lundi 11 juillet 2005

Les racines du mal

Week-end riche en émotions. Pas d'aventures rocambolesques, pas de soirées débridées ou de délires incontrôlables. Juste un week-end d'application pratique de mes belles théories sur la compassion, et ma faculté à soulager la peine. Des larmes, du désespoir, des peurs anciennes qui ressurgissent, des passés qu'on aurait voulu oublier, de la douleur, de la fièvre et des comportements innés à essayer de changer.

Chaque adulte est conditionné par son enfance, par la façon dont il l'a vécue, par le mal qu'on lui a fait, sciemment ou non. Nous sommes des victimes, nous portons le fardeau des générations passées, nous sommes le fruit de leurs peurs, leurs envies, leurs frustrations, leurs désirs et leurs choix. Je pense de plus en plus qu'au-delà du génôme, nous portons en nous la mémoire collective de ces êtres de chair et de sang qui nous ont précédé, même si cela reste caché au plus profond de nous. Parfois nous cachons tout ce passé douloureux seuls, nous bâtissons des protections, des châteaux-forts ou des repères secrets pour nous réfugier. Pour fuir la maladresse des adultes, pour fuir nos peurs cachées.

L'accomplissement ne peut se faire qu'à travers l'acceptation de soi. S'accepter, ce n'est pas seulement se regarder dans un miroir et se dire "ouais, pas trop moche, je me plais". C'est aussi comprendre que si le destin s'acharne, parfois à travers la douleur insurmontable d'exister, c'est qu'il y a une raison pour ça. La plupart du temps, nous ne pouvons pas comprendre ces raisons. L'acceptation est là. Nous sommes des êtres incomplets, dont la psyché se perd entre notre état d'animal civilisé et notre état de pur esprit. Vouloir tout comprendre est impossible. Vouloir tout contrôler aussi. Nous ne sommes que des poussières d'étoiles, des amas confus d'âtomes organisés par le hasard pour donner la vie. Notre niveau de conscience ne nous permet pas de saisir l'immensité des possibilités que nous donne ce miracle qu'est la vie. C'est là, à cet endroit précis, qu'il faut lâcher prise, faire confiance à l'Univers dont nous sommes une partie, trouver notre place et faire ce pour quoi nous sommes faits. C'est le Tao, le Chi, la Force.

Je sais, je réfléchis beaucoup trop pour l'instant. Je ne suis moi non plus qu'une poussière d'étoile, et même si j'ai cette farouche envie d'aider mes semblables à franchir le pas décisif qui les mènera au bonheur, je reste un être de chair et de sang qui fait aussi des erreurs et qui se surestime parfois. Ce week-end j'ai été un vecteur d'évacutation, un roc indestructible sur lequel on pouvait s'appuyer. Il valait mieux être ça qu'être Bob l'éponge...

L'essentiel, c'est d'affronter sa peur, de la vaincre, et d'essayer de faire bouger les choses. Et ce n'est pas Bruce Wayne qui me dira le contraire...

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Space Oddity

This is Major Tom to ground control I’ve left forevermore And I’m floating in most peculiar way And the stars look very different today  ...