mercredi 10 août 2005

Considération(s)

Le retour au bureau se passe bien, puisque j'avais évacué tous les parasites avant (et malheureusement pendant) mes vacances. Bref, j'ai presque une vie de fonctionnaire (si tant est que les fonctionnaires peuvent être heureux, j'en connais de fort dépressifs).

Excepté deux chouettes soirées en compagnie de mes potes, lundi au poker entre l'Elu, D. et P. et hier entre Ms. Bradshaw et de nouveau l'Elu et son pote, je n'ai rien de fantasmagoriquement excitant à vous conter. Banalitude heureuse, ou bonheur au quotidien, comme vous préférez.

Pourquoi est-ce toujours si difficile de parler du bonheur ? Je peux me surprendre à dégouliner verbeusement durant des paragraphes entiers à propos des supplices endurés par l'âme humaine lorsqu'elle se flagelle religieusement. Mais quand il s'agit de parler du quotidien, des petits bonheurs qui permettent de garder un biesse sourire, là y'a plus personne. Même mon ami Gérald l'a avoué sous la pluie, il a lui-même mis du temps à écrire une chanson vraiment heureuse.

Peut-être suis-je mélancolique de la langueur passée, des interminables douleurs intérieures que je m'infligeais, et du combat permanent qui a été si longtemps le miens. J'ai entendu dire que tous les types qui ont été sur la lune ont fini alcoolo-dépressifs. Evidemment, quand tu as vraiment été sur la lune, tu peux espérer faire quoi de mieux dans ta vie ?

J'ai pas quitté l'atmosphère terrestre. J'ai juste quitté l'univers délabré et maladif d'Y.. Ce combat m'a pris tant de temps, tant d'énergie, et même lorsque je pensais me battre pour autre chose ou quelqu'un d'autre, je me rend à présent compte que les tenants et aboutissants de ces gesticulations ridicules n'avaient d'autre but que le Grand Départ que j'ai finalement mis en scène.

Or donc, me voici frais comme un gardon, en pleine possession de mes moyens, une future richesse qui ne saurait plus tarder, un optimisme à toute épreuve (d'où l'argument précédent), une confiance en moi à la progression bientôt exponentielle et des envies de bonheur à faire pâlir de honte un Bouddha rieur. Où sont mes nouvelles aventures ? Qui voudra m'y accompagner ? Je deviens impatient. Oui, la bataille me manque. Le fracas des armes, les hurlements de terreur, et les joutes indescriptiblement violentes. Est-ce que cette soif de vivre s'étanchera, un jour ? Ermizhad, ô Ermizhad, je t'attend encore et toujours...

Aucun commentaire:

Space Oddity

This is Major Tom to ground control I’ve left forevermore And I’m floating in most peculiar way And the stars look very different today  ...