cauchemar. Je retourne au front, pour continuer de vivre mon extraordinaire aventure banale. A la chaaaaarrrge !

mardi 7 décembre 2004

Mort du sorcier

Quelle ne fut pas ma tristesse hier quand Y., toute penaude, m'apprit le décès d'un autre monument national, Mr Raymond-la-science Goethals. Je suis cynique, évidemment. Non pas que la mort d'un être humain ne m'attriste pas, mais je dois avouer que mon sens des valeurs n'est pas vraiment celui de ma mère. Oui, elle est férue de foot, et moi je déteste ça. Je dois d'ailleurs détester toute forme de sport à la télé juste parce que c'est ce qu'elle fait le plus de ses journées. Le samedi quand je me lève, elle allume la télé de ma chambre pour ne pas rater une seule seconde du championnat du monde de ski nordique (oui, c'est la saison).

Le sport à la télé a toujours été un gros sujet de controverse entre nous, pour beaucoup de raisons. La première est parce que je considère qu'il est probablement plus intéressant de FAIRE du sport que de le regarder. C'est plus sain, aussi. Une autre raison, c'est le coût engendré par son besoin inégalable de disposer d'Eurosport, pour être sûre d'être au fait de chaque évènement sportif important. Quand la télédistribution a cessé de diffuser gratuitement cette chaîne, j'ai eu droit à d'énormes caprices de sa part. J'ai du user de diplomatie, de négociations diverses, et d'espèces sonnantes et trébuchantes pour faire installer par mes amis une parabole de réception satellite, pour recevoir de manière détournée le fruit de sa convoitise. Evidemment, une parabole et une carte pirate canal sat, c'est pas top, même si ça coûte un peu de sous. Réception chaotique, imprédictabilité, manque de stabilité du signal. Crise de nerfs, crise de larmes. Une sale gamine pourrie gâtée qui vous casse les pieds à force de pleurnicheries, de cris stridents, de désespoir et de regard de cocker lobotomisé. J'ai fini par craquer, lorsque Canal + a mis sur le marché le bouquet numérique, qui incluait la chaîne tant demandée. J'ai récupéré au passage d'autre chaînes intéressantes, comme XXL qui m'a longtemps servi de défrustrant sexuel...

J'en reviens toujours au même constat navrant. Je suis asservi, totalement conditionné à être son porte-monnaie à roulette, et à accepter l'inacceptable. Ma vie chez Y. ressemble à un mauvais épisode de strip-tease (l'émission qui vous déshabille), et j'en ai plein le cul. Quand je pense que j'ai failli y finir mes jours...

Finissons par une pensée émue pour Raimundo, ce fin stratège épris de liberté. Je suis sûr qu'il aurait, lui aussi, approuvé mon choix. Alleï Fieu, tu saisis ? mmmm ?


lundi 6 décembre 2004

Open your eyes

Week-end en demi-teinte, entre le blanc du gel qui me glace d'effroi et le noir de mon humeur qui tente désespérement d'apercevoir la lumière.

La soirée de vendredi fut bien agréable en compagnie de Mrs Underwood, même si le goût de trop peu m'a rempli la bouche 2 jours durant. Mais rien que de me savoir dans ses bras m'enlève une grosse partie de mon fardeau actuel, qui semble prendre un peu plus de poids chaque jour.

La relation avec Y. devient de plus en plus tendue, pour ne pas dire insupportable (puisse-t-elle avoir été supportable un jour). La moindre allusion au déménagement, ou au souci que je me fais pour elle me revient en pleine tronche comme un boomerang mal conçu, à grand coups de "qu'est-ce que tu en as à foutre de comment je vais" si j'ai le malheur de lui demander comment ça va.

Samedi fut d'une improductivité rare, et s'est terminée dans les effluves THCésques après un bon resto en compagnie de mon ami P.. Ma chaise était comme moi, complétement à plat. Il m'aurait fallu trouver quelques rustines pour pouvoir me regonfler moi aussi, mon envie d'être gonflé à bloc ne suffit malheureusement pas à me donner l'énergie nécessaire pour reprendre mon destin en main.

Discussions avec le proprio ce matin, et prévision du planning à venir. Serré, difficile, exigeant envers mes amis, et exigeant avec ma fénéantise du moment.

Oui, ça va se transformer en coup de gueule contre moi-même. Contre mon satané découragement qui pointe le bout de son nez. Contre ma paresse qui se rend compte du confort que je vais perdre dans cette aventure, et qui me fait bien comprendre que je n'aurai plus jamais le droit de me plaindre de mes conditions de vie puisque je les ai choisies. Contre mon envie d'absolu et de perfection, qui vont s'en prendre plein la gueule à force de compromis dans cette histoire. Contre mon côté bien pensant qui se torture de voir Y. dépérir de plus en plus, à cause de ce qu'elle considère comme un caprice. Et enfin contre ma frustration d'avoir une fois de plus fait fuir celle que j'aimais à cause de cet amour démesuré que je n'arrive pas à donner simplement.

Ma vie est compliquée, encore pour un bout de temps. Il faut que je m'accroche, et que je continue de résister. Ne pas fermer les yeux, surtout.

vendredi 3 décembre 2004

Myogène ou Neurogène ?

Demain est arrivé, et mon spleen est parti avec hier.

Visite chez le neurologue, ce matin, pour poursuivre ma quête pour identifier de manière sûre ma maladie. Il avait l'air perplexe. Après m'avoir ausculté, il a dit que s'il ne disposait pas du dossier, il serait incapable de diagnostiquer l'origine. Est-elle nerveuse ou musculaire ? Se serait-on trompé depuis 29 ans ? On m'aurait menti ? Bref, affaire à suivre après de plus amples examens planifiés dans la quinzaine...

Je suis ensuite repassé dans mon futur chez moi pour faire le plan des travaux à effectuer avec mon ami décorateur (celui qui s'est marié dans la vieille ferme, vous vous souvenez ?). Il a l'air de trouver l'endroit propice au bon développement de sa création artistique. Wait and see...

La soirée devrait être toute en douceur, pour essayer d'un peu récupérer des derniers évènements quelques peux stressants. Un bon film en agréable compagnie devrait me faire le plus grand bien. Du moins j'en rêve...

jeudi 2 décembre 2004

Ultime désespoir ?

Il est des soirs où tout semble noir, malgré l'éclatante lueur du bonheur à venir. Des soirs où la fatigue d'une journée harrassante pour gagner péniblement sa croûte vous terrasse sans la moindre pitié. Des soirs où l'on aimerait être chez soi, au coin d'un feu ou à la lueur d'une chandelle, à côté d'un être aimé qui vous prendrait la main. Des soirs où l'on apprécierait beaucoup un peu de chaleur humaine, et des bras réconfortants où se lover. Des soirs où on aimerait pleurer en silence pour évacuer toute la noirceur de son âme, et ce sentiment d'être un minable de ne pas arriver à rester fort alors qu'on sait que tout va s'arranger. Des soirs où le passé vous ratrappe, et où il vous semble revivre pour une fois de trop des douleurs intérieures que vous haïssez encore plus que vous-même. Des soirs où le monde entier semble oublier votre existence pour vaquer à ses occupations et obligations diverses. Des soirs où le mot solitude résonne tel un glas lugubre et indécent dans votre oreille intérieure.

Ce soir est un de ces soirs pour moi. Vivement demain.

mardi 30 novembre 2004

La fête

Tiens tout a changé ce matin
Je n'y comprends rien
C'est la fête, la fête
Jeunes et vieux grands et petits
On est tous amis
C'est la fête, la fête

C'est comme un grand coup de soleil
Un vent de folie
Rien n'est plus pareil
Aujourd'hui
Le monde mort et enterré
A ressuscité
On peut respirer
C'est la fête, la fête

Plus de bruit plus de fumée
Puisqu'on va tous à pieds
C'est la fête, la fête
Le pain et le vin sont gratuits
Et les fleurs aussi
C'est la fête, la fête
C'est comme un grand coup de soleil
Un vent de folie
Rien n'est plus pareil
Aujourd'hui
Depuis le temps qu'on en rêvait
Et qu'on en crevait
Elle est arrivée
C'est la fête, la fête

Merde que ma ville est belle
Sans ces putains de camions
Plus de gaz-oil mais du gazon
Jusque sur le goudron
Merde que ma ville est belle
Avec ces gosses qui jouent
Qui rigolent et qui cassent tout
Qui n'ont plus peur du loup !
Et l'eau c'est vraiment de l'eau
Que l'on peut boire au creux des ruisseaux

Venez danser dans la rue
Ce n'est plus défendu
C'est la fête, la fête
En vérité je vous le dis
C'est le paradis
C'est la fête, la fête

C'est comme un grand coup de soleil
Un vent de folie
Rien n'est plus pareil
Aujourd'hui
On a les yeux écarquillés
Sur la liberté
Et la liberté
C'est la fête, la fête.

Michel Fugain

Beautiful Day

La soirée d'hier fut quelque peu difficile à traverser. J'avais prévu de ne pas rester seul, mais les aléas de chacun ont fait que j'ai du le rester, finalement. J'ai renoué avec mes angoisses, mes peurs, ma solitude et ma souffrance intérieure. La frustration de devoir affronter l'attente seul m'a projeté des années en arrière, dans un passé que j'aurais voulu oublier. Mon voyage temporel m'a aussi emmené dans le futur, et je me suis imaginé seul, dans cet appartement que je n'avais alors associé qu'à l'allégresse. Pour me changer les idées, j'ai regardé pour la nième fois les aventures du petit Hobbit qui quitte son nid douillet pour affronter les hordes du Mal, et tenter une expédition plus qu'improbable. Si vous connaissez l'histoire, vous savez que tout se termine bien... j'ai tenté de rester confiant dans ma bonne étoile, et de m'imaginer franchissant des contrées imaginaires pour accomplir mon destin... Je me suis finalement endormi en écoutant l'histoire de Napoléon, et de ses fabuleuses victoires.

Fébrile, j'arrive au bureau ce matin, sachant ce que j'ai à faire avant toute autre chose. 9h21 sur mon gsm, il est temps. Le proprio m'explique calmement qu'il n'y a eu aucun problème, et que je suis bien accepté au sein des appartements AVJ à Liège. J'essaye de calmer mes émotions, et je lui dis que je passerai dès vendredi avec mon ami décorateur qui va s'occuper des travaux. Je raccroche, n'étant pas encore bien sûr de réaliser.

J'appelle M., L'Elu, D., j'annonce la nouvelle via msn à Mystic, D., je sms G. et N., j'appelle encore E. et finalement F., mon père, qui dort encore. Il doit rester quelques personnes à prévenir, mais le plus gros est fait. Subitement, la boule qui dormait dans mon ventre s'amuse à vouloir sortir, et sans aucune raison autre que la joie, les larmes se mettent à couler. Voilà, l'aventure, la vrai, celle de MA vie peut commencer. De nouvelles épreuves m'attendent, mais il y a tellement d'amis sur lesquels je peux compter que j'ai du mal à douter du succès de l'entreprise, même si elle me paraissait encore complétement folle il y a un mois encore.

Difficile d'exprimer la joie, une nouvelle forme de joie que je n'avais encore jamais rencontré, me semble-t-il. Une émotion indescriptible, qui ne peut arriver que quand on a décidé de suivre sa propre voie, et qu'on y arrive. L'impression d'accomplir son destin, celui auquel on a toujours aspiré, et qu'on s'était caché longtemps à cause de la peur. Une sorte de coming-out qui n'attendait que moi. Oui, j'ai besoin d'aide pour vivre. Oui je demande cette aide, et je profite du système qui est là pour ça. Parce que je veux être heureux, libre, et moi-même, sans aucune autre contrainte que celle que je décide. Ma liberté sera toujours bridée, je le sais. Mais la faire grandir, la changer selon ma volonté, voilà qui est plus qu'un miracle pour moi qui me suis longtemps roué de coups à force de fatalité. Oui, le miracle a eu lieu. Je ne sais pas si Dieu existe, ou si le hasard a tout simplement fait son oeuvre. Je ne sais pas qui remercier, à part moi pour ma ténacité et mon petit brin de folie, et tous mes amis pour le soutien inconditionnel qu'ils m'apportent.

L'aventure commence, il faut profiter de la vie chaque jour qui passe, par tous les moyens possibles. Y croire ne suffit pas toujours, il faut de la chance aussi. Mais quand on y croit vraiment, on peut la faire venir, cette chance. La preuve en est que je suis en train de me réaliser, alors qu'on avait prédit à mes parents que j'aurais du mal à atteindre ma majorité. Croyez en vous, et en vos rêves. C'est le seul vrai moyen d'être heureux...

Bon, au boulot, j'ai du pain sur la planche avant de déballer le dernier carton et de passer ma première nuit. Merci à tous, encore et toujours, et à jamais...

lundi 29 novembre 2004

La Morte d'Arthur

" Anáil nathrach, ortha bháis bheatha, do thuar dhéanamh"

Merlin
Fin de semaine mouvementée, aller-retour dans la Gaume profonde, samedi matin boulot pour installer un réseau chez un client, et la fin de journée dans le temple suédois de la consommation avec M. pour continuer le chinage en quête de meubles et d'idées déco. Hier a été fort calme, j'avais besoin de repos pour être d'attaque cette semaine, qui risque d'être assez mouvementée également. Un bon film (Excalibur), quelques pétards et quelques parties endiablées de Viewtiful Joe ont suffi pour tromper mon ennui, ma lassitude et mes angoisses.
Ceci est mon dernier jour de l'ancienne vie, je suis en attente de savoir ce que sera la nouvelle. Tel un chevalier s'en remettant au jugement de Dieu pour décider de sa victoire au combat, je continue de faire confiance au destin qui a été très miséricordieux avec moi ces derniers temps. Je ne sais quoi faire pour conjurer le mauvais sort, pour attirer la chance, pour cristalliser mon envie de liberté et la rendre tangible. Je suis comme un pauvre con, paralysé par la peur de l'échec, mais emplis de frissons délicieux quand je pense à mon futur probable. Autre nécessite impérieuse : je dois partir pour ne plus avoir à supporter le regard de cocker dépressif d'Y., et ses gémissements de douleur morale incessants. Non pas que ma conscience veut se débarasser d'elle, mais je serai bien plus efficace à l'aider si je ne me laisse pas avoir par ses airs de Mater Dolorosa.
Que dire d'autre ? Je n'en sais rien. J'ai peur de faire des plans sur la comète et qu'ils me tombent dessus en même temps que le ciel. J'ai aussi peur d'infléchir la ligne de ma destinée à force de rester prudent, et de ne pas y croire encore. L'inaction est probablement le pire avant une nouvelle lutte, et celle-ci est de loin la pire qu'il m'ait été donné de connaître. Je me sens perdu, j'ai besoin de réconfort, qui ne viendra que demain matin avec LA nouvelle.
Je vais essayer de ne pas entamer plus le moral des troupes, et de trouver un autel à Sainte Rita pour y déposer un cierge. A moins qu'un sacrifice humain à Cthulhu soit plus efficace ? Bordel, qu'est-ce que c'est chiant d'attendre de savoir si on peut vivre sa vie...

vendredi 26 novembre 2004

Deuxième Demi-Vie

Les jours passent, et pourtant j'ai l'impression que rien n'avance. L'attente administrative essaye d'avoir ma peau, mais je résiste stoïquement. Pourvu que ça soit pour moi...

J'essaye de tromper mon angoisse avec le travail, et ma socialisation virtuelle. Une fausse nouvelle venue dans mon univers MSNien me permet de passer agréablement le temps, en attendant que la réalité se matérialise un peu plus, entre elle et moi et entre moi et mon cher futur appartement. Une vraie tornade, cette fille. Les braises de ma passion laissées presque à l'état de cendre par ma dernière aventure amoureuse et par ma sacro-sainte sagesse bouddhiste sont en train de se ranimer peu à peu. Je garde une grande bouteille d'eau à portée de main pour éviter l'incendie de mon désir trop passionné, et je continue l'attente...

J'espère que mon spleen du moment va disparaître dans le feu de l'action d'ici quelques jours, et que je pourrai diminuer ma dose quotidienne de virtualité pour rentrer de plein pied (roue ?) dans la vraie vie.

D'ici là, je vais redevenir Gordon Freeman et essayer de sauver ma peau de tous ces cyborgs et ces aliens repoussants qui en veulent à ma vie. Oui, j'ai craqué, je retourne m'immerger dans Half-Life 2, le nouveau hit du moment...

mercredi 24 novembre 2004

Life is Viewtiful

Nouvelle semaine, nouveau départ, nouveau jeu. Viewtiful Joe (Gamecube) est un excellent jeu mélangeant un peu tous les genres : plates-formes, actions, et beat-them-all. C'est joli, gai, léger, rigolo, difficile, sans pitié, mais quand on s'accroche un peu y'a moyen d'arriver loin. Un peu comme ma vie.

Le poids qui pesait sur mes épaules me semble déjà loin, alors qu'il n'y a que 2 jours que j'ai franchi le pas (le tour de roue ?) décisif. J'ai la tête pleine de projets pour mon avenir, remplie de décoration zen et reposante, bourrée d'envies à combler le plus rapidement possible. Il ne reste qu'une épreuve qui ne dépend pas de moi avant d'enfin pouvoir découvrir la liberté. Dans une semaine exactement je serai le plus heureux des hommes, ou je serai au 36ème dessous parce que la malchance a encore fait son oeuvre. Après, tout ne dépendra que de moi, quoi qu'il arrive. Je devrai me prendre en main, et soit commencer une nouvelle vie, soit changer l'existante pour la rendre supportable jusqu'à une date indéfinie. Je sais qu'il est toujours plus facile d'écrire quand on a les idées noires et que la douleur se fait insupportable, mais je dois avouer que pour mon bien-être personnel j'espère plutôt vous parler de plaisir que de souffrance. Une fois de plus mon destin est entre des mains inconnues, et je m'adapterai, quelle que soit la décision.

Il est temps pour moi de tirer un trait sur le passé, d'oublier toutes ces heures de souffrance intérieure interminables, et de commencer à être heureux et à me réaliser. Ce n'est plus le vertige que je risque si je regarde le chemin parcouru ces quelques derniers mois, c'est carrément la syncope...

Ce blog m'a beaucoup aidé, je lui dois énormément. Comme j'ai déjà essayé de l'expliquer, ma motivation étant de parler de moi et de ma vie, je l'ai parfois pris comme prétexte pour avoir de belles choses à raconter, et ainsi influer sur le cours de mon existence. Je voulais raconter des choses intéressantes, belles, drôles. Je me suis donc débrouillé pour les vivre, et pouvoir ensuite les narrer avec mon maigre talent. C'est un peu bête, non ?

Quoiqu'il en soit, l'aventure continue. Mon emménagement (s'il a lieu) va me demander beaucoup d'énergie, et un ultime effort à tous mes proches avant que je puisse essayer de leur foutre une paix royale. Le but de ce changement radical est bien de pouvoir cesser toute dépendance avec eux. Que ce soit Y., ou mes amis. Je resterai bien sûr dépendant d'eux, mais dans une moindre mesure. J'espère arriver avec le temps à me prendre totalement en charge. Cela serait fantastique... presque un rêve inespéré.

Bon, j'ai beau ne pas avoir la tête à ça, le travail m'appelle. Et ma vie aussi.

lundi 22 novembre 2004

Nouvelles du front (suite - part VII)

Voilà. Le choc a eu lieu. Comme je m'y attendais un peu, ça a été très difficile. Désarmant. Froide et résignée, elle a pris la nouvelle comme un ultime coup à son moral déjà très défaillant à cause de sa dépression, et en est venue aux menaces suicidaires. Pas évident d'en arriver là.

Mes troupes de choc dans la pièce d'à côté n'ont pas entendu de cris suraigus comme ils s'y attendaient. Sa résignation face à la vie faisait vraiment peine à voir. J'ai du me convaincre de ne pas être le bourreau qui portait le coup fatal. Pour elle il n'y a d'autre solution à sa solitude et à sa détresse que d'en finir. J'ai essayé d'être compatissant, et de rester positif face à cette nébuleuse de négativité. Toutes mes lectures récentes sur le bonheur et le sens de la vie, et le soutien de tout le monde n'a pas été de trop. Je suis de plus en plus persuadé que le vrai courage n'est pas d'encaisser les évènements, mais de les provoquer. J'ai donc, la mort dans l'âme, fait ce qui devait être fait, et dit ce qui devait être dit. Elle m'a presque chassé au bout de 15 minutes d'un monologue que j'ai essayé le moins blessant possible pour elle, et je suis revenu près de mes compagnons avant de m'effondrer. Mais pas devant elle.

Second acte. Mes amis ayant du me laisser, je me retrouvai seule avec elle. Comme je m'y attendais, chaque contact est devenu prétexte à une remarque assassine. J'essayais de mettre un CD dans un lecteur en hauteur, et il est tombé. Quand je l'ai appelé pour venir le ramasser et m'aider, elle m'a lâché un cinglant "Il faudrait que tu apprennes à te débrouiller si tu veux vivre seul".

Troisième acte. Mise au lit. Les moultes bières de l'après-midi et de la soirée aidant, elle était plus insensible au dialogue, et donc plus apte à enfin sortir un peu de sa torpeur. Nous avons ainsi discuté jusqu'à 1h du mat', et j'ai réussi à lui faire admettre quelques grandes vérités. Elle est la vraie dépendante de notre relation. Elle est seule comme une pierre. Elle est excessivement peureuse (voir paranoïaque) de sortir de chez elle. Elle a souffert énormément de la relation exigeante que sa mère lui imposait. Elle s'est fait avoir par mon père qui ne voulait, comme elle, qu'une échappatoire pour fuir ses parents. Beaucoup de choses sont sorties. Elle a accepté que j'essaye de l'aider, et de peut-être voir quelqu'un qui pourrait l'aider mieux que moi. L'enchevêtrement complexe s'est soudain délié, et elle est sortie de son interminable mutisme.

J'ai dormi comme un bébé après toutes ces pressions nerveuses, et cette épreuve un peu hors du commun. Je reprend mes esprits, et je peux enfin me dire : j'ai gagné, au moins ce combat contre moi-même et contre ma peur d'elle. Je n'ai plus peur pour moi, j'ai fait ce qu'il fallait. Il ne me reste que des remords d'avoir du lui cacher ça aussi longtemps, et la peur insidieuse de son suicide éventuel. Il faudra du temps pour guérir ces blessures, et me rassurer sur son avenir à elle. Quant au miens, il va être fait d'achats mobiliers inconsidérés, de décoration à trouver, de planning serré à tenir, et d'aide à lui apporter de mon mieux.

Que la vie est belle, parfois...

samedi 20 novembre 2004

Magnolia forever

Douce soirée hier entre les rythmes sud-américains, le riz créole, les mojitos, les vieux succès de clo-clo remixés et les vapeurs d'alcools aux noms imprononçables pour l'anniversaire de ma p'tite Bridge. On s'est bien amusés, moi j'ai probablement un peu trop bu, puisque j'ai fini la soirée en chantant Placebo à fond dans la voiture de l'Elu qui me ramenait (merci à lui).

Je pars dans quelques minutes revoir mon futur (j'espère) chez moi pour prendre toutes les mesures du lieu et en faire un modèle virtuel pour essayer les meubles sans devoir les acheter.

Ma gueule de bois m'empêche de trop m'en faire pour demain, mais je ne suis quand-même pas au mieux de ma forme. J'aimerais faire un petit bon dans le temps de quelques mois et déjà y être, et avoir passé tous les moments difficiles. Serait-ce de la lâcheté que je vois poindre à l'horizon ?

Je ne sais plus trop quoi dire, les mots me semblent vains. Je dois passer cette épreuve avec mes tripes et mon coeur, comme je le rappelais à mon amie D.. Penser devient handicapant, puisque je suis à la croisée des chemins, sans boussole, sans carte et sans repère. Seul mon instinct de survie me permettra de faire pour un mieux, et d'accomplir ce qui doit être fait.

J'espère pouvoir vous annoncer de bonnes nouvelles demain soir ou lundi. Je n'en suis pas sûr hélàs. Mais encore merci à tous pour vos encouragements, votre soutien, et votre aide. Sans vous, jamais je n'aurais trouvé le courage de devenir moi.

mercredi 17 novembre 2004

Nouvelles du front (suite - part VI)

Voilà. Ai encore eu le proprio en ligne. Je reste le seul en course. Si personne d'autre ne se manifeste d'ici le 29, l'appart est à moi, automatiquement.

Les choses sérieuses commencent donc. Ca ne va pas vraiment alléger mon planning, mais bon...

L'offensive principale sur Y. est prévue ce dimanche vers 15h GMT+1. Mon bataillon de choc sera présent, pour m'aider à tenir bon. Et pour pouvoir réagir, en cas d'urgence...

Je n'ose encore imaginer l'"après" choc. Ses réactions. Sa haine. Sa peine. Sa déchéance.

Je vais devoir être fort. C'est le passage le plus difficile de ma vie affective, sans doute. Arriver à lui faire du mal pour me faire du bien. Oublier mes remords, et penser enfin à moi. Démarrer ma vie, celle qui m'a attendu si longtemps.

Je pense souvent aux épreuves à venir aussi. Les moments de solitude extrême. L'adaptation à mon nouvel environnement. De nouvelles gènes, de nouvelles épreuves. Mais de nouvelles solutions, aussi, sûrement. Et une nouvelle aide, avec laquelle je vais pouvoir avoir un rapport sain.

J'imagine ma première nuit, à fixer le plafond pour me l'approprier. Les nouveaux malaises avec mon nouvel entourage-de-qui-je-suis-dépendant-que-parce-que-je-les-paie-pour-ça. L'inquiétude pour Y. aussi. Et la sienne pour moi. Vais-je lui donner mon nouveau téléphone ?

L'ultime bataille va avoir lieu. Je suis confiant et serein, malgré ces doutes qui parasitent mon sommeil de plus en plus. Je vais faire ce que j'ai toujours du faire. Je vais accomplir mon destin, et trancher net ce putain de cordon ombilical. Ca va faire mal, mais je me sens prêt. Mon armée, mes aides de camp, mes alliés sont tous là, autour de moi. Nous vaincrons. Je vaincrai.


lundi 15 novembre 2004

Aïe ça pique... délicieusement !

Cher Gordon,

il y a peu de chances que tu lises ces mots un jour, mais je tenais à te les écrire quand-même. Hier j'ai été à ton concert (le premier VRAI concert de toute ma vie), et je t'avoue que je suis un peu à court de mots pour exprimer tout le bien que ça m'a fait de te voir en vrai. Je me suis fait remuer les tripes dans tous les sens du début à la fin... les chansons que tu as chanté pour moi (et pour les 17.500 autres personnes) étaient très bien, même si j'ai quelques regrets par rapport à la playlist. J'aurais quand-même rajouté "shape of my heart" et "mad about you". Mais bon, je dois t'avouer que je fais souvent mon difficile. Toutes les chansons que je connaissais par coeur et que je t'ai entendu refaire en direct-live sont toutes liées à des moments bien précis de ma vie. Tu m'accompagnes depuis mon adolescence, et j'ai tellement écouté certains de tes CDs qu'ils sont abîmés. C'est aussi grâce à tes chansons que j'ai pris réellement goût à la langue de Shakespeare, et que mon vocabulaire poétique s'est quelque peu enrichi. Le "fragile" que j'avais entendu à Porto le jour de mes 21 ans dans le pizza hut local m'a bouleversé quand je l'ai reconnu hier. Le "fields of gold" qui ont accompagné mes premières amours impossible dans l'adolescence aussi. Ainsi que "all this time" dont j'adorais le clip, quand je le voyais sur MTV couché sur mon lit de souffrance. Sans oublier l'"Englishman in new york" qui m'a aidé à être fier de ma différence, et à être moi même sans me préoccuper de ce que les autres disent. Oui, j'ai vraiment beaucoup de souvenirs sur tes chansons tu vois... La musique a une très grande place dans ma vie, même si je n'en parle pas souvent sur ce blog. Tolkien a basé sa mythologie sur la musique de l'univers pour en expliquer les origines, et je pense que le mysticisme lié à la musique de l'âme était bien présente hier à Anvers. Toutes ces images de vieux chateaux, de parchemins fânés, de pluie qui pleure de nos malheurs, de passions impossibles et dévorantes et de champs de blés au coucher du soleil, c'est aussi à toi que je les dois. Merci, merci pour tout ça, et merci aussi pour avoir rajouté ces moments inoubliables dans ma vie. Plus que U2, Placebo et Depeche Mode, et je pourrai mourrir en paix...

Il est temps de te laisser, cher Gordon, car ma vie n'est malheureusement pas remplie de strass et de paillettes. Je mène un combat difficile pour ma liberté, et sois assuré que tout le bien que tu m'as fait hier m'aide énormément à me sentir plus fort. Heureusement tu n'es pas le seul à m'aider, et tous les amis avec qui j'ai partagé un bout de ton show sont là pour me soutenir. Tu te rends compte de la chance que j'ai de tous vous avoir ?

Comme tu l'as dit à la fin du concert, on se reverra. Je n'ai pas de doute là dessus.

Bien à toi,

Un fan éternel.

vendredi 12 novembre 2004

Envie lacrymale

Pas facile d'avouer ses faiblesses, ses craintes, ses doutes, ses peurs, sa fragilité. Hier Mrs Underwood était de passage, et j'avais besoin de réconfort. J'ai lamentablement craqué dans ses bras, la boule qui me nouait les tripes depuis plusieurs jours n'a pas résisté à un peu de tendresse. Parfois je suis si fort, si déterminé, que j'en oublie mon humanité. Mon envie d'un monde meilleur me pousse parfois à des extrêmités que je regrette amèrement. Je dois arrêter d'analyser tout et tout le temps, et laisser un peu faire le temps. J'étais un pitoyable adjuvant hier, blotti dans les bras de mon amie, en train de chialer comme un gamin.

Il me faut faire fi de toutes ces sombres pensées qui m'assaillent, et ne garder que mon objectif en tête. Il faut aussi que j'arrive à couper ce cordon ombilical trop présent, qui me nourrit de remords inutiles. J'aperçois la liberté, au loin. Les embûches restent nombreuses, et cela sera probablement encore moins facile que ce que je croyais. Mais il s'agit de ma survie, et de mon bonheur. Rien n'est joué, je vais peut-être me faire remballer comme un malpropre et tous mes plans risquent de s'effondrer comme un jeu de cartes. Rien ni personne ne m'empêchera d'essayer, malgré tout. Quelle meilleure cause pour se battre, au fond ?

mercredi 10 novembre 2004

Et mon cul ? Tu l'as vu ?

Le "projet" me mobilise de plus en plus. J'y pense de plus en plus souvent, et je suis de plus en plus frustré de devoir attendre la réponse. Il y a tant de choses à faire ! J'oscille toujours entre détermination farouche, cynisme rassurant et frousse indescriptible. Heureusement que j'ai pu apprendre la patience au fil des années...

La météo se gâte, et mes vieilles blessures me le font bien sentir. C'est un truc que je n'ai toujours pas compris, mais il suffit qu'il fasse froid et humide pour que ma fesse gauche, ma hanche gauche et mon épaule gauche (pas pour rien que la gauche était un sinistre présage chez les romains) me fassent mal. Oui, j'ai déjà été un peu cassé de partout, mon corps étant un peu trop fragile à cause de ma position assise permanente et de mon immobilité, sans compter sur le peu de muscles pour protéger les os dont je dispose.

Ma fesse gauche est sans doute le point le plus sensible de ma personne. Non pas que j'aie continuellement mal, mais ça a été l'objet de toutes mes peurs durant longtemps. Pour comprendre ça, il faut savoir que lors de mes premières opérations à la colonne, c'est la tige de gauche qui a lâché en premier et qui a décidé de descendre le long de son support pour venir pointer le bout de son nez tout en bas de mon dos. Tiens, une bosse anormale? Ouch, ça fait mal ! Le fait de rester assis a fini par provoquer des oedèmes à répétitions, des bleus, et a complétement bousillé tous les tissus sous ma peau. Alors que j'ai du rester plusieurs mois couché sur mon côté droit pour attendre la seconde opération, elle a même fini par sortir de moi, après des mois de pression pour sortir... Oui, je sais, c'est un peu digne d'un film d'horreur... Tout a fini par s'arranger, mais les dégâts provoqués par le petit bout de métal ont été plutôt importants, et toute cette zone est restée fort sensible malgré le temps. D'ailleurs les dégâts psychologiques ont probablement été plus importants que les dégâts physiques. Ma fesse gauche a longtemps été un sujet d'angoisse (cela ne risque-t-il pas de recommencer ? faudra-t-il encore m'opérer un jour si cela arrive encore ?), et j'ai passé bien des nuits blanches à passer doucement ma main sur cet endroit (n'y voyez rien de sexuel) pour m'assurer que tout était bien normal... Cela était devenu une obsession que j'ai appris à oublier avec le temps... Mais pour tout avouer j'ai encore du mal à refaire ce geste sans réprimer un frisson de peur grotesque...

Il me reste quelques mauvais souvenirs, de vilaines cicatrices, et souvent le même rêve oppressant qui vient me narguer : il faut me réopérer, et je suis en retard... On ne sort pas indemne des aventures comparables à ma vie, mais il faut bien que la force revienne, et que le combat reprenne, pour continuer de plus belle...


mardi 9 novembre 2004

Parricide

L'ambiance devient bizarre chez Y. (vous remarquez j'arrive maintenant à dire chez Y. et plus chez moi...). Comme si elle sentait quelque chose, elle a décidé d'être agréable depuis quelques temps. Le fait que je n'ai plus de télé (elle a définitivement rendu l'âme récemment dans mon antre) fait aussi que lorsque je suis là et que je mange, je passe un peu plus de temps avec elle (je vais pas regarder une télé éteinte quand-même). Mon pied tordu et mon angine ont aussi été des occasions pour moi de la voir sous un autre jour, celui d'une mère qui malgré son putain de foutu caractère et sa dépression pernanente-et-envahissante prend la peine de s'occuper de son fils sans (trop) rechigner.

Un complot se trame dans son dos, peut-être contre elle. Et j'en suis l'instigateur. Je suis de plus en plus tendu lorsque je parle du "projet" dans la pièce à côté de celle ou elle se trouve avec l'un ou l'autre visiteur. Une peur viscérale s'empare parfois de moi, et je me dis "mais qu'est-ce que je suis en train de faire ? Est-ce que je veux vraiment la laisser crever dans sa misère ?". Bref, oui, je doute.

Je pense que c'est normal de douter, de me demander sans cesse si ce sera VRAIMENT mieux ma vie loin d'elle et de ses manies manichéennes. Ca prouve juste que je suis un être humain comme les autres, dont l'instinct grégaire le pousse à prendre soin de sa famille.

La situation actuelle commence à devenir difficile. Je commence aussi à avoir envie d'avoir une confirmation définitive pour pouvoir me libérer de ce poids, de ces cachotteries, de ce complot. Oui, je pourrais très bien déjà lui en parler, et préparer le terrain. Le seul vrai hic est que je n'ai AUCUNE idée de sa réaction. Parfois elle est pleine de bon sens et d'abnégation. Et parfois c une gosse pourrie gâtée qui fait sa crise pour un oui ou pour un non. Difficile d'aborder une décision comme la mienne avec un être aussi instable. Les scénarii types probables sont nombreux, en voici quelques uns, dans (selon moi) l'ordre du plus probable au moins probable :

- Elle est complétement groggy de la nouvelle, et l'accepte sans trop broncher, se martyrisant une fois de plus et en s'érigeant en victime.

- Elle nie le fait que je puisse m'en sortir sans elle, et devient violente, utilise son harcèlement moral favori et me fait vivre un véritable enfer jusqu'au départ.

- Elle est complétement détruite par mon départ et se laisse mourir de chagrin comme certains animaux abandonnés.

- Elle crie au complot, voue une haine sans merci à tout mon entourage qui l'aura monté contre elle, me séquestre et me fait un lavage de cerveau pour m'ôter de l'esprit que je peux vivre sans elle.

- Elle meurt d'une crise cardiaque dans les 10 minutes qui suivent l'annonce, et j'ai sa mort sur la conscience.

Je ne sais pas très bien comment exprimer toutes ces choses qui me turlupinent, qui viennent sans cesse me répéter à l'oreille "fils indigne!", entremêlés de mon envie de liberté, de mes rêves et de ma petite voix intérieure qui me sussure "barre-toi, il est plus que temps !".

J'attend donc avec impatience la sentence du conseil d'administration, en espérant ne pas vivre ces tortures pour rien, et ne pas devoir renoncer (temporairement) à mon indépendance pour continuer ma petite vie chez Y..


lundi 8 novembre 2004

Skoul ofen sru

Le week-end a été tout en douce froideur et en couleurs chaudes, comme cet automne.

Samedi, un peu de travail et d'errances virtuelles sur ma communauté de chat habituelle. Finalement les errances ont pris le dessus, et j'ai fait quelques nouvelles rencontres. Certaines plutôt banales, et d'autres plutôt stimulantes intellectuellement et humainement. J'ai même réussi à me faire piéger par une petite coquine, j'ai beaucoup ri (seul) de ce gag. La plus intéressantes de toutes a tout de même été la rencontre avec un personnage quelque peu atypique, qui a réveillé en moi des envies de communication virtuelle, de rencontre en chair et en os, et de désirs que je croyais apaisés depuis le départ de Mrs Underwood. Affaire à suivre...

La fin de la journée a été très calme avec mon ami P., entre matage de divx effroyables et rigolos. Les mythes de deux monstres (sacrés) du cinéma d'horreurs se sont rencontrés devant nos yeux, pour de délicieux frissons parfois à la limite du risible. Freddy contre Jason, c'est quand-même quelque chose. Ne comptez pas sur moi pour vous raconter la fin, il faut le voir pour croire à la formidable surenchère dont le réalisateur a fait preuve...

Hier j'ai continué d'avancer sur le BIG projet du moment, mon emménagement. Fièrement accompagné de Bridge, mon amie M. et son amie A., nous nous sommes rendus à travers le frimas automnal jusqu'au temple suédois de la surconsommation : Ikéa. Il a fallu cacher à Y. le but premier de notre visite au gros magasin bleu et jaune, et j'ai commencé à m'imaginer mon futur intérieur rempli de meubles au nom imprononçable et encore moins retranscriptible. Il valait mieux ne pas être agoraphobe pour cheminer à petit pas (petits tours de roue ?) dans les allées bondées, remplies de jeunes couples heureux d'offrir le fruit de leur labeur au dieu crédit, de familles nombreuses et cosmopolites (on y parlait plus d'idiômes différents que dans un camp de vacances international), et d'amateurs d'art facile et bon marché. Bref, la sensation de devenir l'un des leurs m'a laissé un peu perplexe, mais je suis sûr de trouver ce qu'il me faut le jour où j'arriverai avec ma carte de crédit prête à l'emploi.

Je recommence une semaine qui promet d'être bien remplie niveau boulot, je ne sais donc pas vous promettre une correspondance très suivie dans les prochains jours. Merci encore à tous de votre intérêt et de vos encouragements, ils me permettent de continuer à avancer, et à ricaner bêtement dans ma tête lorsque Y. ferme la lampe avant de dormir le soir...

vendredi 5 novembre 2004

Ebullition

Ma journée d'hier a Bruxelles s'est fort bien passée, une réunion productive et un resto fort sympathique pour remercier notre collaboratrice au ministère... et puis j'ai eu une bonne nouvelle à fêter : le proprio m'a appelé pour me dire que j'avais de grandes chances d'avoir l'appart, mais qu'il attendait son conseil d'administration pour me confirmer la nouvelle définitivement...

Brrrr, des frissons... Les idées recommencent à se bousculer, les implications de mon futur geste également. Il m'arrive parfois de réfléchir avant de m'endormir, et d'essayer d'imaginer que bientôt cette maison ne sera plus mon chez moi, et qu'elle deviendra un lieu de passage. Oui c'est bizarre, je n'ai jamais considéré l'idée d'avoir un autre foyer. Chaque fois que j'ai délogé, j'ai espérer retrouver mon lit et son confort, bien au chaud près d'Y.. Là il va falloir arriver à capter que ce n'est plus ici mon foyer... étrange idée...

Donc je commence à faire mes listes d'achat, et j'essaye de penser à tout ce que je vais devoir débourser pour avoir de quoi vivre seul. Encore plus étrange... sommier, électroménager, intendance, vaisselle... des concepts que je n'ai jamais eu à vraiment intégrer puisque je ne les ai jamais géré. Je crois pouvoir m'en sortir, même si ça risque d'être un peu (beaucoup ?) la cata au début...

Après mes abus liquides d'hier midi, je suis rentré un peu dans le gaz. C'était sans compter sur mon amie Bridge qui est venue me réveiller en soirée, pour continuer ses activités illégales vis à vis des majors de la musique et retoucher son joli blog.

Epuisés par quelques gravures bien minutées et des découvertes artistico-culturelles (je lui ai fait découvrir Marc Moulin dont je suis fan, et elle m'a passé la première saison de Sex & the city en DVD), nous décidâmes d'aller dormir après cette journée fort chargée. Y. était partie dormir depuis plus d'une heure, mais Bridge est plein de ressources et avait accepté de tenter la manoeuvre délicate de me mettre au lit seule.

Je vous rassure, pas de scène digne de l'affrontement entre Hulk Hogan et l'Ultimate Warrior (deux catcheurs de mon enfance, adeptes des atémis et des épaulés jetés violents), mais plutôt une expérience rigolote, comme peuvent parfois l'être les gestes du quotidien avec moi. Je lui ré-expliquai la manoeuvre pour placer les sangles autour de mon petit corps fragile, avant de les attacher sur mon "bras" mécanique, qui ferait blêmir Robocop d'envie. Il me soulève à l'aise ce truc, et évite bien des lumbagos à ceux qui décident de l'utiliser. Magie, la gravité est vaincue, et je m'élève dans les airs tel un vieux piano qu'on déménage (imaginez si c'est grâcieux). Hop, on recule de la chaise, et on me place au-dessus du lit (les fesses frottent, c'est normal, il faut resserrer les sangles de temps en temps, mon poids les fait reculer...). Bridge passe derrière moi et me soutient pendant que je commence à redescendre le bras et que je trouve mon équilibre assis sur le lit. C'était sans compter sur Murphy et ses fameuses lois, tandis que le bras recule il touche ma bouteille d'eau sur la table de nuit. Heureusement nous avons évité l'incident, qui a provoqué un fou rire. Hop, on enlève les sangles et je me jette sur mon coussin en digne successeur de Fosbury que je suis. La suite a été moins compliquée, excepté l'enlèvement de culotte-à-l'élastique-qui-serre-trop-fort. Bref, elle m'a aidé à trouver la bonne position (pliage optimal des coussins, écartement millimètré des pieds et défroissage dorsal du t-shirt), et je me suis plongé dans 2 épisodes de Sex & the city qui ont vaincu ma résistance au sommeil. Merci copine !

J'aime parfois vous raconter mon quotidien, et toutes ces petites différences que vous avez du mal à appréhender, je pense. Y'a rien de mystérieux et de compliqué à ma vie. Et il n'y a rien d'extrêmement dramatique non plus, contrairement à ce que peuvent penser certains. Merci à tous les amis de Bridge qui viennent me lire de plus en plus, et qui contribuent à ma notoriété. Je ne suis pas sûr de vraiment mériter tout ce qu'on dit de moi, mais je dois bien avouer que ça fait toujours plaisir...

mercredi 3 novembre 2004

J'suis dans un état proche de l'Ohioooo...

Ma vie semble aussi passionnée et ennuyeuse que ces putains d'élections américaines. Je fais une foule de choses, je donne plein d'énergie dans tous les sens, et le résultat me semble fade, comme le résultat de ces élections dont le monde entier parle depuis plusieurs mois.

Pourtant la soirée de lundi a été fort agréable, entouré de mes 3 compères pour un tournoi de SoulCalibur2 dont nous seuls avons le secret. On a bien ri, on a pas mal fumé, on s'est battus comme des lions sur le ring et dans des coups de bluff magistraux. J'adore cette ambiance de défis à relever, de technique minutée au quart de seconde, et d'engouement guerrier.

Hier a été aussi sportif, mais uniquement pour le travail. J'ai du dire adieu à mon bon vieux serveur de courrier (vous vous souvenez, celui qui était tellement poussif que je n'osais pas en parler), et j'ai encore sauvé 47 clients d'outre-atlantique de la noyade digitale. Mais comment faisaient tous ces gens avant d'utiliser un email ?

J'aime la technologie, mais parfois je me dis quand-même qu'on exagère. Je me souviens avec beaucoup de nostalgie des premiers temps de l'Internet, où voir s'afficher une image en couleur était un miracle en soi. Maintenant c'est à coups d'antispams et d'antivirus qu'il faut surfer précautioneusement, et surtout faire attention où l'on clique pour ne pas engendrer un déferlement de nuisances aptes à détruire notre chère machine. J'en ai marre d'entendre le même refrain plusieurs fois par semaine, de machines grippées ou malades on ne sait pas pourquoi, uniquement à cause de leur utilisation normale. Si Bill Gates devait garantir quoi que ce soit sur son système à la con, et rembourser les frais liés à l'utilisation de ses jolies fenêtres, il y a déjà longtemps que je serais assez riche pour ne plus devoir travailler.

On en revient encore au problème de l'hégémonie économique, des dérives du marché ultralibéral, et des consommateurs que nous sommes élevés dans la peur d'exister, pour mieux utiliser le fruit de notre labeur afin de nous rassurer.

Je suis en phase de ras-le-bol, je crois. Ras-le-bol de ne pas arriver à cerner mon avenir, de ne pas avoir de nouvelles pour mon appart, de recommencer à me sentir seul à nouveau malgré les plaisirs de la vie qui me sont offerts régulièrement et surtout de devoir bosser comme un esclave pour des résultats qui, s'ils ne sont pas mauvais, sont loin de me permettre de me prélasser comme je le voudrais, en me vautrant dans ma fainéantise naturelle.

J'ai hâte d'arriver au week-end, et de peut-être arriver à me changer les idées loin du stress. Jusque là, je repasse en mode pilote automatique, en espérant ne pas faire de conneries...

dimanche 31 octobre 2004

Brume, potirons et coloquintes

Malgré un petit retard imprévu, j'ai bien retrouvé L. en ville, et après un bref passage éclair à la fnac, nous sommes allé souper dans un chouette resto manger une salade dans une ambiance halloweenesque.

Je pensais rapidement retrouver mes pénates, mais c'était sans compter sur P., mon chauffeur du jour qui avait entendu parler d'une soirée anniversaire où il voulait absolument m'emmener. N'écoutant que mon instinct de prédacteur nocture, j'acceptai sans aucune autre forme d'appréhension, et nous partîmes sur les routes embrumées à la recherche d'un peu d'aventure, d'alcool et de jolies filles.

Après quelques recherches d'itinéraires, nous arrivâmes à la petite fête où une ambiance d'enfer règnait déjà. Quelques verres plus tard, nous étions vraiment bien à notre place au milieu de ces gens presque inconnus. La musique aidant, nous nous dirigeâmes vers la mini-piste-de-dance-à-côté-du-DJ, pour extérioriser notre trop plein d'énergie et nos pulsions technoïdes.

Je me suis toujours demandé ce que les gens pensaient de moi dans ce genre de moment. J'ai le sens du rythme, mais je dois bien avouer que mon petit corps tordu en train de se trémousser péniblement dans ma chaise roulante doit être un spectacle plus qu'étrange. Mais j'ai appris à un peu m'en foutre avec les années, moi j'adore ça danser. Il arrive parfois qu'une vieille célibataire bourrée veuille m'entraîner en me prenant la main, mais heureusement hier rien de tout cela. Juste des potes un peu imbibés, et des créatures au corps de rêve en train d'onduler au rythme de la mélopée endiablée pour m'offrir un spectacle presque inoubliable.

Je me rappelle d'un nombre incalculable de soirées où j'espérais que l'une d'entre elle m'embrasse, et que la magie de la musique rapproche nos corps assez prêt pour qu'elle puisse montrer une toute petite marque d'intérêt. J'en ai passé des soirées à fantasmer et à me bourrer la gueule au blanc-coca, espérant une espèce de miracle. J'ai du finir par me rendre à l'évidence : jamais je n'emballerais en soirée, mon physique ne joue pas en ma faveur.

C'est donc en homme célibataire plus frustré que j'appréciais ce long moment sur la piste de danse, alternant alcool, nicotine et discussions pénibles à l'oreille à grand coups de cris. Le temps passa, les styles de musique changeaient pour devenir de plus en plus hypnotiques, et c'est lorsque nous arrivâmes à la techno-hardcore lancinante pour after de rave que nous décidâmes d'enfin rejoindre notre logis.

Une dernière épreuve nous attendait : le brouillard. Jamais je n'avais vu de murs aussi épais, aussi denses, et l'alcool n'aidant pas vraiment à en sortir, nous eûmes beaucoup de chance d'arriver sains et sauf pour un dernier pétard qui nous acheva sur-le-champ.

Vous voyez, je ne suis pas toujours un garçon très sage... Et puis c'est Halloween, une chouette occasion de jouer les créatures nocturnes non ?

samedi 30 octobre 2004

Nouvelles du front (suite - part V)

Les derniers jours ont été fort occupés : sauvetage d'ordinateurs en détresse à gogo, rendez-vous professionnels à la capitale, nouvelles rencontres fructueuses, entreprenariat enjoué. Plusieurs discussions avec L. aussi, qui ont débouché sur une après-midi shopping et un dîner en tête à tête. Je me réjouis de la revoir...

J'ai finalement réussi à renvoyer les documents nécessaires pour ma demande d'emménagement. J'attend que l'état statue sur mon cas, et décide si mes impôts peuvent servir à m'aider (pour une fois ça changerait un peu).

J'ai annoncé la grande nouvelle de mon départ à F., mon père. La soirée de jeudi a été un peu surréaliste, entre le trop-plein de nourriture, le débordement d'alcool, la saturation de nicotine, les discussions à bâtons rompu, les vieilles vérités cachées, les phrases assassines, mon affirmation en tant qu'homme adulte et libre, et les larmes retenues de mon père. J'ai du attendre 29 ans pour qu'il me fasse comprendre qu'il m'aime et qu'il crève de trouille pour moi. Même si mes projets échouent, j'ai déjà gagné ça.

Hier soir a été fort divertissant, en compagnie de mon amie Bridge sa collègue Ripley. Relookage de son blog, je suis content du résultat. Classe et rigolo, comme elle.

J'avais plein de choses à dire. Mais l'inspiration me manque subitement. Je dois avouer que Mrs Underwood me manque, et que sa tendresse aussi. Mais je dois continuer à avancer, même si je dois rester seul. Mon destin est là, devant moi. J'ai froid, c'est bientôt la fête des morts. Je suis toujours aussi content d'être moi. Je suis toujours content d'arriver à fédérer autant de gens à ma (juste) cause, et d'avoir leur soutien inconditionnel. C'est important de se rappeler ce genre de choses parfois, surtout quand on part à la guerre...

mardi 26 octobre 2004

Pavlov

J'ai continué le combat contre moi-même, j'ai longuement essayé de comprendre encore une fois ce qui me mettait dans un état pareil alors que j'ai presque tout pour être heureux. Merci à tous ceux avec qui j'ai partagé la longue conversation qui m'a permis de trouver un début de piste...

Ce qui me fout mal, c'est de concevoir que j'ai le droit de vivre. Je sais, tout le monde a le droit de vivre. Cela semble si évident... pourtant, quand les gestes, les mots, les attitudes d'une mère vous conditionnent à vous sentir de trop, c'est difficile. Oh, elle ne l'a certainement pas fait exprès. Mais elle l'a fait. Le droit de vivre ma vie, le droit de manger à ma faim, le droit d'aller aux toilettes, le droit de me laver... tous ces droits essentiels ont été bafoués, trafiqués, insidieusement tronqués par le comportement malsain de Y.. Je dépend d'elle pour chacun de ces gestes quotidiens, et même quand elle ne dit rien, elle m'a toujours fait ressentir le poids que je représentais. Ce n'est pas agréable de s'occuper de moi. Ce n'est pas un cadeau. Je ne suis pas un cadeau. Je suis un erreur de la nature. J'ai brisé sa vie. Elle est le martyr sacrifié sur l'autel de mon handicap. C'est sa manière à elle de se sentir vivre. Pauvre chose...

Toujours est-il que conditionné depuis toujours à devoir demander, attendre le bon moment pour ne pas attirer les foudres maternelles, user de diplomatie, de stratagèmes dignes d'un sale gamin qui veut obtenir les bonnes grâces de ses parents, j'ai oublié mon droit le plus élémentaire à la dignité. Je suis un fils indigne, oui. Elle m'a rendu indigne. Elle a fait de moi sa chose, qui justifie le ratage de sa vie sociale et affective, mais qui sait prendre soin d'elle. Elle nous a associé dans une relation de dépendance affective incroyablement forte, pour compenser tout ce qu'elle n'a jamais pu trouver ailleurs. Non, nous ne nous parlons pas. Non, nous n'avons pas la même vie. Mais elle reste persuadée que je ne suis rien sans elle, et elle a réussi à m'en convaincre malgré moi.

Mes mots et mes pensées sont durs, d'une violence incroyable pour un fils qui parle de sa mère. Mais je ne fais que me défendre, et encore. Je passerai sous silence les moments les plus mesquins, les remarques les plus assassines, et les détails glauques qui risqueraient de la faire enfermer pour maltraitance sur un handicapé. Maltraitance morale, entendons-nous bien. Elle a cru sa dépression permanente contagieuse, et voulait me la refiler. Elle était persuadée qu'en partageant son malheur, et en m'y incluant, elle serait moins malheureuse...

Il est temps de faire preuve de compassion, je crois. Elle est bien plus à plaindre que moi. Il ne me reste que quelques séquelles que je vais devoir essayer de corriger : accepter les mains tendues, accepter que j'ai le droit d'avoir des besoins à satisfaire, sous quelque forme que ce soit, accepter que je ne suis pas un monstre de mettre fin à cette relation vampirique. Je vais aussi devoir accepter que j'ai le droit d'être heureux, et de recevoir de la tendresse sans forcément me sentir coupable de profiter de la vie. Elle, elle va être anéantie. Elle a construit sa vie autour de moi depuis 29 ans, à tort. Elle a cru qu'avoir un enfant servait à apaiser sa propre souffrance. Elle n'a jamais compris qu'avoir un enfant, cela signifiait simplement mettre un être libre au monde, et tout faire pour que cette liberté soit garantie.

Quand je m'endormirai ce soir, je serai reconnaissant à tous mes amis pour leur soutien, et pour continuer de m'accompagner sur ce cheminement intérieur. Ce soir je m'endormirai en me sentant plus fort, et plus déterminé que jamais à vivre cette putain de liberté.

Douce Noirceur

Décidément, ça ne va pas. J'ai beau réfléchir, essayer de positiver, de profiter de chaque moment agréable de ma vie, je n'arrive plus. La fatigue peut-être. Je ne sais pas. J'ai l'impression de fuir en avant, et qu'une immense vague sombre est en train de me rejoindre rapidement, tel un tsunami tout droit sorti de l'enfer. Je crois que c'est le contre-coup du trop plein de bonheur récent. Je ne suis pas habitué à tant d'attention, tant de belles choses, tant de moments agréables. Ca me chiffone. Je me suis répété tant et tant de fois, jusqu'à me faire souffrir de l'intérieur, que je devais faire une croix sur le bonheur, que maintenant qu'il est à mes pieds, les vieux démons ressurgissent.

Ma force intérieure est encore jeune, et volage. Les démons qui m'ont hanté, la solitude, le chagrin, l'appitoyement, l'injustice, sont vieux et habiles. Je reste fragile, malgré mon apparente sérénité. Les blessures que je me suis infligé à l'âme durant ces années de combat contre moi-même sont profondes, et les guérir prend du temps.

Je ne suis pas habitué à ce trop plein de bonheur qui m'a submergé récemment. J'ai parfois du mal à croire que c'est bien ma vie que je vis. Oui c'est à ce point.

La peur, elle aussi, revient en force. Peur de ce que je suis en train de faire : changer ma vie à tout jamais. Briser mes chaînes, et être libre. On dit parfois que les prisonniers libérés ont beaucoup de mal à marcher seul dans la rue, librement. Je n'ai jamais marché seul dans la rue, librement. Et ça me terrifie.

Toutes ces choses qui m'assaillent, et tentent d'entamer mon moral déjà bien fragilisé par la douleur physique de ces dernières semaines. Je n'ai presque plus l'envie de profiter de ce qui m'arrive. Je n'ai qu'une vraie envie : m'enfouir sous les couvertures, et dormir pour reprendre encore des forces, et oublier toutes ces épreuves. Même cette envie, je dépend d'Y. pour la combler. Et je ne peux pas l'assouvir, parce que je devrais me justifier de mon envie d'hibernation. Je n'ai pas le droit d'hiberner actuellement. J'ai juste le droit d'essayer de continuer à tenir bon, à espérer une sorte de délivrance quand je pourrai enfin être maître de ma vie.

Je ne sais pas si je suis clair. Il y a tant de différence entre ma vie et celle des autres parfois. Mais en même temps, mes faiblesses sont si honteusement banales.

J'ai envie de rire de moi, d'être cynique sur mon sort ridicule, et de continuer à découvrir ce que le destin me réserve. Sera-t-il vraiment clément, pour une fois ?

lundi 25 octobre 2004

Don't walk on the grass...

Week-end décadent à souhait s'il en est. Hier je suis allé rendre visite à mon vieil ami F. qui part bientôt s'expatrier au pays du sirop d'érable, et qui vient de terminer sa récolte de plante-qui-fait-rire-quand-on-la-fume. Il avait besoin de volontaires pour décortiquer toutes les branches séchées, et rendre fumable tout ce cadeau du ciel. Autant dire que je ne me suis pas fait prier. Je pense n'en avoir jamais vu autant à la fois, c'était un peu comme dans un de ces vieux films de gangsters avec Al Pacino ou Deniro, quand on débarque chez un baron de la drogue. Bien évidemment, F. n'est pas un baron de la drogue, vu qu'il ne tire aucun profit de sa récolte... il fume et distribue tout !

J'ai toujours aimé cette ambiance toute spéciale qui entoure la fumette, et ces rencontres inopinées où l'on fait la connaissance de parfait inconnus juste là avec le même but que soi : partager un bon joint en toute amitié. Hier était encore un peu plus spécial vu qu'on était tous là pour aider notre ami à se délester de son trop plein. Fous rires et situations bizarres garantis...

La suite de la journée fut fantastiquement relaxante, il fallait bien goûter pour être sûr qu'elle était bonne, puis faire honneur au repas préparé avec amour par F. et sa charmante compagne A. (c'était des lasagnes, rapidement rebaptisées en "hachis parmentier italien" pour cause de ratage tout relatif) ...

Nous avons continué à rire et parler de vieux souvenirs jusqu'au bout de la nuit, ce qui n'arrange évidemment en rien mon problème de sommeil à rattraper. Ca ne risque pas de s'arranger dans les jours prochains... Heureusement qu'il reste quelques occasions de se faire du bien sans prise de tête...

vendredi 22 octobre 2004

En route

Me voici donc reparti en quête de je ne sais quoi, je ne sais qui, je ne sais où. Oui je sais, je vais vite. Mais j'y vais doucement, et puis la vie est courte, j'ai horreur de perdre mon temps à ne rien faire...

J'ai passé la soirée d'hier à écouter de vieux tubes de Genesis et de Phil Collins. J'avais oublié combien la musique est importante pour exhacerber ce qu'on ressent. Un peu de blues, un petit sourire cynique au coin des lèvres, et la tête pleine d'espoir pour l'avenir.

Je me suis inscrit sur un nouveau site pour gens qui veulent socialiser sur le net. C'est bizarre j'ai retrouvé des gens que j'ai connu il y a plusieurs années sur différents sites de rencontres. Des gens que je n'ai jamais vu, avec qui je n'ai jamais parlé, mais dont je me suis dit : tiens je le connais celui-là. L'existence virtuelle, c'est un drôle de truc. Faudrait vraiment que je me décide à me pencher sur le phénomène, je commence à bien le connaître...

Autre fait marquant de cette nouvelle aventure virtuelle : malgré les "vieux de la vieille" dont je fais partie, j'ai pris un coup de vieux. La moyenne d'âge a moins de vingt ans. Ca me fait tout bizarre de penser que je suis un dinosaure du net, et que j'ai connu tout ça bien avant que ça devienne un phénomène de mode.

Bref, je ne manquerai pas de vous tenir au courant de mes pérégrinations, des nouvelles rencontres et amitiés à venir. Il y en aura certainement, le contraire serait dommage.

Bon vent.

jeudi 21 octobre 2004

Désillusion

Ultime revirement de situation. Nos retrouvailles ont été un peu moroses, tout cela manquait un peu d'entrain. J'ai discuté longuement, j'ai essayé de la comprendre. La petite magie, l'étincelle inexplicable qui fait naître les petits papillons dans le ventre n'a jamais été là. Malgré ma verve endiablée, je dois avouer que moi aussi j'ai plus pris ça comme un jeu (très agréable je dois l'avouer) que comme l'histoire qui allait finir de bouleverser ma triste vie. Ma vie n'est pas la vie de Jherek et Amelia, et nous ne danserons jamais ensemble à la fin des temps. Je suis un peu triste, c'est vrai. Elle va me manquer, ma chère Mrs Underwood. Mais qui sait, le temps et l'espace nous réservent parfois des surprises, et je ne serais pas surpris que notre route se croise à nouveau, si l'un de nous deux a besoin de l'autre.

La lourde porte de la Cité Grise se referme derrière moi. D'autres mondes, d'autres gens, d'autres vies, d'autres aventures m'attendent. J'ai repris des forces, grâce à elle. Un homme nouveau a vu le jour, plus déterminé que jamais à partir à la rencontre de son destin, entre une joute endiablée et un éclat de rire...

mercredi 20 octobre 2004

Multiusage

Finalement c'est une angine. Mes lamentations et ma toux grasse ont convaincu le médecin assez rapidement, je peux donc fainéanter (merci E. pour l'orthographe de ce mot compliqué que j'avais complétement foiré dans un précédent post) à mon aise, entre deux éternuements et une quinte de toux digne d'un mineur 20 ans d'âge...

Après toutes ces journées bizarres où j'étais sous l'effet des anti-douleurs (le pied va mieux merci), j'ai retrouvé mon occupation préférée : aider mon entourage. J'ai pas mal discuté avec mon amie L. du sens de la vie, et en particulier de la sienne, j'ai sauvé à distance le PC de mon ami S. (http://support.microsoft.com/default.aspx?scid=kb;en-us;307545 pour ceux qui ont le même genre de problème incompréhensible), j'ai relooké le blog de mon amie M. (elle s'est enfin décidée à tenter l'aventure blogienne), le tout entrecoupé de séances de création de boîtes email sur mon serveur nouvellement configuré à cet effet (avec antiSpam et antiVirus intégré, oui môsieur). Waw. Heureusement que je suis malade, je me demande à quel point j'aurais pu être productif si je ne l'étais pas...

Mes cogitations sur le futur vont bon train, et je dois avouer que c'est un vrai délice d'être un peu insouciant avec ce qui se prépare. C'est presque du cynisme, je crois. Quitte à m'engueuler à mort avec ma mère, et qu'elle me maudisse jusqu'à la 5ème génération, autant prendre la vie du bon côté et ne pas s'en faire. De toute façon ça va mal se passer, de toute façon elle va péter les plombs, et de toute façon je vais en être malade de la voir proche du suicide. Ca va changer quoi de m'en faire alors ? A rien je pense. J'ai enfin saisi le sens profond du vieux livre Indien, et de la discipline de l'action. Peu importe le résultat de tout ce qui va arriver, ce qui est essentiel, c'est que j'accomplisse ce qui va faire de moi un homme libre. Faire cesser cette dépendance maladive, et arracher ce putain de cordon ombilical d'un coup de canine bien placée. Ca va faire mal, mais ça cicatrisera. La roue tourne, tout change, rien n'est définitif. C'est peut-être ça, le vrai sens de la vie, au fond...

J'attend sous peu mon Amelia pour des retrouvailles que j'espère réussies. Elle m'a beaucoup manqué, je dois l'avouer. Ses câlins, ses baisers, mmmm... et puis elle aussi, son sourire, son petit côté chiant mais craquant, et sa bonne humeur. Vivement tout à l'heure...

mardi 19 octobre 2004

Un rhuBe ou la Grève ?

Je Zé Bas, Bais Z'est Zuper chiant aBrès le Goup du Bied. J'aDDend le doc Bour voir Ze que j'ai.

On Beut dire que j'ai beauGoup de JanZe quand-même. Au Boins, je Beux Be dire Gu'aBrès Za, je Zerai Dranquille jusqu'à la fin de l'aDDée...

Je reviens Guand je Zuis en éDat de disGuter et/ou de Benser...

lundi 18 octobre 2004

Le calcanéum de Brad

"I'll describe the way I feel
You're my new Achilles heel
Can this savior be for real
Or are you just my seventh seal?"

Placebo - Special K
Le week-end de torture s'est finalement terminé, après bien des heures d'une douleur ridiculement insidieuse et continue. Le mari de ma kiné m'a ausculté samedi, et à diagnostiqué un déplacement du calcanéum, l'os du talon.
Cela nous amène au titre de ce post, et au vaillant Achille. C'était le plus grand des héros grecs, qui menait les troupes d'Agammemnon contre la ville de Troie. On le disait invincible. Ce que le film homonyme ne raconte pas, c'est pourquoi son talon était son point faible. Après sa naissance, sa mère l'avait baigné dans le Styx (le fleuve qui sépare le royaume des morts de celui des vivants dans la mythologique grecque), ce qui le rendait invincible aux blessures. Presque invincible, car elle dut le tenir par le talon pour le tremper dans l'eau magique, et l'eau ne le mouilla pas à cet endroit. Lorsqu'ils décidèrent qu'il devait mourrir, les Dieux guidèrent la flèche de Pâris qui le terrassa jusqu'à cet endroit, son unique point faible...
La porte de Tanelorn s'est rouverte hier, et après maintes discussions sur l'avenir commun avec Mrs Underwood, nous avons décidé de continuer notre belle aventure amoureuse. Le guerrier que je suis accepte donc une faiblesse potentielle, un point faible dans ma cuirasse indestructible. Tel Achille, une autre de mes antiques incarnations, je suis maintenant prêt à faire le siège nécessaire pour la conquête de ma liberté. Le fait de l'aimer me rendra vulnérable, certes, mais m'apportera bien d'autres choses aussi. C'est avec joie que je consent à ce sacrifice, si ça nous permet à tous deux d'être heureux, ne serait-ce qu'un moment...

samedi 16 octobre 2004

Lancinante pulsation

C'est étrange comme la vie n'oublie pas de vous rappeler à l'ordre parfois. Je sortais hier de mon rendez-vous chez la généticienne, quand en entrant dans la voiture, je me suis tordu le pied. Aïe. Super aïe.

Depuis hier 17h, une douleur lancinante partant de ma cheville gauche irradie tout mon corps, comme pour me rappeler ma fragilité, et ma dépendance envers Y. Une sorte d'avertissement du destin ? Juste une coincidence ? Je ne suis plus capable de rien. Plus de réfléchir, plus de gérer, plus d'assumer. Plus rien. Je ne suis qu'un pulsar de douleur, et mon centre se trouve en bas à gauche. J'en ai même pleuré cette nuit, tellement j'aurais voulu que cela cesse. Ce n'est qu'à 5h du mat, après m'être assommé d'antidouleurs plus forts les uns que les autres, que j'ai enfin trouvé le sommeil dans une position un peu moins douloureuse que les autres. Vous pouvez penser que j'en rajoute, comme à mon habitude. Mais mes pieds sont très sensibles, et très fragiles, ils n'ont jamais servi.

Je ne me sens même plus capable d'écrire. De la morphine, vite...


vendredi 15 octobre 2004

Pour toi Grace...

Autre moment fort hier, beaucoup plus délire que tout le reste encore, a été un coup de fil à 23h15 d'un client de mon client Canadien, qui n'arrivait plus à voir son site, pour cause de déménagement de serveur. J'ai pensé que tout avait été fait, apparemment non.

Ce type était totalement désespéré, au bord de la dépression, venait de laisser ses investisseurs en leur disant : vous trouverez plus d'infos sur mon site. Plus de site. Nada. Imaginez son angoisse!

Moi je venais de fumer ma première cigarette qui fait rire quand le téléphone sonna. Difficile de garder mon sérieux. Mais le devoir m'appelant, je laissai un moment les effets psychotropes de ma plante favorite pour tenter de résoudre le problème.

J'aime ce métier pour ce genre de moment. Un grand chef d'entreprise de l'autre côté de l'Atlantique me suppliant presque de faire tout mon possible. Moi en train de lui expliquer le plus calmement du monde les opérations basiques à réaliser, mais dont il était presque incapable (difficile de faire un copier-coller d'un mail, de le mettre dans un doc Word et de l'envoyer par msn, hein...). Si je me sens inférieur dans bien des domaines la plupart du temps, je dois dire que j'apprécie particulièrement user de mon habileté et de mes connaissance pour sauver le monde. Si pas le monde, au moins le pauvre homme qui avait presque envie de pleurer tant il avait besoin de mes services et tant il était content que je réponde à son appel. Je sais, c'est presque un abus de pouvoir de jouir de moments pareils, mais c'est sacrément flatteur pour l'égo de se savoir parfois indispensable...

Tel un super-héros de comics américains (Dieu garde Superman, j'ai appris sa mort seulement ce matin...), je n'ai pas hésité un moment à le rassurer, lui dire que tout se passerait bien, et faire le nécessaire en moins de 15 minutes pour rétablir son site corporate.

Les effets du joint aidant, j'en arrivai même à plaisanter et à lui dire que j'aimais me prendre pour Bruce Willis et sauver le monde. Quand j'y repense, je me dis que je ferais mieux de couper le gsm AVANT de fumer parfois...

C'est presque en m'imaginant comme l'un des premiers astronautes défilant dans les rues de New-York sous les tonnes de confettis que j'acceptai ses remerciements, il a failli être émouvant le bougre !

Voici comment j'ai terminé ma soirée, avant de refaire quelques parties de Yu-Gi-Oh! en compagnie de l'Elu, et en savourant une autre bouffée au goût de cannabis...

Nouvelles du front (suite - part IV)

Avancée majeure dans la stratégie à adopter pour acquérir mon indépendance et ma vie à moi. J'ai été visiter un appart libre avec service d'aide à la vie journalière. Cool. Trop cool. Mon coeur bat à du 200 à l'heure depuis que je commence à réaliser la réalité du projet. J'y pense sans cesse. Vivre seul. Sans dépendance vis à vis de ma mère ou de mon entourage. Vivre seul, comme je l'entend, sans aucune contrainte liée à cette dépendance. Mon chez moi. Mon nid. Mon repère. Un truc pour lequel je suis vraiment le seul à décider. Qui vient, qui vient pas, à quelle heure, pourquoi, comment. Seul.

Les obstacles administratifs sont encore nombreux, et la chance doit jouer en ma faveur. Mais quand j'ai passé la porte d'entrée, j'ai compris en regardant le soleil d'automne filtrer à traver la vitre que j'avais enfin ma chance. Ma vraie chance. Quelque chose de bien plus important que tout ce que j'ai connu jusqu'à présent. La liberté. Pas une semi-liberté teintée de négociations sans fin ou de concessions ridicules. Non. La liberté qui m'attendait dans cet appart à rafraîchir, mais que dès la première seconde j'ai considéré comme étant miens. Ma liberté, celle qui m'est destinée depuis toujours. J'espère seulement que le rendez-vous pourra se faire comme je l'espère avec elle. Je sais que le chemin risque d'être difficile à parcourir, surtout avec Y. Mais qu'importe. Ce qui m'attend là vaut tous les sacrifices, je crois.

Nouveau point de vue sur le conflit à venir avec Y., également. Le proprio m'a dit que dans la plupart des cas, quitter le nid familial resserait les liens. Je n'avais jamais envisagé ça sous cet angle... Evidemment, si je viens la voir une fois par semaine, ça sera pour discuter et parler, et pas pour rester dans mon bureau...

Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, Mrs Underwood a repris contact. Son chemin intérieur s'éclaire lentement, et j'espère qu'elle m'apercevra les bras grands ouvert au bout. Ici aussi, je ne peux qu'espérer...

Trop de choses. Ma tête devient folle, mon esprit vascille de ce trop plein de conséquences, de nouveaux buts, de nouvelles choses à concevoir. Je suis comme un volcan en ébullition, ma lave étant toutes ces choses qui m'ont toujours tourmentées et qui vont s'échapper de moi pour enfin cesser de me torturer...

mardi 12 octobre 2004

Temps mort

Nous avons décidé de mettre notre relation entre parenthèses, pour la laisser réfléchir. L'affection que je lui porte ne suffit pas à régler tous les problèmes, malheureusement. Me voici donc à nouveau seul, du moins temporairement. J'espère qu'elle prendra la bonne décision pour elle, c'est important pour moi qu'elle soit heureuse. De mon côté j'ai connu bien d'autres déboires, et je pense que mon entourage sera là pour m'aider à faire face à une éventuelle rupture...

Je n'ai pas le goût d'écrire aujourd'hui. A vrai dire je n'ai pas goût à grand chose. Cette stase forcée m'ôte un peu de ma joie de vivre nouvellement acquise, je pense que c'est normal. Mais quoi qu'il se passe, ma vie continue, et les nouvelles du font à venir seront là pour m'occuper l'esprit suffisamment que pour ne pas sombrer dans les marasmes du coup de pompe à prévoir.

Alea jacta est. Je ne peux qu'accepter ce que le destin me réserve une fois de plus. Je reste aux portes de Tanelorn en attendant de savoir si je repars en quête de nouvelles aventures, ou si j'aurai encore droit au repos mérité de la Cité Grise...


lundi 11 octobre 2004

Revers

La journée d'hier fut bien moins enjouée que celle de samedi. Malgré quelques fougueuses étreintes (je vais finir par devenir exhibo à force de donner trop de détails), la journée s'est terminée sur une note un peu plus tristounette, sur une double prise de tête sur notre couple et son avenir à plus long terme.

Les choses peuvent vite changer, et on a beau passer du temps avec quelqu'un et penser le comprendre, la communication reste essentielle. Elle peut même être difficile à établir, parfois. Pour moi qui suis habitué à vômir mes sentiments et mon vécu sur ce blog (entre autre médium), parler et me livrer sont des choses très naturelles. Peut-être même trop d'un certain point de vue. Trop penser, ça peut devenir catastrophique. Mais se voiler la face, et dire que tout va bien alors que le ver essaye désespérément d'entrer dans la pomme, ça peut l'être tout autant. Je suis un adepte du "mieux vaut trop en dire que pas assez", et du "mieux vaut trop réfléchir que pas assez". C'est évident que parfois, ça peut créer des conflits pour pas grand chose. L'entente parfaite entre deux êtres humains est une utopie, et toute relation est faite de hauts et de bas. Le tout est de maintenir la tête hors de l'eau, et de profiter à fond des hauts pour minimiser les bas.

Je m'y efforce donc, en espérant que tout ce que j'ai à lui offrir et toute ma volonté seront suffisants. Je sais que j'ai l'air atrocement détaché quand je dis ça, mais j'ai décidé de le plus laisser la peur de perdre l'autre me guider, et me faire faire des conneries. En continuant de faire de mon mieux, au moins je suis sûr de ne pas avoir de regret si l'inévitable rupture doit survenir. Mais malgré ça, je n'ai pas du tout envie qu'elle pointe le bout de son nez. J'estime qu'on a encore beaucoup de choses à partager avant de se lasser l'un de l'autre. Et je continuerai d'y croire tant qu'elle n'aura pas réussi à me démontrer que je fais fausse route...

Le travail m'emmerde, j'ai juste envie d'être dans ses bras. Il faudra bien que j'y retourne, pourtant...

dimanche 10 octobre 2004

Over the top

Vous autres, Mabdens, avez l’impression, semble-t-il, que tout bonheur doit s’acheter au prix de grandes misères.[...] Un Vadhagh a du mal a le comprendre. Nous pensons - nous croyions - que le bonheur est l’état normal des êtres raisonnables.

Corum Jhaelen Irsei - in Le Chevalier des Epées - M.Moorcock

Malgré mon habituelle propension aux superlatifs, j'ai bien peur de ne pas en trouver assez pour décrire l'état de pur bonheur dans lequel je me trouve actuellement. La journée d'hier avec Mrs Underwood fut radieuse, splendide, inoubliable, fantastiquement sereine, merveilleusement sensuelle.

J'ai longtemps imaginé ce bonheur, sans vraiment réaliser ce qu'il pouvait vraiment représenter. J'ai cru ne pas être fait pour ce genre de choses, pour ces étreintes physiques incontrôlables, ces instincts qui poussent au plaisir, cette folie passagère qui vous emporte et vous oblige à vraiment être vous, sans artifice. Un nouveau monde à découvrir, à explorer, à apprendre à connaître et à apprécier. Ma curiositée est piquée au vif. Moi, le blasé, le sage, celui qui aime prendre du recul, tout remettre dans leur juste perspective, je me découvre comme un gosse avec un nouveau jouet. Des nouvelles idées affluent sans cesse, de nouvelles sensations exquises qui repoussent toujours un peu plus loin l'idéal que je me faisais de la communion avec quelqu'un d'intime. La découvrir elle aussi sous un nouveau jour, changer de rôle sans cesse, prendre et laisser ce pouvoir evanescent, presque décadent, comme dans un tourbillon de sensations envoûtantes.

Je suis si heureux pour l'instant que j'aimerais que le monde entier partage mon bonheur. La tête me tourne. C'est trop pour moi, j'ai envie de pleurer de joie après chaque moment fort, la remercier sans cesse pour m'avoir fait comprendre à un autre niveau que j'ai eu raison de me battre pour arriver jusqu'à elle. Je n'ai plus goût à rien d'autre qu'à nos étreintes passionnées, j'ai envie de me faire une indigestion de câlins.

Elle va faire de moi un Homme, un Homme Nouveau, plus assoifé de vie qu'avant. Je puise une nouvelle énergie de cet univers qui m'étais inconnu, et je me sens de plus en plus fort. Plus le temps passe, et plus mes doutes d'un avenir radieux s'évanouissent. Il sera fantastiquement baroque, drôlement intéressant, et follement enrichissant. Peu importent les épreuves qui m'attendent, mon corps a enfin compris maintenant qu'il pouvait lui aussi exister pour ressentir des choses merveilleuses, et cela me donne une fougue plus revigorante que n'importe qu'elle autre sensation.

Ma vie, ma fantastique vie continue, et je suis heureux de ne plus me sentir seul au plus profond de mon âme. Merci encore pour ça aussi, chère, très chère Mrs Underwood...

Space Oddity

This is Major Tom to ground control I’ve left forevermore And I’m floating in most peculiar way And the stars look very different today  ...