mardi 26 juillet 2005

Chante comme si...

Ca va être difficile de vous résumer ces 4 jours de (Franco)folie(s) ici, mais je vais quand-même essayer. Tout ca va manquer de cohérence, parce qu'une fois là-bas, le temps et les contraintes avaient disparu. J'ai quand-même réussi à faire une espèce de patchwork en reprenant jour après jour nos sensations...

Day I

Après un sommeil quelque peu agité, j'arrive à m'éveiller tant bien que mal. Cette drôle de sensation que l'on ressent le premiers jours des vacances me rend guilleret. Plus de contraintes, de souci ou de stress. Juste que je n'ai encore rien eu le temps de préparer, donc je dois attendre G. pour pouvoir faire mon sac. Jusqu'à ce qu'elle arrive, séance de glandage intense devant mon nouveaux jeu vidéo. Pas moyen de buter ce c... de grand Pope. Tant pis, ça sera pour mon retour. G. arrive, on se régale de ses pâtes, et on fait vite mon sac en catastrophe. Aidé par Lomavalou qui était de passage (encore merci pour les places de Calo et pour les séances de muscu improvisées), nous embarquons donc pour partir à l'assaut de la ville d'eau. Sauf que... j'ai réussi à oublier ma place chez moi... G. remonte, redescend... Tout semble prêt, excepté les clés de contact qui ont mystérieusement disparu... Recherche intensive... redéballage... revisite de mon appart... ces clés sont introuvables... soudain, c'est le flash... "G., tu as regardé sur le toit ?". No comment. Fous-rires de départ. Bonne humeur incontrôlable. Nous n'avons qu'une heure de retard sur le planning prévu, Clochette a déjà monté sa tente et nous attend au Village des Fous...

Nous arrivons dans la ville d'eau remplie de badauds et de voitures embouteillées. Recherche du camping, détours, retours, demi-tours, arrivée, déchargement, découverte de nos emplacements entre le pilône du stade de foot et le rouleau-compresseur qui sert à égaliser le terrain. Si seulement le soleil pouvait sortir un peu...

Le temps passe agréablement, découverte du Village en compagnie de Clochette qui nous a retrouvé. Un dernier verre en compagnie de mon jeune padawan, avant le début des concerts du soir.

D'abord un québécois fort sympatique (Dumas), un bon groove, un peu cynique comme j'aime. Un tit belge pour suivre. Découverte de Vincent Venet, et de son univers entre belgitude et starsystem, pour une valse avec ses amants à la chlorophylle. Sympa, mais humide. Très. Calog3ro nous gratifie d'une prestation assez géniale, pleine d'énergie, et arrive à nous faire oublier la pluie qui est en train de me mouiller jusqu'aux os. Fin du concert, fin de la pluie. Début du feu d'artifice, retour au camping non sans un stop dans une taverne ma foi fort bruyante, puisqu'une pâle copie de Johnny s'égosille pour nous faire croire qu'il est aussi bon que l'original. Mais j'y reviendrai, le personnage valant le détour nous aimions terminer la soirée en compagnie de ses beuglements.

Après une dernière côte abrupte aidant au développement musculaire des mes compagnes, arrivée dans le camping au milieu des ténèbres. Première "mise en tente". Didju, c'est dur le sol. Malgré le sommeil qui doit venir, les bruits de la nuit, la dureté du sol, la présence de G. à mes côtés m'empêchent de sombrer dans les bras de Morphée, je ne ferai que somnoler par intermittence jusqu'à l'heure où tout est propice au sommeil : entre 7 et 9h du mat'...

Day II

Un peu de soleil au réveil, malgré l'humidité ambiante. Lever agréable, après séance photo rigolote dans la tente... Toilette incertaine, coincé dans la buvette gardée par une énorme africaine. Bref, avec deux heures de retard, nous rejoignons Clochette. Le temps semblant changer de rythme, les évènement s'enchaînent dans ma mémoire sans véritable séquence linéaire. Je me souviens de la découverte de la pelouse du Village et de quelques bons groupes (et de quelques mauvais), de la cruche Cointreau qui nous fit patienter en attendant Dame Valou et sa suite. Une frite-mayo-hamburger sous la pluie, les récits épiques de Clochette pour trouver son cyber, l'impatience de découvrir la scène de ce soir et la frustration d'encore et toujours devoir subir la pluie.

Madame BJ Scott fut flamboyante, même si certains moments furent probablement un peu trop "shocking" pour certains (du sang ou du lait ?). Découverte d'un certain Bertignac, ex-guitariste du mythique Téléphone. Du vrai rock bien lourd, bien vrai, avec de la sueur, des larmes, et de la peau parcheminée. Nouvelles larmes d'émotion en rêvant d'un autre monde, où la lune serait blonde, et où je ne serais pas parqué dans un enclôs à chaises roulantes m'empêchant de danser langoureusement avec G. pour nous réchauffer. Si cette aventure était un défi, j'ai aussi du en relever quelques incongrus, comme celui de m'intégrer aux autres handicapés. J'ai toujours eu horreur de ça. Le "tu n'es pas comme eux" de G. ne me convainc pas. Nous sommes tous pareils, tous les être humains, certains devant supporter l'ignominie de se voir affubler d'un corps difforme, certains devant demander de l'aide pour chaque geste élémentaire de la vie quotidienne, certains passant leur vie à se lamenter et à déprimer, alors qu'ils ont toutes les cartes en mains...

Gérald clôtura magnifiquement ces concerts du soir, avec son style inimitable, son funk à la limite de la décadence et sa complexité rythmique fort à propos pour accompagner ses textes efficaces. Certains ont trouvé ça trop "carré", trop formaté. Moi pas.

Après le concert et avant dodo, un dernière verre avec les blogueurs, avec Bridge et Olimask en guest-stars. Crevés, lessivés, humidifiés, minés, épuisés, laminés, nous rejoignons le camping en espérant y trouver un peu de séchitude...

Day III

Journée Bilbo, l'histoire d'un aller-retour. F. (mon père) accepta de m'aider à rentrer dans mon chez-moi pour une vraie douche-express-qui-réchauffe (encore merci à mon infirmère préférée pour ses heures sup'...). Reconnexion avec la réalité au retour, lorsque mon gsm n'arrêta pas de sonner pour des problèmes de boulot. Merde. On règle vite ça, et on reprend la fête, avec enfin un peu de soleil, mes amies étendues dans l'herbe et moi qui roule enfin le premier stick du festival (elles insistèrent tellement pour essayer que je ne me sentis pas le coeur de refuser...). Cointreau d'amour, petit minet qui chante bien, la vie est belle, tout le monde s'aime. Arrivée fortuite du nouveau compagnon de G. qui vint partager nos découvertes musicales de la journée, et un resto à la menthe. Comme si le temps accélérait, plus moyen d'arrêter la fuite. Juste une chouette pose tribale au son du saxo de Domguè. Avant le retour à la tente pour une ultime nuit, nous rejoignîmes Johnny et sa cour des miracles chamarrée, ses musiciens doués mais bourrés, son blues brother au stick déodorant, et ses fausses notes si justes parfois. Fin du concert de Saez, nous sommes rejoints par une foule de néo-grunges-francophiles, qui viennent aider notre star à harranguer la foule. Tout le monde chante, danse, boit, des jeunes coincés avec des vieux motards, des petits rockers avec des mamies géniales, tout se mélange pour une fiesta mémorable. Pourtant, je suis triste dans mon coeur. Je sais pourquoi, mais je dois rester fort, quoi qu'il m'en coûte. Fuir mon égoïsme, et faire ce qui doit être fait. Etre en paix avec moi, et profiter innocemment de cette dernière nuit, pour ne rien gâcher...

Day IV

Au vu de la pluie du réveil, nous décidons immédiatement que nous ne dormirons plus ici cette nuit. Nous rentrerons après Fugain et sa fête. Ca sent la fin du festival. La pluie s'acharne, elle va finir par avoir raison de notre bonne humeur. Heureusement, une jeune va-nu-pied a réussi à nous doper. Je suis fier d'être Liègeois. Après avoir dégusté la pita la plus chère de l'histoire des kébabs, nous choisissons de soigner notre vague-à-l'âme avec une technique typiquement féminine : chocolateries et sucreries, avec café chaud et crème fraîche. Ca marche. Dernière ligne droite, saturation de Hollywood Porn Stars avant la fête du soir.

La déception fut énorme, j'aurais voulu chanter à tue-tête avec mes amies, leur prendre la main, et partager ça. Malheureusement Michel Fugain est un peu trop grand public, et une association d'handics a cru bon de réserver le premier rang des emplacements chaisards. J'aurais pas du râler. C'est vrai au fond, ce type devant moi qui se bavait dessus, qui avait le regard dans le vide et qui n'a pas exprimé un soupçon d'émotion de tout le concert, il fallait qu'il soit au premier rang. J'ai laissé la frustration et la colère passer, et j'ai pleurniché tout seul en profitant de tout le bonheur du monde, des chanteuses de zapmama avec jean-louis, et puis de Michel et tous ses amis. Souvenirs d'enfance, premiers émois amoureux, vacances avec mes parents quand ils faisaient si bien semblant, premier deuil, plein de choses sont liées à Fugain. Je les ai revécues tout en appréciant le fait de pouvoir presque le toucher, comme s'il donnait un peu plus de réalité à tous ces rêves que je réalise...

Le retour fut à l'avenant de la météo, puisqu'une fois enfin dans mes pénates, l'alarme de la voiture de G. réveilla tout l'immeuble, sa batterie ayant décidé d'agoniser là sans prévenir. Elle dut prendre son taxi avec N. et M., et tous leurs bagages...

Je m'effondrai sans crier gare, et rêvais de soleil et de chaleur pour le reste de mes vacances...

Encore merci à toute l'équipe, pour votre soutien et votre courage d'avoir accepté ma présence parfois encombrante. Si j'ai la volonté de réaliser mes rêves, sans vous je ne suis rien. Merci donc de me permettre d'exister de cette façon si étonnante...

1 commentaire:

Celyn a dit…

C'est si bon de réver d'un autre monde... Tendresse. C.

Space Oddity

This is Major Tom to ground control I’ve left forevermore And I’m floating in most peculiar way And the stars look very different today  ...