mercredi 5 janvier 2005

Atychiphobie

Je ne sais pas si c'est parce que j'ai moi-même créé la situation actuelle que je suis sous pression permanente, mais j'ose espérer que cette impression d'hostilité à mon égard va bientôt cesser. Hier soir, nouvelles remontrances d'Y. car P. venait de partir précipitamment pour se décharger de la (lourde) tâche de la mise au lit, et elle a du s'en charger elle-même. Vous pouvez imaginer une mère qui reproche à son fils le simple fait d'exister et de devoir s'occuper de lui ? Y'en a qu'une, et c'est pour moi. Il m'a fallu beaucoup de self-control pour ne pas répliquer, et la laisser déblatérer ses inepties toute seule. J'avais envie d'un bon hurlement primaire, et de lui gueuler "t'avais qu'à pas me rater" à la figure. Heureusement je me suis abstenu, mais le sommeil a été un peu difficile à trouver, malgré la dose de THC que j'avais encore dans le sang.

Trop de choses, trop d'idées, trop de responsabilités. Trouver de nouvelles sources de revenu pour compenser la perte de mon travail, assurer l'intérim pendant l'absence de mon collaborateur qui skie, continuer d'organiser la suite de mon déménagement malgré le peu de disponibilité de certains, gérer le conflit permanent avec Y., ne pas culpabiliser de n'avoir encore rien dit à mon grand-père, oublier mes frustrations sentimentales et sexuelles... oui, je me plains encore. Ce blog sert à ça, à évacuer toute cette pression que mes larmes cachées n'arrivent plus à éloigner. A dire combien j'ai la frousse de me planter d'avoir fait tout ça pour rien. Combien je m'en veux de voir certains se démener pour moi sans aucune chance de pouvoir faire autant pour eux que ce qu'ils font pour moi. Combien j'ai peur de mettre ma vie quotidienne dans les mains d'inconnus. Combien j'ai peur de vivre, peut-être au fond. Combien je m'en veux de parfois penser des inepties du genre "au fond, c'est pas si mal chez Y.". Combien j'ai hâte d'enfin pouvoir dormir une nuit de vrai repos, sans drogue pour m'endormir et sans 1001 idées débiles qui me tournent en tête quand je ferme les yeux. Combien cette épreuve est dure à traverser seul...

Je sais, je ne suis pas seul. Certains amis sont là de façon presque permanente, à se soucier de moi, et à continuer à m'encourager malgré cette foutue peur qui risque de me paralyser complétement. J'ai l'impression d'avoir fait un trou dans une coquille, et d'avoir la tête qui tourne à cause de l'oxygène que j'ai respiré à grande bouffée. Je me sens paumé. Tout ceci a-t-il un sens ? Vraiment ?

Je vais continuer à essayer de ne pas me poser trop de questions, et à me fier à ma première idée sans la remettre en cause. Je fais ce qui doit être fait. C'est indiscutable et non-négociable.

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Space Oddity

This is Major Tom to ground control I’ve left forevermore And I’m floating in most peculiar way And the stars look very different today  ...