lundi 20 décembre 2004

C'est la vie, pas le paradis...

L'assaut contre le géant nordique en vue de l'acquisition des meubles s'est bien terminé, malgré une organisation assez fastidieuse, moulte imprévus, et une campagne digne de Napoleon traversant la Beresina dans le froid.

Premier imprévu: M. devait venir me rejoindre en bus, et bien entendu une grêve surprise du TEC a failli foutre ma journée en l'air. Grâce à sa détermination et à sa débrouillardise, elle est arrivée avec très peu de retard...

P. avait heureusement les nouvelles batteries de mon véhicule d'assaut électrique, j'ai donc pu me rendre jusqu'à l'immense bâtiment à investir sans qu'on doive me pousser. Il me faudra du temps avant de ne plus flipper à la moindre bosse ou au moindre trou, je n'ai pas encore mes marques quand je suis au commandes. J'ai quand-même passé 28 ans à me laisser pousser, et là cela faisait un an que je n'avais pas pris les choses en main...

M. et moi avons donc parcouru les longues allées clairsemées de badauds, à la recherche des meubles déjà (et heureusement !) choisis. De point d'information en petit bonhomme jaune sympathique, les bons de commandes se sont succédés lentement mais sûrement, pour le plus grand désarroi des cordons de ma bourse. Jamais je n'avais dépensé tant en un seul jour, ça aussi ça fait flipper...

Quelques heures plus tard, nous fûmes rejoints par P. et D. pour caser les meubles qui étaient dans le libre-service dans les charettes prévues à cet effet, avant une petite (longue ?) attente à la caisse. Après la caisse, direction le service des commandes pour la suite du chargement. Synchro avec T., qui arrive avec sa camionette pas très longtemps après la réception de la gargantuesque livraison.

Les troupes se séparent. P. et T. vont amener tout le fourbi à l'appart, tandis que D. nous quitte pour une petite course en ville. Je reste dans la place avec M., le temps de nous restaurer avec ces petites boulettes suédoises (j'hésite encore entre les termes infâmes, originales et infectes pour les qualifier). D. ne devant nous rejoindre qu'un peu plus tard, pour me descendre en ville et en profiter pour changer de chaise, nous prenons notre temps... pendant ce temps P. et T. descendaient en ville puis montaient un à un les paquets volumineux jusqu'au troisième étage de mon nid, par l'escalier l'ascenceur se montrant trop étroit pour contenir une seule de mes belles étagères... De mon côté, étant un peu impatient (j'en avais marre de flâner entre les rayons suédois, je n'avais déjà fait que ça de la journée), je pris mon mal en patience... s'en suivit alors une incompréhension hasardeuse, qui me fit rentrer au pied de la maison d'Y. sans avoir de certitude quant à l'heure d'arrivée de D... j'ai été imprudent, le froid m'a bien puni pour ce manque de prévoyance... Dans ma chaise électrique trop lourde pour monter les marches, me voilà condamné à attendre dehors que les choses s'arrangent... 1h30 plus tard, D. arrivait au trot, pour déposer M. à la gare, et moi à la soirée où l'Elu et sa compagne m'attendaient...

Je me retrouvai vite nommé DJ en chef (je me suis cyniquement baptisé "DJ roulettes"), à essayer de faire décoller tous ces gens de leur chaise... tâche hardue s'il en est, après les épreuves déjà nombreuses ce jour... bon gré, mal gré, les clubbers commencent à danser sur ma playlist, et la soirée se passe relativement agréablement...

A 4h30, l'Elu me ramène pour trouver un repos bien mérité... sauf que... dans ma précipitation j'ai oublié que c'est P. qui a ma clé, et que l'Elu avait changé de voiture et n'avait pas la sienne... Dilemme... sonner et réveiller Y. ou attendre qu'il retourne chercher sa clé ? Ne voulant pas provoquer plus de foudres maternelles que de raison, je pris sur moi de l'attendre 15 minutes de plus dans le noir et le froid... me remémorant les frasques de la journée, un air de Zazie en tête après l'avoir écoutée dans la voiture... les minutes passent, le froid me gagne à nouveau... les angoisses montent... que faire s'il lui arrive quelque chose ? Je suis seul, vraiment seul, dans l'obscurité, et même réveiller Y. ne changerait rien... les quelques marches qui me séparaient de la porte d'entrée étaient trop hardues pour elle... Il ne me restait qu'à réveiller P. en pleine nuit si jamais l'Elu devait ne pas revenir...

Heureusement il revint, et me mit rapidement au lit. Je croyais mes malheurs terminés. C'était sans compter sur le fait que j'avais beaucoup encaissé de choses ce jour, et que pour je ne sais quelle raison, mes angoisses avaient décidé de remonter. Impossible de dormir. De ne pas penser à ce qui avait causé ces épreuves. Mon départ prochain. Ma chaise électronique à manier habilement pour éviter les embûches. Ma décision d'être libre. Ma peur de la liberté. Mes envies de repos et de tendresse. La colère permanente de Y.. Le froid. La solitude passée, présente, à venir. Toutes ces choses à régler, et dont je ne suis même pas encore sûr d'avoir toute la liste. Mon amitié pour tous ces gens qui n'hésitent pas à me filer des coups de main, comme si j'étais de leur famille. Tant de mercis à formuler, pour ces services incommensurables pour m'aider à être enfin plus libre. Tant de choses à dire, à penser, à ressentir, à rire, à pleurer. Ce cordon ombilical qui ne veut pas céder, malgré le mal de chien que je me donne. La dépendance, plus présente que jamais en ces temps troublés. Le courage nécessaire pour y arriver. Ne pas renoncer. Jamais. Ne pas baisser les bras, pas maintenant que la lumière est si proche...

Lorsqu'Y. vint me réveiller à 10h (je n'ai dormi qu'une heure ou deux lorsque les voix intérieures ont été trop usées pour continuer à me hanter), elle trouva un zombie. Je le suis d'ailleurs resté toute la journée, incapable de faire quoi que ce soit de productif ou intéressant, à part errer dans les limbes virtuelles à la recherche de je ne sais trop quoi que je n'ai pas trouvé.

Une nouvelle semaine a commencé, les choses vont encore s'accélérer. Le fait que mon job d'employé va certainement connaître une fin tragique n'aide pas vraiment à avoir confiance en l'avenir. Mais pourtant, je continuerai malgré les embûches encore nombreuses à venir. Il le faut, question de survie... je garde espoir de retrouver un peu de tendresse, bientôt, ça m'aide à garder le cap...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je te souhaite un Joyeux Noel ! bisous
Chloé

Space Oddity

This is Major Tom to ground control I’ve left forevermore And I’m floating in most peculiar way And the stars look very different today  ...