mardi 10 août 2004

Anuptaphobie

Est-ce vraiment une crise ? Je n'en sais rien. Mon bonheur des semaines précédentes semble s'estomper, et même si je sais ce que je devrais penser ou croire pour ne plus me sentir mal, je n'y arrive pas. La lutte fait rage en moi entre celui qui veut juste être heureux et sauver le monde, et celui qui a immensément besoin de tendresse égoïste. Par tendresse égoïste, j'entends toutes ces petites choses qui font qu'on est bien d'être en couple et qui permettent un épanouïssement personnel.

Ce blog servant aussi d'exutoire, je sens qu'il est temps de vômir à nouveaux toutes ces frustrations qui m'empêchent de me sentir bien à ma place.

Je voudrais quelqu'un avec qui je peux être intime. Quelqu'un qui aurait envie de me serrer fort dans ses bras pour me réconforter. Une fille gentille, douce, aimante, avec qui le contact physique serait une réalité. Pouvoir la toucher, la goûter, la caresser, l'aimer, la chérir, la réconforter. Etre un homme, une fois. Etre son homme. Ne pas voir dans ses yeux tout ce qui m'empêche d'être un homme, justement. Me sentir aimé, apprécié. Oublier la pitié, la peur de l'inconnu face à mon corps difforme, le dégoût refoulé, et toutes ces choses que j'imagine qui les fait toutes fuir. Connaître et partager le plaisir, les plaisirs simples d'une expérience sensuelle authentique. M'endormir à ses côtés, le corps nu sous les draps froissés. Découvrir sa peau, ses points sensibles, ses faiblesses, ses secrets. Lui donner tout ce que je peux, jusqu'à m'écrouler de fatigue de l'avoir comblée. Ressentir de nouvelles choses, découvrir enfin l'amour physique à deux. Arrêter de rêver, et vivre ces moments fantasmés tant et tant de fois. Avoir une chance, une fois, de prouver que je peux être un amant, et pas seulement un ami. Ne plus me sentir seul, juste quelques heures si c'est tout ce que je peux avoir.

Pathétique, non ? Je sais que je ne suis pas le seul à souffrir de solitude affective et sexuelle. Il y a plein de gens comme moi. Mais je ne peux m'empêcher de penser que le temps presse pour moi, à cause de cette putain de maladie, dont j'ai peur qu'elle me bouffe les forces un peu plus chaque jour. J'ai peur qu'elle arrive trop tard, et de ne plus être capable de partager certaines choses à ce moment. La peur, on y revient. Peut-on vraiment nier la peur instinctive, celle qui vous maintient en vie contre toute attente, et qui vous hurle à l'oreille intérieure : Dépêche toi de vivre, bordel !?

Mon horizon s'étend jusqu'au départ de vacances. C'est presque devenu ma raison de survivre. C'est un jalon que j'ai posé, bien visible, pour être sûr de l'atteindre. Au-delà, je préfère ne pas penser que je vais rentrer seul, comme toujours, et recommencer mon combat sans fin. Il le faut, puisque c'est mon destin...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Moi aussi, suis anuptaphobe ...
Mieux qu'agoraphobe non ? PPP ... pensée positive permanente (et non pas passagère ...)
Badmood

Anonyme a dit…

Moi aussi, suis anuptaphobe ...
Mieux qu'agoraphobe non ? PPP ... pensée positive permanente (et non pas passagère ...)
Badmood

Anonyme a dit…

anuptaphobie...un mot que je viens d'apprendre, un peu en retard peut être, je l'ai tapé sur google et c'est comme ça que j'ai fais connaissance avec votre blog, ce que vous avez écrit est digne d'un grand écrivain, vous en êtes? si c'est non vous devez commencer tout de suite! ça m'a donné un grand frisson toutes ces lignes, peut être parce que tout comme vous je suis anuptaphobe.....je vous souhaite tout le bonheur du monde, ça aidera peut être a effacer un peu de cynisme encré en vous, je vous souhaite aussi une fille qui vous comprenne et vous aime .... voyez, je n'ai pas les même talents d'auteurs que vous! alors pardonnez d'éventuels fautes d'orthographe ou de style que j'ai pu commetre!
merci de m'avoir ému

Space Oddity

This is Major Tom to ground control I’ve left forevermore And I’m floating in most peculiar way And the stars look very different today  ...